WITHOUT HER

VINGT-SEPT

♪♪ i hate u, i love u •  Gnash ♪♪

♪♪Unstoppable • The Score ♪♪

♪♪ Youth • Troye Sivan ♪♪

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C'était la veille de Noël, il était presque minuit donc bientôt l'heure de donner les cadeaux. J'avais passé une soirée pourrie. Le pire Noël de ma vie. Le seul point positif, c'était que depuis notre altercation, mes grands-parents ne me parlaient plus. Nope ! Pas une seule remarque sur quoi que ce soit. C'était étrangement calme chez eux ces derniers jours mais je m'en délectais. Le seul moment où ça avait été agité, c'était quand Caroline et moi étions revenues du bar, légèrement éméchées, à la maison. Ma mère m'avait passé un savon sur le respect envers les anciens, l'alcool que je n'aurais jamais dû boire étant donné que j'étais encore mineure et le fait que j'étais insolente avec tout le monde. Je ne reconnaissais que l'un de ces trois reproches. Oui, j'avais bu. Mais ça, je l'assumai pleinement. En revanche, le manque de respect envers mes grands-parents, je ne le considérais pas en tant que tel à partir du moment où eux ne me traitaient même pas comme quelqu'un doué de sensibilité. Et mon insolence avec tout le monde ? Je pense que c'était un prétexte pour me hurler dessus. Je n'avais rien dit, acquiescé tout du long et m'étais plus ou moins excusée à la fin de son laïus. Bien sûr, je ne le pensais pas le moins du monde. Je n'allais certainement pas m'excuser de m'être comportée en conséquence de ce que je subissais depuis des années. J'avais tenté de me défendre les premières minutes, mais je parlais – hurlais – à un mur. Discussion inutile, en soi. Caro avait eu droit à la même chose avec sa mère et comme moi, elle avait agis comme si elle était en faute mais derrière, nous savions que nous avions raison et que donc nous ne nous excuserions jamais sincèrement auprès d'eux. Ils ne le méritaient pas.

Caro et moi étions serrées dans le fauteuil en face du feu de cheminée. Nous nous étions isolées du groupe parce que c'était devenu insupportable d'être ignorées de tous les bords. Nos frères et sœurs essayaient de nous intégrés mais nous étions les marginales de la famille et plus personne ne nous considérait comme des membres à part entière. C'était triste, mais franchement je n'en avais plus rien à faire. C'était terminé. Je ne me battrais plus pour une place dans une famille qui ne voulait plus de moi. Je poussai un soupire et Alex s'installa sur l'accoudoir du fauteuil à ma droite. Je lui lançai un regard, lui demandant silencieusement ce qu'il avait. Il poussa un soupir lui aussi et se passa la main dans les cheveux. Il avait paru bizarre tout le séjour ici et ne parlait presque pas. Encore moins que nous, Caro et moi.

– Ça va, Alex ?

– Tu crois que c'est le bon moment pour faire mon coming out ?, lâcha-t-il à brûle-pourpoint.

Je le fixai avec des yeux écarquillés. Caro bougea et se pencha en avant pour mieux le voir.

– Attend. Tu déconnes, j'espère ?, murmura-t-elle pour ne pas attirer l'attention sur nous.

– Non.

Caro et moi nous dévisageâmes un moment et nous nous mîmes à rire. Vraiment rire. J'en avais mal au ventre. Alex nous regardait avec les sourcils froncés.

– Pourquoi vous riez ? C'est pas drôle, putain !

Je me calmai et le regardai avec une expression sincère sur le visage.

– Bienvenu au club, Alex. On te souhaite bonne chance avec cette famille de dingue. A un autre moment, je t'aurais poussé à le crier sur tous les toits. Mais ce soir, je te dis plutôt d'éviter celui-ci.