Chapitre 7.3 : Deux Cafés

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— Je crois qu'il est temps pour moi de rentrer, dit-elle en se levant d'un bond.

Elle bouscula la table au passage.

Surpris et décontenancé, il la dévisagea quelques secondes, puis prit un air déçu. Chloé, qui n'avait trouvé que cette solution pour échapper à son emprise, éprouva des remords à l'idée de le laisser planté là. Il lui avait offert un café dans l'un des plus beaux endroits de Clarme. Le cadre, la boisson et ses nombreux sourires avaient bien œuvré pour la réchauffer et elle en avait eu besoin. Même si son cœur battait un peu trop vite à son goût, ce brin de causette lui avait permis de prendre du recul sur sa situation. Ses cheveux presque secs, elle attrapa sa veste dont le poids avait doublé et reposa les serviettes sur le bord de la table.

— Laissez, on viendra les chercher. Je vais faire appeler une voiture.

— Ce n'est pas la peine, je...

— J'insiste. Vraiment.

Après l'affront qu'elle venait de lui faire, elle céda. Quelques minutes plus tard, une Mercedes noire s'arrêtait devant l'entrée du palace. Un silence gêné s'était installé entre eux, dont elle portait la responsabilité. Au moment de partir, elle se retourna vers lui.

— Monsieur Ridge...

— Marc ! la reprit-il.

Marc, répéta-t-elle docilement. Excusez-moi pour tout à l'heure. Je ne voulais pas être impolie. Merci... merci pour tout.

— Je vous l'ai dit. Je ne pouvais pas simplement vous ignorer.

Ils échangèrent un regard, dont elle eut les plus grandes peines à se défaire. Le sien la captivait avec une force insoupçonnée. Elle s'y arracha et descendit jusqu'en bas des marches. À cette heure avancée de la nuit, il n'y avait plus de groom pour leur épargner l'averse.

— Permettez-moi de vous inviter à dîner, déclara-t-il en la rattrapant.

Bouche bée, Chloé s'arrêta, puis le dévisagea sans la moindre retenue. Devant son petit sourire naissant, elle resserra les lèvres.

— Vous... Vous me proposez un rendez-vous ?

— On peut le dire ainsi.

— Pourquoi ?

Il éclata de rire devant sa mine ébahie. Sans aucun doute, la question le prenait autant au dépourvu que son invitation avait surpris Chloé. Une bien maigre victoire, mais une victoire tout de même. Elle aussi savait le mettre mal à l'aise !

— Eh bien... je trouverais extrêmement flatteur qu'une jeune femme aussi séduisante que vous accepte ma proposition.

Les yeux ronds, elle dévisageait le milliardaire, parfaitement consciente de son impolitesse mais incapable de la réprimer. Il ne lâcherait rien tant qu'elle ne lui aurait pas opposé un refus net et catégorique.

— Que... que... bafouilla-t-elle.

Il lui offrit un nouveau sourire, plus chaleureux, plus séducteur que ceux auxquels elle avait eu droit jusqu'à présent. À n'en pas douter, ses joues avaient viré au rouge pivoine.

— Moi, séduisante ?

Elle fut prise d'un rire nerveux, dans l'espoir de relativiser la situation et surtout de retrouver un minimum de contenance.

— Surtout ainsi, ajouta-t-elle en faisant allusion à ses vêtements encore humides.

— Même ainsi, répondit Ridge le plus sérieusement du monde.

Le Démon (L'Hybride, livre 1)Where stories live. Discover now