Saison Deux ~ Épisode neuf : Tout Cet Amour Là

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Et que vais-je faire de tout cet amour-là ? De ces mains, de ces bras, de tout ce temps-là. Et moi je fais quoi de tout ça ? Quand je me souviens de nous, J'aime tant, je comprends tout. Ce bonheur autrefois, moi je n'en guéris pas, Et ça me rend fou. Tout cet amour là - Garou

Du côté de Victorine.

La Princesse était assise, comme tous les matins, depuis qu'elle était rentrée au château, sur le canapé dans les appartements de sa mère. Elle faisait semblant de l'écouter, lui donner les détails de sa nouvelle journée. Elle s'en fichait et de toute façon, Julia qui la suivait partout, prenait tout en note. Victorine jetterait un regard sur les notes et ça serait suffisant.

Il faut que je me tire ! Il faut que je fuie à nouveau. Il faut que je retourne à Los Angeles et que je m'explique enfin avec Joseph. Je ne pourrais pas vivre un peu près normalement, tant qu'il ne saura pas la vérité sur moi. Il faut qu'il sache que je ne suis pas mariée et que c'est toujours lui que j'aime, malgré ce qu'il m'a fait.

-Victorine si je t'ennuie, tu me le dis, dit sa mère haussant la voix pour la sortir de ses pensées.

-Vous m'ennuyez, lui répondit-elle en la fixant.

-C'était ironique, dit sa mère. Maintenant va te préparer, tu as plusieurs choses de prévue aujourd'hui.

-Je n'irais pas, dit-elle en défiant sa mère du regard, en croisant les bras sur sa poitrine et s'avachissant sur le sofa. J'en ai plus que marre de jouer à la parfaite fiancée folle amoureuse de son Lord.

Sa mère lui lança un regard à glacer le sang et grimaça de voir sa fille avec de telles manières.

-Tu t’assois correctement et tu décroisses les bras. Je ne t'ai pas élevée comme ça !

-Tu sais quoi ?, lui demanda-t-elle en se levant et en la tutoyant pour la toute première fois. Tes bonnes manières, tu te les fous où je pense ! Et je me tire ! J'ai des détails beaucoup plus urgent à régler que de savoir si ma robe de mariée serait blanche ou albâtre !

Elle sortit en claquant la porte et courut dans les couloirs pour retourner dans sa chambre. Elle avait pris la décision de partir et rien ne pourrait l'en empêcher. Elle récupéra le strict minimum et ressortit en courant. Seulement, ce qu'elle n'avait pas pris en compte, était les gardes que sa mère avait fait poster devant sa chambre et qui avaient ordre de l'empêcher d'en sortir. Quand elle mit un pied hors de la chambre, elle fut attrapée par les gardes, qui l'enfermèrent à double tour dans sa suite. Elle ne se laissa pas démonter pour autant et elle ouvrit la fenêtre. Sa chambre était au deuxième étage, mais de la vigne courrait le long du mur du château et après avoir jugé qu'elle serait assez résistante, Victorine passa au-dessus de la fenêtre et s'accrocha la vigne qui était accrochée, en fait, sur une échelle. Victorine eut juste à descendre l'échelle pour se retrouver sur le plancher des vaches.

Seulement, elle n'avait pas fait deux mètres que des gardes la rattrapèrent et l'escortèrent jusqu'au bureau de son père.

-Qu'est-ce qui se passe ?, demanda le Roi en relevant les yeux sur ses deux visiteurs.

-Nous venons de trouver votre fille dans le jardin, dit Ben, le chef de la sécurité.

-Elle a le droit de se promener dans les jardins.

-Sauf qu'elle a fait le mur. La Reine l'a interdit de sortir de sa chambre car elle veut partir.

-Laissez-nous, dit-il.

Ben s'éclipsa et Victorine s'assit sur le fauteuil où elle s’avachit. Elle avait pris cette mauvaise habitude et ne faisait rien pour la faire disparaître.

-Que s'est-il passé avec ta mère ?

-Père, je ne veux pas épouser Thomas et j'ai besoin de mettre certaines choses au point avec certaines personnes.

-Quelles choses et avec qui ? Tes kidnappeurs ?

-N'importe quoi, souffla-t-elle. Je n'ai jamais été kidnappée. Je me suis tirée car je ne supporte plus ma vie de princesse. J'ai vécues trois magnifiques années et j'ai rencontré des personnes formidables.

Tandis qu'elle parlait, son père vit la minuscule flamme dans les yeux de sa fille s'animer. Seulement dès qu'elle se tut, la flamme retomba aussitôt.

-Victorine, je suis vraiment navré, mais on ne peut rien faire contre ton grand-père et ta mère. Ils ont décidés que tu épouserais Lord Thomas et tu l'épouseras.

-Vous avez donc peur d'eux ? Peur de votre père et de votre femme ?

-Non, dit-il mais sa fille décela aisément qu'il mentait.

-Je n'ai pas peur d'eux et je peux vous certifier que je n'épouserais pas cet homme, ajouta-t-elle en se levant et en sortant du bureau.

Le roi resta littéralement sur le cul, après les propos de sa fille. Il n'avait vu aucune pointe de peur dans son regard, mais de la détermination. Il était si fier d'elle.

La Princesse avait été raccompagnée à ses appartements, où désormais elle avait interdiction de sortir, si elle n'était pas accompagnée de sa mère. Elle profita du fait qu'elle était seule, pour un long moment, pour essayer de remettre la main sur son sac à main. Cela faisait deux semaines, qu'elle le cherchait, mais elle ne le retrouvait pas. Elle se souvenait de l'avoir caché, en arrivant dans sa chambre, pour que sa mère ne tombe pas dessus et surtout sur le test de grossesse. Elle ne supportait plus le fait de ne pas savoir, si elle était, ou non, enceinte. Si elle l'était, ce qu'elle espérait, tous ses problèmes seraient réglés. Le Lord ne voudrait jamais prendre comme épouse, une jeune fille qui avait déjà passé la nuit avec un autre homme. Cela le déshonorerait, tout comme elle. Cependant elle, elle s'en fichait et cet enfant serait un cadeau de Dieu, une partie d'elle et de l'homme de sa vie.

Le Roi, qui avait demandé à parler avec le Vicomte et sa femme, était assis devant eux et essayait de trouver les mots pour leur dire ce qu'il avait à leur demander.

-Mais qu'est-ce que se passe Philippe ?, questionna Léonie qui n'était pas patiente.

-Est-ce que Victorine a vraiment été kidnappée pendant ses trois ans ?

-Oui, mentit-elle.

-Vous mentez très mal, lui dit son mari. Maintenant, je veux la vérité !

-Votre fille est rentrée et elle va épouser mon fils, voici la seule vérité qui est intéressante. Le reste n’est que des détails, sans aucune importance.

-Pas pour moi ! C'est de ma fille dont il est question, je veux toute la vérité.

-Très bien, dit Léonie. Victorine vivait à Los Angeles, aux États-Unis et on la retrouvait, là-bas par le plus grand des hasards. Elle était très contente de nous revoir. Elle nous a dit qu'elle regrettait d'être partie et qu'elle avait peur des conséquences, si elle revenait.

Il y a encore une heure, il aurait gobé cette histoire, mais il avait vu que sa fille n'avait pas peur d'eux et que si elle aurait voulu revenir, elle serait revenue et elle aurait pleinement assumée les conséquences de ses actes.

Un amour royalWhere stories live. Discover now