L'aventure d'Herenui [1ere version/incomplet]

Chapitre 46: débordements

Alors que la matinée du troisième jour semblait s'annoncer aussi ennuyeuse que les deux précédentes, un étrange manège intrigua Herenui peu après onze heures. Un premier groupe de trois hommes sortit de la grange en direction du centre ville, puis un autre de deux suivit le même chemin quelques minutes plus tard. Quand Frederik, accompagné par un autre mercenaire, quitta à son tour l'entrepôt, la démone le prit en chasse.

Après quelques minutes de déambulation, ils arrivèrent à la Grand Place, cœur de la ville de Wertach. C'était une grande cour pavée de près de quatre cents mètres de long et deux cents mètres de large. La Grand Place était la démonstration de l'opulence de la cité : elle était dominée par le beffroi et l'hôtel de ville sur une longueur et entourée sur les autres cotés par de magnifiques bâtiments à étages finement ouvragés

Carrefour commercial entre l'Empire, les Gauts et les Jezdecs, la ville avait prospéré pendant plusieurs siècles. Le mélange des cultures avait influencé l'architecture et le mode de vie locaux, donnant à la cité une apparence unique dans tout l'Empire.

La cour était régulièrement envahie par des marchés, foires ou rassemblements en tous genres. Aujourd'hui cependant, elle n'était garnie que de ses habituelles estrades, situées sous la façade de l'hôtel de ville. Ces promontoires étaient utilisés pour les discours du bourgmestre ou d'autres officiels ainsi que les proclamations de lois et d'édits. Le reste du temps, ils étaient à la disposition des citoyens qui pouvaient donc prêcher et s'exprimer sur des sujets de la vie publique.

Sur l'estrade principale, un homme d'assez petite taille gesticulait en s'époumonant, sa voix portant dans la cour. Il ne fallut pas longtemps à Herenui pour reconnaître l'orateur. C'était un des commerçants que le conseiller Fritz avait convaincu de rejoindre les rangs de la fronde contre l'Empire.

Tout comme l'autre homme qu'elle avait interrogé quelques jours auparavant, ce cordonnier, Johann Moor, avait été séduit par le discours de Fritz qui le déchargeait de ses responsabilités. Il avait déjà pris part à quelques manifestations mais c'est la première fois que la démone le voyait en mener une. Fritz et Moor s'étaient-ils vus pendant qu'elle surveillait Frederik ? Herenui pesta de ne pas avoir pu assister à ce rendez-vous et décida d'écouter le discours tout en essayant de garder à l'oeil les mercenaires étrangers.

Les revendications de Moor n'étaient pas très originales, mais son enthousiasme et sa véhémence semblaient toucher de nombreux spectateurs dont les murmures d'approbation se faisaient de plus en plus nombreux. De façon assez surprenante, l'argumentation du cordonnier semblait cohérente, et Herenui avait du mal à distinguer le vrai du faux. L'Empire était-il un tel fardeau pour Wertach ?

Cette question tira la démone de ses pensées. Elle n'était pas là pour réfléchir à qui avait tort ou raison. Elle avait une mission et elle la remplirait.Elle avait donné sa parole à Wiesemann et elle la tiendrait.

La foule au pied de l'estrade ne cessait de grandir et quelques spectateurs se mirent à crier des slogans anti-impérialistes, ce qui ne manqua pas d'attirer une patrouille de soldats ebeneniens qui passait près de la Grand Place.

Alors que les militaires se dirigeaient vers l'attroupement, Herenui vit Frederik glisser quelques mots à un de ses subordonnés qui venait de le rejoindre et qui repartit aussitôt vers les gardes, se frayant un chemin parmi la foule.

Que manigançaient le chef des mercenaires et ses hommes ? Il était clair qu'ils n'étaient pas venu ici pour rien L'adolescente se rappela qu'elle avait entendu le conseiller Fritz parler rapidement d'un événement pour ce jour, lorsqu'elle avait espionné la discussion entre Frederik et lui Mais il n'était malheureusement pas rentré dans les détails, se contentant de dire que tout était prêt. Ce devait donc être prévu de longue date et Herenui n'avait d'autre choix que d'attendre et voir ce qui aller se passer.

Elle n'eut pas à patienter longtemps avant que les mercenaires ne passent à l'action. Alors que la patrouille essayait de disperser une partie des auditeurs, l'homme qui était allé voir Frederik décocha un coup de poing dans la figure d'un des soldats qui s'étala de tous son long avant de rester inanimé.

Un bref instant, tout le monde se figea devant la soudaineté de la scène. Les gardes dégainèrent leurs armes, se préparant à maitriser le forcené mais deux autres mercenaires sortirent de la foule et mirent à terre deux soldats. Les cinq représentants de l'empire restant marquèrent un temps d'arrêt qui leur fut fatal: les autres protestataires, galvanisée par les succès de ceux qu'ils prenaient pour de simples manifestants, se ruèrent sur les gardes qui ne purent se défendre.

Impuissante, Herenui regarda les soldats se faire déshabiller de leurs armures et trainer jusqu'à l'estrade. Partout autour de la démone, les gens proféraient des insultes à l'encontre des captifs qui étaient la cible de jets de pierre et objets en tous genres. Ce déchainement de violence n'émouvait guère Herenui. Les gardes avaient été assez idiots pour tenter de disperser plusieurs centaines de manifestants alors qu'eux même n'étaient que huit, ils récoltaient les fruits de leur imprudence.

Cette pensée provoqua une réaction dans l'esprit de la guerrière. Elle regarda attentivement l'estrade et remarqua qu'il n'y avait que sept prisonniers. Or elle était sûre d'en avoir compter huit quand ils étaient arrivés. Où était donc le dernier soldat? Toute l'attention de la foule semblait dirigée vers la tribune et Herenui ne vit pas d'agitation indiquant qu'un homme se faisait lyncher. Sur la place Avait-il réussi à fuir? Il était étrange qu'il ait pu s'extirper de cette situation, quelque chose clochait.

La démone réfléchissait à toute allure. Si le garde avait pu s'échapper c'est qu'il avait été aidé. Mais par qui? Toutes les personnes présentes sur la place voulaient en découdre avec l'Empire et il était difficilement imaginable qu'une d'entre elle ait l'idée d'aider un représentant dudit empire. Qui avait à gagner qu'il puisse s'enfuir? La réponse s'imposa rapidement à Herenui: Frederik

Le mercenaire avait l'air totalement indifférent à l'agitation autour de lui. Il semblait concentré, fixant un point précis avec ses yeux. Elle suivit le regard de l'homme mais n'aperçut qu'une rue vide donnant sur la Grand Place. Qu'attendait-il? Quoi ou qui espérait-il voir apparaitre dans cette rue? La démone scruta les alentours pour tenter de découvrir le moindre indice mais en vain. Lorsqu'elle reporta son attention sur le Frederik, elle vit son visage s'étirer dans un grand sourire et elle sut que quelque chose avait changé.

Elle regarda à nouveau en direction de la rue et son sang se glaça lorsqu'elle aperçut plusieurs rangées d'hommes de l'Empire en arme. Toutes les pièces du puzzle s'emboitaient. Mais il était trop tard pour qu'elle puisse intervenir. Le plan de Fritz et Frederik avait été parfaitement orchestré et il entrait maintenant dans sa phase terminale, imparable.  

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Salut!

Désolé pour le mois ( et demi) sans publication. J'ai pas eu le temps de trop me poser pour écrire. Les vacances et mon job d'été ont chamboulé toutes mes habitudes d'écriture en plus j'avais pas internet et comme j'écris sur word online c'était pas pratique... 

Je voulais aussi réfléchir plus en profondeur sur l'arc que je suis en train d'écrire or j'arrête pas de changer ce que j'ai prévu parce que j'en suis pas satisfait xD

Et puis je veux réécrire mes 7 premiers chapitres ^^ Je trouve que le début d'un livre c'est essentiel et que je peux faire beaucoup mieux pour le mien mais bon je ferais ça progressivement

Enfin voilà, merci à ceux qui ont repris la lecture de mon récit, je promet d'être plus rapide pour la prochaine publication ^^

Faites moi part de vos critiques si vous en avez, et si vous trouvez un synonymes de "foule" qui pourrait coller dans la situation décrite, je prends, parce que j'ai pas trouvé!