TREIZE

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♪♪ Woman • Harry Styles ♪♪

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   Je sortis des vestiaires, n'en pouvant plus de voir des têtes qui m'insupportaient. J'entendais par là, la tête de Lily, mais vous ne m'en tiendrez pas compte, je l'espère. La fin du cours s'était passé sans accros même si j'avais dû remontrer quelques enchaînements avec la Princesse. J'avais joué mon rôle, elle le sien et le reste avait été plutôt ennuyant. Je m'étais mise de côté et avait enchaîné des mouvements dans le vide, pour le simple plaisir de sentir mes muscles travailler un tant soit peu. Mais j'avais hâte de rentrer chez moi et d'aller dans la salle d'entraînement et me défouler comme il se devait.

   Alors que j'atteignais la porte de sortie, j'entendis des talons résonner dans le hall. Je priais intérieurement pour que ce ne soit pas elle mais bien sûr c'était sans compter sur ma bonne étoile et je vis une chevelure dorée me rejoindre. J'ouvris la porte et ne la tins même pas pour elle. J'étais d'une humeur exécrable et elle se trouvait dans mes pattes. Si elle m'emmerdait de trop, je ne répondais plus de mes actes. Alors, oui, je disais souvent que je détestais me donner en spectacle, que je ne voulais plus répondre à ses piques à la con et que je voulais être plus calme en sa présence. Mais que voulez-vous ? L'être humain est un con et je ne faisais pas exception à la règle.

   – Hé ! Je sais que tu m'as vue, s'écria-t-elle alors que la porte lui fonça dessus.

   Je retenais mon rire mais ne pus cacher mon sourire. Je continuai d'avancer en l'ignorant royalement. Je l'entendis me rejoindre rapidement. Je savais qu'elle pouvait courir avec ses talons mais elle ne voulait sans doute pas paraître désespérée.

   – Pourquoi tu m'ignores ?, me demanda-t-elle quand elle arriva à ma hauteur.

   J'eus envie de rire mais ce n'était pas drôle, en fait. Elle était tout à fait sérieuse et ne se doutait pas une seconde que me demander ça, c'était comme me demander pourquoi je mangeai ou pourquoi je buvais. Ni que me demander ça, c'était faire comme si elle n'avait jamais rien fait contre moi, pour me nuire. Comme s'il était normal de parler avec quelqu'un qui m'avait trahis de la plus horrible des manières. Je décidais alors de ne pas répondre, encore une fois. Elle ne méritait pas que je lui réponde. J'allais encore m'emporter, mais surtout, j'allais me mettre hors de moi et ça, je ne le voulais pas.

   – Hé ! On pourrait au moins avoir une conversation civilisée, tu ne crois pas ?, m'apostropha-t-elle. Tu sais, comme de jeunes adultes, insista-t-elle.

   – Tu te fous de moi, j'espère ?, lui demandai-je en m'arrêtant et me retournant vers elle.

   – Pas cette fois, me dit-elle, l'air sincère.

   Elle semblait vraiment sérieuse et sûre d'elle. Je n'arrivais pas à croire qu'elle était sincère pour une fois avec moi. Mais quelque chose au fond de moi me poussa à vouloir écouter ce qu'elle avait à me dire.

   – J'ai pas tout mon temps, donc abrège.

   Je ne laissais qu'une version froide de ma personne apparaître. Je ne savais pas à quoi m'attendre donc je ne voulais pas paraître faible et qu'elle profite de cela pour s'en prendre à moi.

   – Voilà, alors... je sais que tu m'en veux beaucoup pour ce que j'ai fait...

   – C'est le cas de le dire, ne pus-je m'empêcher de la couper.

   – Laisse-moi parler, s'il te plaît, dit-elle avec véhémence, ce qui me coupa toute envie de lui répondre une seconde fois. Donc, je disais, je sais que tu m'en veux et je sais aussi que je n'ai pas pu m'excuser auprès de toi dans de bonne conditions. Ce n'est pas forcément mieux ici, mais on fera avec. Donc, tour ça pour dire que je suis sincèrement désolée. J'ai été beaucoup trop loin et je m'en rend compte maintenant. Tu ne me pardonneras peut-être jamais mais au moins je te l'aurais dit. Je ne te demande même pas d'accepter mes excuses. Je voulais juste que tu le saches.

WITHOUT HEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant