Chapitre 58

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    Je lâchai le portable et regardais ensuite Tristan.

— Tu ne crois tout de même pas que... dis-je tout bas.

— Non. J'ai confiance en toi.

La prononciation de cette phrase qui était si sérieuse, fit légèrement accélérer les battements de mon cœur. Je lâchai un soupir de soulagement, contente qu'il me croit.

— Mais pourquoi m'as-tu évité pendant presque deux jours ? demandai-je.

— Peut-être car j'attendais que tu viennes enfin me voir, pour me dire que l'autre était venu chez toi. Normalement, nous devons tout nous dire non ?

C'est vrai que je ne lui en avais pas parlé une seule fois. Pour moi, il ne s'était absolument rien passé. Alexandre avait juste débarqué chez moi pour me présenter ses excuses. Enfin, quand je dis ses excuses, ce n'était pourtant pas son intention.

— Pourquoi tu ne m'as rien dit ? reprit Tristan, encore une fois très sérieux.

Je décidais de lui expliquer pour le parc et toute la suite. Quand j'eus fini de tout lui raconter, je voyais hélas, sa colère redoubler d'intensité.

— Tristan...murmurai-je tout bas.

— Il fait exprès de t'embêter pour me déstabiliser, rétorqua-t-il, le poing fermé.

C'est vrai qu'Alexandre me tournait autour. Il faisait cela pour rendre jaloux Tristan, c'est évident. Mais pourquoi faisait-il ça ?

— Pourquoi est-il ainsi ? demandai-je de but en blanc.

— Ce gars m'a toujours détesté, lâcha-t-il.

— Pourquoi ?

— Quand nous étions jeunes, nous nous entendions très bien. Nous faisions tout ensemble. Mais j'ai très vite remarqué que ses parents me préféraient à lui ; ils disaient toujours que j'étais meilleur qu'Alexandre, dans tous les domaines. Bien-sûr, leur fils c'en est aperçu et a commencé à être distant avec moi. Un jour, reprit-il, il est venu me reparler car il venait d'entamer une relation avec une fille. Mais quelques jours après, nous avons appris que cette fille ne s'intéressait qu'à moi. Alexandre l'a donc très mal vécu et depuis, nous cessons de nous chamailler. Il fait tout pour me nuire... Et cela commence par toi.

— Je comprends son comportement maintenant, dis-je en soupirant.

Tristan s'avança vers moi pour me prendre dans ses bras. Même si son geste m'étonnait un peu, je posais cependant ma tête contre son torse.

— Il me fait un peu de peine quand même...

— Je sais. J'ai essayé à mainte reprises d'arranger les choses mais il m'en veut encore. Laylou tu dois faire attention à toi, d'accord ? reprit Tristan.

Je ne dis rien et acquiesçai simplement de la tête.

— Je suis désolée de ne pas t'avoir dit pour Alexandre, renchéris-je, en déposant un baiser sur sa joue.

     Tristan se recula et me prit le visage entre ses deux mains.

— Je suis aussi désolé de m'être emporter comme ça.

Sur ses paroles, il sourit, et scella nos lèvres.

Je me dirigeais vers mon casier, quand j'aperçus au loin une chevelure brune, presque rousse, au fond du couloir. J'accélérais donc le pas en sa direction, avant de le prendre par le bras.

— Ça ne va pas un peu trop vite là ? dit-il, en lâchant un petit rire.

Je lui lançai un regard noir et posai ensuite mon sac à terre.

— Je pense que nous devons avoir une discussion toi et moi, déclarai-je sérieusement.

— Ah tu as enfin découvert la photo ? Je l'ai mise en fond d'écran hier soir, répondit-il, tout souriant.

     Je repris mon sac à terre et lui balançai aussitôt en pleine tête.

— Mais t'es malade ! cria-t-il.

— Non c'est toi le malade !

Il fut surprit de mon ton et ne disait soudainement plus rien.

— Pourquoi fais-tu endurer cela à Tristan ? questionnai-je directement. Tu crois que lui aussi ne se sent pas mal ?

     Son regard laissa aussitôt paraître de la colère, mais étonnamment il décida de reprendre la parole :

— Depuis que je suis petit, il a tout ce que je convoite. Il a d'abord volé mes parents, puis les filles auxquelles j'étais attachées.

— Mais lui n'a jamais voulu cela. Il me l'a dit, avouai-je. Il a toujours trouvé que c'était injuste que tes parents le préfèrent à toi... Il pensait à ce que tu ressentais.

Alexandre me regarda longuement, mais ne prononça aucun mot. Il avait un regard triste, désormais.

— Il faut que vous parliez. Vous avez des choses à vous dire, complétai-je.

Alexandre ne préfère pas continuer la discussion puisqu'il se retourna pour partir. Je ne disais rien et le laissais faire. La sonnerie sonna et je repartis en cours moi aussi. Encore dans mes pensées, je percutais quelque chose. Je lâchais un petit gémissement, avant de lever ma tête, tout en grommelant.

— Tu devrais arrêter de me rentrer dedans, annonça-t-il, toujours souriant.

    Il m'ébouriffa les cheveux, puis m'attrapa la main.

— Demain réserve ton après-midi, ok ? continua-t-il, alors que je lui jetais un regard.

— Pour aller où ?

— Surprise, répondit Tristan d'un ton amusé.

— La dernière fois que tu m'as dit ça, tu m'as emmené dans une animalerie. Et tu sais comment cela c'est fini, n'est-ce pas ?

Il rigola et me donna une petite pichenette sur le front.

— Tu verras demain. Je t'appelle ce soir, dit-il, en m'embrassant la joue.

Little Bad Boy Où les histoires vivent. Découvrez maintenant