Chapitre 17.2 : Réception

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Après avoir passé des heures à feuilleter un catalogue de prêt-à-porter ainsi que plusieurs revues people, Chloé avait trouvé comment s'habiller sans faire honte à son cavalier. Loin d'opter pour un style voyant, elle s'était contentée d'une robe bustier noire, dont la jupe large et fluide retombait au-dessus du genou. Le tout sur des escarpins qui lui donneraient encore du fil à retordre jusqu'au rez-de-chaussée, pochette et bijoux discrets : elle était prête. 

Une fois passée la première épreuve des escaliers et après avoir contourné la seconde et esquivé la présence d'Antoinette, elle se sentit presque fébrile quand elle aperçut la silhouette de Marc adossé à sa voiture, au mépris de toutes les règles de sécurité. Elle imaginait que son garde du corps l'attendait à l'intérieur, sans doute cantonné là par son patron en personne... cela n'en rendait pas son geste moins téméraire. Dans ce quartier... rien n'était sûr. Il aimait jouer avec le feu.

Elle obligea l'Ange à lui donner une démarche élégante et non celle d'un enfant apprenant à marcher. Perchée sur ces talons, un simple pas s'avérait un exercice périlleux et elle appréhendait plus que tout de s'étaler aux pieds de son cavalier...

— Bonsoir.

Les yeux de Marc l'examinèrent des pieds à la tête en moins d'une seconde. Si elle crut discerner une pointe d'étonnement, il s'en débarrassa bien vite et élargit son sourire.

— Vous êtes resplendissante.

— Merci, répondit-elle le feu aux joues. Vous n'êtes pas mal non plus, ajouta-t-elle sur le ton de la plaisanterie.

Mais elle n'en pensait pas moins. Dans son smoking, il semblait avoir pris une tête. Jamais elle ne s'était sentie si petite à côté d'un homme...

Amusé, il la remercia d'un léger hochement de tête.

— Qu'aurait-ce été si je vous avais conseillé de porter des couleurs voyantes... ?

— Que voulez-vous dire ?

— Vous attirerez bien des regards, j'en ai peur.

Réalisant enfin le compliment, ses joues durent prendre une autre teinte plus prononcée de rouge.

— Aurais-je dû... aurais-je dû mettre autre chose ? bafouilla-t-elle.

— Absolument pas. C'est parfait.

Sans attendre, il prit sa main et l'invita à monter dans la berline, tel un véritable gentleman. Durant le trajet, il ne perdit pas la moindre occasion de glisser des conseils dans la conversation sur sa façon de parler, de s'adresser aux autres ou celle de se tenir. Plus stressée que rassurée, Chloé n'était pas certaine de se rappeler de la moitié de ses propos une fois sur place. Lucide, elle savait qu'elle commettrait des impairs. Avec son caractère de cochon, cela ne manquerait pas d'arriver... mais il avait pris ce risque, à lui d'assumer !

À la sortie de la voiture, elle enroula son bras autour du sien puis ils entrèrent. Les têtes se baissaient dans un salut dès que Ridge apparaissait, alors que d'autres invités, arrivés en même temps qu'eux, la dévisageaient avec une pointe de dédain lorsqu'ils l'apercevaient. Envie, curiosité, incompréhension... Chloé devinait dans leurs yeux plus de mauvaises intentions que de bonnes ; inconnue du grand public, elle alimenterait sans doute une partie de leurs conversations mondaines le soir-même et le lendemain.

Avant d'atteindre le hall d'entrée, elle remarqua plusieurs flashs de lumière. Marc pressa le pas et la poussa à l'intérieur.

— Des journalistes ? demanda-t-elle.

Le Démon (L'Hybride, livre 1)Where stories live. Discover now