Chapitre 20

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PDV Laylou

Cette nuit je n'ai pas fait de cauchemar, bizarrement.

   Les événements de la veille auraient dû pourtant y prêter mais le fait de dormir avec Tristan, avait tout changé. Il n'avait pas dégagé de toutes ces heures passées, son étreinte autour de moi. Je m'étais sentie en sécurité et apaisée. Nous avions beaucoup parlé de tout ce qu'il s'était passé, puis d'autres choses pour me changer les idées. Le matin étant finalement arrivé, je décidais d'ouvrir mes yeux et de me réveiller. Je levai donc ma tête, doucement de son torse, en observant Tristan qui dormait encore. Je l'observais, un lent sourire se dessinant sur mes lèvres.

On peut se le dire maintenant.
Tristan est très beau.

— Je te déranges pas trop ? demanda une voix grave, me faisant sursauter.

— Non ça va, dis-je aussitôt.

    Tristan prit soudainement un coussin et me le lança en plein visage. Évidement, je répliquai de la même manière.

— Ah ça ma petite, t'aurais pas dû ! répliqua-t-il rapidement, déterminé.

    Il attrapa encore un coussin et me le lança sur mes jambes. Bien-sûr, il ne me frappait pas au visage à cause de mes bandages. Il peut-être gentil, hum.
Deux minutes plus tard, je me retrouvais soudainement allongée. Tristan se trouvait au-dessus de moi. Et il me tenait mes bras.

— Laisse moi partir, pestai-je.

— Et j'aurai le droit à quoi, si je le faisais ? demanda-t-il, amusé.

— Je n'en sais rien moi ! Laisse moi partir !

— Un bisou.

   Je clignais plusieurs fois des yeux pour bien me répéter ce que j'avais entendu, étonnée.

— Pardon... ? On n'est pas en couple... repris-je tout bas, assez gênée désormais.

— Sur la joue idiote, ricana-t-il.

Ah d'accord. J'avais eu légèrement peur.

— Non j'ai pas envie. Je peux partir ?

    Tristan continuait de me fixer. Il ne disait plus rien. Je sais qu'il faisait ça pour me déstabiliser. Bien-sûr, je n'allais pas me laisser faire.

— Bon c'est bon ! Approche toi, m'exclamai-je, ayant une nouvelle tentative en tête.

    Il esquissa un sourire et rapprocha donc sa joue de mes lèvres. Je lui mis directement, un petit coup de poing dans le ventre, pour ensuite partir en courant. Je l'entendis aussitôt lâcher un grognement, avant d'hurler dans toute la pièce :

— Laylou, tu vas me le payer !

Merde.
Il courrait lui aussi dans les escaliers.

    Je sprintai en direction de l'entrée, quand je rentrai dans quelqu'un et plus particulièrement, contre un torse.

— Waouh, doucement ! Tu dois faire gaffe à ton bandage ! s'exclama rapidement une voix masculine, alors que je levais la tête .

Noah. Et il y avait également Nina à côté de lui.

— Noah, Nina, s'il vous plaît aidez moi ! Il va me tuer ! annonçai-je en vitesse.

    Tous deux me regardèrent bizarrement et lâchèrent automatiquement un rire quand ils entendirent Tristan hurler dans le couloir. Mais Noah me cacha immédiatement derrière lui, et Nina elle, venait se placer devant moi.

— Elle est où cette gamine ? demanda Tristan, finalement arrivé à notre niveau.

— De quoi tu parles ? repli Noah, tout innocemment.

— Il n'y a personne ici... intervint à son tour Nina, essayant de se montrer convaincante.

— Vous vous foutez de ma gueule tous les deux. Laylou je vois tes pieds.

Ah merdeeee.

Noah et Nina s'écartèrent de moi, tout en rigolant.

— Tu ne peux pas me toucher Tristan ! Je suis encore une patiente ! Mon bandage le prouve, déclarai-je aussitôt.

— Quand tu ne seras plus une patiente, je me vengerai, ne t'inquiètes pas.

Ok. Mon heure n'était pas venue. Pas encore, du moins.

— Une fille qui court dans tous les sens, un gars torse nu qui hurle. Je dois en conclure qu'il s'est passé quelque chose entre vous deux ? questionna Nina, le sourire aux lèvres.

— On a rien fait... soufflai-je.

— Tu rougis Laylou... intervint Noah.

— Bah on a dormi ensemble, répliqua soudainement Tristan.

    Nina et Noah se regardèrent, avant de laisser paraître un énorme sourire. Ils ne sont pas frères et sœurs pour rien eux.

— Non mais non... Ce n'est pas ce que vous croyez...

J'essayais de bredouiller quelque chose de correcte, je l'avoue.

— Bon je vais manger, murmurai-je, irritée de les voir avec leur sourire béat.

   Je partis la première dans la cuisine, sous les regards moqueurs de Nina et de son frangin. Ils me suivaient quelques minutes après, leur petit moment de rigolade enfin terminé.

**

    Le déjeuner se passa calmement. Personne n'évoquait le sujet d'hier soir, et tant mieux. La meilleure chose à faire était d'oublier tout cela.

— Au fait, nos parents ne sont pas là ce week-end. On organise donc une fête chez nous. Vous venez ? demanda Noah, souriant.

— Je crois que je n'ai rien de prévu ce week-end. Tristan, si tu veux encore de moi bien-sûr, l'exposé c'est bon ou on doit y travailler dessus samedi ?

— Je pense que je vais te garder. Tu es une bonne coéquipière. Et non c'est bon, tu peux y aller à cette fête. D'ailleurs je serai là aussi, répondit-il, un sourire en coin.

— L'affaire est donc réglée ! Samedi vingt et une heure ! s'exclama aussitôt Nina, ravie.

    Quelques secondes après, l'horloge retentissait. Tiens donc, il est déjà dix heures passés.

Attendez.
Dix heures? Et nous sommes... un jeudi.

— Ce n'est pas vrai ! m'exclamai-je précipitamment, en les faisant tous sursauter de leurs chaises. Je devrai être en cours depuis huit heures ! Pourquoi tu ne m'as pas réveillé Tristan ?

— Ah, c'est vrai. Bah nous attaquons les cours à treize heures, je n'ai donc pas pensé pour toi, répondit-il avec calme, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde.

— Et oh non, Isa ! Je ne l'ai pas prévenue hier soir ! repris-je une nouvelle fois, paniquée.

— Ah ça ne t'inquiètes pas ! Je lui ai téléphoné en disant que tu restais dormir chez moi ! intervint Nina, fière d'elle.

— Il faut que je passe chez moi récupérer des affaires ! Je dois vous laisser ! Merci Nina !

    Je commençais à partir quand Tristan m'attrapa par le bras.

— Deux minutes. Nina est venue pour t'apporter des vêtements, enfile-les et rejoins-moi en bas. Je te conduirai au lycée, ok ? dit-il, visiblement sérieux.

    Nina me donna donc le sac avec les habits et je courrai pour me préparer. Peu de temps après, je ressortais de la salle bain, prête. Tristan m'attendait dehors ; il était d'ailleurs sur sa moto. Il me fit aussitôt un sourire et me donna ensuite un casque. Bon. Oui. Je n'arrivais pas à l'enfiler avec mes bandages.

— Tu pourras les retirer à partir de demain soir. Approche toi, je vais t'aider idiote, déclara-t-il, en me tendant sa main.

    Il m'aida donc, puis je montai derrière lui.

— Accroche toi bien à moi, sinon tu risques de tomber.

    J'enroulai donc mes bras autour de son torse, en étant sûre de la tête qu'il faisait. La moto démarra donc quelques minutes plus tard et nous partions en direction du lycée.

Little Bad Boy Où les histoires vivent. Découvrez maintenant