Chapitre 22.2 : l'Assaut

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À son réveil, Éric était allongé sur l'une des banquettes du bar. La tête douloureuse, il tâta son front et découvrit un pansement en même temps qu'il provoqua un élancement plus violent. Dans la salle vide, la voix de Gilles résonnait et expliquait, vraisemblablement à un agent de police, ce qui s'était passé le soir même.

Il s'assit sur la banquette et rassembla ses esprits autant que ses souvenirs : l'attaque des hommes armés, la balle qui avait blessé Boris... et Chloé... Ils avaient emmené Chloé !

Avec amertume, il se rappela l'étrange requête qu'elle lui avait adressée en début de soirée. Savait-elle ce qui allait se passer ? Probablement.

Il avait bien deviné qu'elle avait quelques problèmes, mais ne s'imaginait pas d'une telle ampleur ! Quels terribles secrets cachait-elle ?

— Monsieur Dupont, vous êtes réveillé ?

Il tourna la tête vers l'agent de police qui s'avançait. Un peu plus loin, Boris était emmené sur un brancard, un ambulancier penché sur lui.

— Vous rappelez-vous ce qui s'est passé ?

— Les hommes armés et la prise d'otages, vous voulez dire ?

— Moi qui pensais avoir tout vu, soupira Gilles.

Il secoua la tête avec dépit.

— Pouvez-vous me raconter en détail ce qui s'est passé ? Cela nous aidera sans doute à retrouver la trace de ces criminels.

— Comment va Boris ? demanda-t-il en adressant un dernier regard au videur, qui passait la porte.

— Il va bien, assura Gilles. La balle ne semble pas avoir touché d'artère. Il aura besoin de soins, mais sa vie n'est pas en danger.

— Monsieur Dupont ? insista le policier.

Un ambulancier s'approcha d'Éric, coupant court à l'investigation de l'agent. Son froncement de sourcils révéla son agacement.

— Comment vous sentez-vous ?

— Si on oublie la migraine, plutôt bien.

— Tête qui tourne ?

— Pas vraiment. Mal, seulement.

L'homme inspecta ses pupilles, sa tête.

— Nausées ?

— Non.

— La blessure est superficielle. Un peu d'aspirine et ça devrait passer.

L'ambulancier se redressa.

— S'il n'y a plus de blessés, nous emmenons le videur à l'hôpital.

— Faites votre boulot, acquiesça le policier.

— Monsieur Dupont, si jamais vous voyez que votre état ne s'est pas amélioré ou qu'il empire dans les vingt-quatre à quarante-huit heures, rendez-vous à l'hôpital directement pour des examens.

— C'est noté, confirma-t-il.

Le policier retourna son attention sur Éric, qui se massa doucement les tempes en évitant soigneusement la zone blessée.

— Tout ce que je me rappelle, ce sont les hommes qui sont entrés dans le bar et ont bloqué la sortie. En quelques secondes, l'un d'eux tenait Jérôme par la gorge et les autres se déployaient.

— Le videur n'était pas près de l'entrée ?

— Non. Il était dans le couloir. Une envie pressante, je présume. Ce n'est qu'un homme... et il est tout seul pour le job.

Le Démon (L'Hybride, livre 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant