WITHOUT HER

DIX-SEPT

♪♪ I Have Question • Camila Cabello ♪♪

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J'étais fière de moi, pour une fois. Malgré son sens de la persuasion hors pair, Ethan n'avait pas réussi à me convaincre d'aller à l'anniversaire de Lily. Et pourtant, Dieu savait combien il avait insisté, lui et même tout le groupe. Je leur avais pourtant bien précisé que je ne mettrais plus un pied à l'une de ses fêtes. J'appréciais leur dévouement, mais j'étais décidée à respecter ma propre promesse. Et j'étais plus que contente de ma décision. Mes grands-parents étaient restés chez nous depuis le soir de Thanksgiving et c'était ma Grammie qui nous faisait à manger depuis deux jours ! Autant vous dire que je me régalais comme jamais.

J'étais allongée sur mon lit, essayant de comprendre le nouveau chapitre de mécanique que nous avions commencé. Je ne détestais pas la physique en général, mais la mécanique franchement... franchement, qu'est-ce que ça foutait là ?! La musique jouait en fond et m'aidait à me concentrer sur mes cours. Alors que je commençais un exercice, la porte de la chambre s'ouvrit doucement. Je relevais la tête pour voir que Grammie était entrée dans ma chambre. Elle s'approcha doucement de moi avec un sourire puis s'assit à côté de moi.

- Alors, qu'est-ce que tu fais, honey ?

- Gram, tu veux te mettre à la mécanique, maintenant ?, la taquinai-je.

Je me redressais pour lui faire face.

- Not my thing !, s'esclaffa-t-elle. Mais c'est un samedi soir, tu ne devrais pas sortir, faire des trucs que vous faites les jeunes ?

Je me mis à rire. J'adorais ma grand-mère, c'était une femme formidable, tolérante et adorable.

- Je ne sors pas tous les samedi, tu sais ? Il m'arrive de travailler, hein ?, m'esclaffai-je encore.

- Bien, toujours aussi sérieuse, me taquina-t-elle. Bon, changement de sujet. Y'aurait-il quelqu'un que tu aimerais me présenter ?

Elle était toujours directe et je crois que je ne l'en aimais que plus. À chaque fois qu'elle venait ou qu'on allait chez elle, elle passait toujours un peu de temps avec chacun d'entre nous.

- Grammie !, m'indignai-je faussement.

- Je te demande, Phœ. Je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer ta dernière petite amie alors que tu en parlais constamment !

- OK. Mais il n'y a personne en ce moment, dis-je en détournant le regard.

- Tu es sûre de toi ?, insista-t-elle en me prenant le menton pour que je la regarde dans les yeux.

Elle aimait nous sonder, savoir ce qu'il se passait dans nos têtes, ce qui nous tracassait. Aussi n'y échappais-je pas cette fois-ci et j'eus peur qu'elle y découvre ce qui ne quittait plus mes pensées.

- Comment s'appelle-t-elle ? Tu sais que tu peux tout me dire, Phœnix.

- Ouais, mais... c'est juste que...

Je détestais vraiment quand les gens avaient toujours raison à propos de moi. Ma grand-mère en particulier, elle lisait si bien en moi que je me demandais si elle ne savait pas lire dans les pensées parfois.

J'avais toujours du mal à avouer ce que je ressentais réellement même si je savais qu'elle ne me jugerait pas. Le truc, c'est que j'avais un peu honte de ressentir ce genre de chose pour une personne qui m'insupportait au plus haut point, qui n'avait aucune considération pour les autres, qui n'avait aucune once de tolérance pour les autres... Peut-être qu'elle cachait son jeu, mais elle le cachait bien dans ces cas-là. Je n'arrivais pas à imaginer que quelqu'un puisse être aussi méprisant envers autrui.