Saison Deux ~ Épisode vingt : Comme Avant

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Comme avant. Vivre entre le noir et le blanc. Comme avant. Quand l'univers nous paraissait plus grand. Comme Avant – Marie Mai

Après une bonne nuit de sommeil, la première depuis un mois, ils se levèrent et après avoir pris leur douche, ils rejoignirent la salle à manger, en rigolant ensemble. Quand ils s'installèrent à table, Léonie lança un regard mauvais au couple, mais Victorine avait prévenu Joe et il ne s'en offusqua pas.

-Bien dormi ?, questionna son père.

-Merveilleusement bien, répondit-elle avec un grand sourire. Où est Grand-père ?

-Dans ses appartements. D'ailleurs, il veut que tu ailles le voir, seule, après le repas. Pendant ce temps, je discuterais avec ton fiancé.

-D'accord, répondit-elle, tandis qu'on lui servait une tasse de chocolat chaud et qu'on lui présentait tout un assortiment de viennoiseries.

Joe, à côté d'elle, croyait rêver. Seulement, il vit que Victorine était à l'aise avec tout ça et du se rendre à l’évidence qu'il ne rêvait pas. Il avait toujours dit qu'il aimait une fille différente de toutes ses ex, pour la simple raison, qu'elle ne le connaissait pas, mais il se rendit compte, qu'elle était beaucoup plus différente, que ce qu'il pensait. Il avait eu du mal à encaisser le fait, que c'était une Princesse, mais quand il l'avait vue la veille, dans sa robe blanche avec sa tiare, il comprit qu'il avait toujours vu qu'elle avait quelque chose de royal. Qu'elle n'était pas que sa Princesse.

Après le petit déjeuner, Victorine laissa son ami avec son père, et rejoignit les appartements de son grand-père. Elle avait peur de ce qui allait se passer. Elle allait sûrement en prendre pour son grade, mais elle ne se laisserait pas faire, à ça non. Elle avait réussi à leur tenir tête la veille, il était hors de question qu'elle se laisse marcher sur les pieds maintenant.

Elle prit une grande bouffée d'air et toqua contre la porte. Quand elle entendit le « Entrez », elle tourna la poignée de la porte et entra. Elle découvrit son grand-père assit à la table avec d'un côté, le Vicomte et de l'autre, le Lord.

-Bonjour, lança-t-elle avec un grand sourire, pour cacher sa frayeur.

-Bonjour, répondit son grand-père d'un air distant. Assieds-toi.

Victorine prit place au bout de la table et fit face aux trois hommes. Elle ne baissa pas la tête et les regarda d'un air de défi, ce qui agaça encore plus, père et fils.

-Peux-tu m'expliquer comment ce jeune homme a pu te retrouver ? Tu étais censé ne pouvoir joindre personne.

-Je ne l'ai pas appelé, si c'est ce que vous croyez. C'est lui, qui m'a retrouvé, grâce aux affiches que vous avez faites placarder un peu partout dans l'archipel pour annoncer notre mariage. Donc, c'est de votre faute ! Vous n'auriez pas prévenu les autres îles de mon pseudo-mariage, il n'aurait jamais su que je n'étais pas mariée et que vous aviez menti. Mais grâce à vous, j'ai retrouvé l'homme de ma vie, sourit-elle.

-C'est la faute du chien, il ne se serait pas échappé, elle n'aurait jamais su qu'il était là, râla le Lord.

-Comment ce chien a-t-il pu vous trouver ?, demanda le Vicomte.

-Winston est notre chien, à Joe et à moi. Je lui ai offert pour Noël. Il me connaît depuis plus de six mois. Il a dû reconnaître mon odeur et il est venu à ma rencontre.

-Comment vas-tu faire avec l'enfant ? Tu es censée te marier pure, lui dit son grand-père.

Victorine les regarda, en croissant ses bras, sur sa poitrine et en s'avachissant dans le fauteuil.

-Tout compte fait, je ne suis pas enceinte. Si vous aviez été plus observateur, vous l'auriez remarqué. Depuis un mois, j'ai perdu du poids, je n'en ai pas pris.

-Vous m'avez menti, cria le Lord.

-Oui et non, dit-elle avec un grand sourire. J'ai cru être enceinte et j'ai préféré vous mettre au courant. C'est tout. Et d'ailleurs...

Mais elle fut coupée par la porte qui s'ouvrait brutalement sur son fiancé et son père.

-Debout !, cria le chanteur au Lord, en lui faisant face.

Quand celui-ci se leva, l'américain lui colla son poing sur le nez. Le Lord recula de surprise et porta sa main à ses narines qui saignaient.

-Et ne t'avise plus jamais à lever la main sur elle, sinon je t'envoie un ami et il te mettra en pièce ! Deuxième chose, on ne veut plus jamais te voir ici ! Toi aussi !, dit-il en désignant le Vicomte.

Victorine regardait la scène en souriant. Son fiancé s'était transformé en chevalier servant pour sa princesse. Elle était persuadée, que son père était pour quelque chose, mais elle n'en dit rien, car il ne pouvait rien faire contre Joe, alors que le Roi pourrait être destitué de ses pouvoirs.

-DEHORS !, hurla Joe, tandis que le Vicomte et le Lord sortaient de la pièce.

-Ça ne se passera pas comme ça, vous allez avoir des nouvelles de nos avocats, menaça le Vicomte.

-Et vous, ajouta-t-il, en menaçant du doigt le grand-père, fichez-la paix à Victorine. J'aurai honte à votre place d'avoir essayé de faire subir ça à votre petite-fille. Vous ne méritez pas l'amour qu'elle vous porte ! Maintenant vous allez vous excuser et la laisser épouser, qui bon lui semble !

-Désolé, souffla son grand-père.

-Je n'ai rien entendu, annonça Joe.

-Je suis désolé Victorine, j'aurais dû avoir confiance en toi et en ton jugement. Je n'aurais jamais dû penser, que tu ne serais pas une excellente souveraine, car rien que ce que tu as fait hier, m'a prouvé le contraire. Ta grand-mère m'a toujours dit que je me trompais et elle ne t'aurait pas laissé épouser Thomas, si elle avait été en vie. Je suis vraiment désolé.

Victorine, qui tentait de contenir ses larmes, ne put rien faire quand il lui parla de sa grand-mère. Elle les laissa se déverser sur ses joues. Elle se leva, contourna la table et alla enlacer son grand-père, pour la première fois de sa vie. Il resserra son emprise et embrassa, pour la première fois, sa petite-fille. Il déposa ses lèvres sur le sommet du crâne de la jeune fille qui pleurait encore plus.

-Je t'aime Victorine, lui dit-il. Je suis fier d'avoir une petite-fille comme toi.

-Merci, Grand-père, dit-elle en embrassant sa joue et en lui souriant.

Elle lâcha son grand-père et courue se jeter dans les bras de son père, qui l'enlaça avec affection et elle se réfugia ensuite dans les bras de son fiancé, qui sécha les larmes de sa bien-aimée avec ses pouces.

-Merci, pour ce que tu as fait pour moi, lui souffla-t-elle à l'oreille. Je t'aime.

-Moi aussi, je t'aime ma Princesse, dit-il avant de l'embrasser tendrement.

Ils se lâchèrent, quand ils virent les deux hommes s'approcher d'eux.

-Bienvenue dans la famille, jeune homme, dit le grand-père et le père, d'une même voix, en serrant la main du chanteur.

-Merci beaucoup, répondit-il, en serrant la main du père et du grand-père, tandis que Victorine les regardait en souriant de bonheur pur.

-Il ne reste plus que ta mère, annonça son père.

-Je ne me fais pas d'illusions, répondit-elle en fronçant les sourcils.

Un amour royalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant