Saison Deux ~ Épisode quatorze : Ça Fait Mal

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Ça fait mal de vivre sans toi. Elle a mal et tu ne t'imagines même pas. Comme ça fait mal de rire sans toi. Elle a mal et tu ne reviendras pasÇa Fait Mal – Christophe Maé

Du côté de Victorine.

Le Roi était en train de lire son courrier, quand une lettre attira son attention. Il la récupéra et vit avec surprise qu'elle venait de Los Angeles. La ville où sa fille avait passé trois ans. Pourquoi quelqu'un lui avait écrit ? À lui en plus ?

Il ouvrit l'enveloppe, récupéra la lettre et la lue.

Il resta en stupéfaction devant elle. Ce jeune homme, qui lui écrivait, se faisait du souci pour sa fille. Le Vicomte avait donc, avec la complicité de sa femme, enlevé sa fille pour la ramener ici, techniquement ce n'était pas un enlèvement, mais pour lui s'en était un. Cela ne l'étonna même pas. Il était sûr qu'il y avait une histoire cachée, sous ce que sa femme lui avait dit. Mais ce qui l'étonna le plus fut la découverte du fait qu'elle allait se marier avec le frère de l'auteur de la lettre.

Voilà pourquoi elle semblait si joyeuse quand elle lui en parlait de ces personnes. C'était sa famille, qui avait dû être une meilleure famille pour elle qu'eux, qu'elle avait abandonnés pour revenir ici. Pour épouser le Lord qu'elle n'aimait pas et qu'elle ne voulait pas comme mari.

Il prit du papier à lettre et répondit à ce jeune homme. Avec un peu de chance, il aurait sa lettre la veille du mariage et il pourrait peut-être faire quelque chose.

Nicholas,

J'ai lu votre missive avec attention. Sachez que je ne savais pas toutes ces choses. Ma femme et mon Première ministre, le père de Lord Thomas, ne m'ont jamais parlés de cette histoire. Quand ils sont revenus avec ma fille, je leur ai demandé des explications, mais ils m'ont dit qu'elle voulait revenir et non qu'elle était sur le point de se marier.

Vous avez raison, cette histoire est fausse. Ils l'ont ramenée à Monte Piano justement pour qu'elle épouse le Lord, le jeune homme qu'elle aurait dû épouser, il y a trois ans, le jour de son dix-huitième anniversaire. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle a fuie le château, pour ne pas satisfaire à ce mariage arrangé de toute pièce.

Je sais, c'est horrible d'obliger sa fille à épouser un homme qu'elle n'aime pas. C'est mon père, qui a pris cette décision, quand il était roi car Victorine sera la première souveraine de notre principauté, depuis plusieurs générations. Pour lui, les femmes ne sont pas faites pour gouverner, il a donc arrangé avec le Premier ministre, le mariage de Victorine et du Lord car il saura être un bon souverain.

J'aimerai faire quelque chose pour elle, mais ça m'est impossible. Je ne peux pas me retourner, contre cette décision, sans risquer un chamboulement, qui finirait sûrement nous faire expulser, ma fille et moi, de la principauté.

Je vous joins l'article, qui est passé dans un de nos journaux, il y a quelques jours.

Dès que vous aurez cette lettre, appelez-moi au numéro que je vous ai noté en haut du courrier, c'est ma ligne directe. J'attends votre appel avec impatience.

Veuillez agréer, Nicholas, mes salutations distinguées.

Philippe, Roi de Monte Piano.

Pendant ce temps, Victorine était en ville avec sa mère. Elle avait réussi à fausser compagnie à sa mère et à Julia, à plusieurs reprises, mais Paul vit, à chaque fois, qu'elle s'éloignait de lui. Il la rattrapa rapidement.

-Princesse, où allez-vous ?

Et mince ! Quatrième fois qu'il me voit. Comme je vais réussir à partir ?

-Je vais voir ce qu'il y a dans cette boutique, mentit-elle.

Je fis celle qui regardait la vitrine, mais en vérité je me mirais. Mes cheveux étaient ternes, mais toujours bruns. Ma mère avait voulu me les faire reteindre en blond mais mon coiffeur a refusé de peur de les abîmer. Mes yeux étaient sombres et entouraient de larges cernes. Ma joue et ma lèvre gardaient les marques du coup de Thomas, même si personne ne le voyait à cause du camouflage, avec du fond de teint, que ma mère avait ordonné.

-Victorine, en route, appela sa mère, quand elle remarqua qu'elle était plus loin qu'eux.

La Princesse souffla et reprit la route, suivit de très près par Paul. Il ne voulait pas la lâcher d'une semelle, car il savait que si elle arrivait à fuir, c'est lui qui prendrait. Et ça, il n'en était pas question. Il allait la coller comme un chewing-gum sous une semelle.

Finalement, mère et fille passèrent la journée à se balader dans le centre-ville, à discuter du mariage avec les habitants. Toutes les personnes félicitèrent la princesse et lui dire qu'ils étaient ravie de la revoir en bonne santé.

-Princesse, l’interpella une jeune fille d'une quinze années. Comment allez-vous ?

-Je vais bien, lui répondit-elle en lui souriant.

-Toutes mes félicitations pour votre mariage. Vous devez être sur un petit nuage de vous marier.

-Bien sûr, je suis très contente.

-À quoi va ressembler votre robe ?

-Surprise, dit la Reine, pour le savoir il faudra que vous regardiez la cérémonie.

-Je la regarderai, répondit la jeune fille, je ne louperais ça pour rien au monde. Au mariage royal, c'est un événement exceptionnel.

Elles continuèrent leur shopping et Léonie dépensa un fric monstre pour des vêtements qui n'étaient vraiment pas terrible.

Quand elles passèrent devant la bijouterie, Léonie se rappela qu'elle lui avait acheté, pour son onzième anniversaire une bague, que sa fille ne portait plus.

-Victorine, où est la bague que je t'ai offerte pour tes onze ans ?

Elle est chez un prêteur sur gage de Los Angeles, à moins qu'il l'ait revendue. Je ne sais pas et je m'en contre fiche, royalement.

-Je ne sais pas. Elle doit sûrement être rangée avec mes autres bijoux. Je chercherais si vous voulez.

-Non, je te fais confiance. Et tu as d'autres choses à faire, le mariage est dans peu de jours, il faut que la styliste finisse ta robe et qu'on voit quelle coiffure tu auras.

Je souris à ma mère pour cacher mon indifférence à ses propos. Tant mieux qu'elle ne soit pas finie, on ne m'obligera pas à aller à l'église à poil quand même. Non ? Avec ma mère, il faut se méfier, elle en serait bien capable. Mes différentes tentatives de fuites avaient lamentablement échouées. Il ne me restait plus qu'une seule solution. Dire « non » devant le prêtre. Et bien, c'est ce que je ferais !

Un amour royalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant