Un voyage dont on ne revient pas

Chapitre 4

4- 1940

Lorsqu'Hermione se réveilla, elle mit un moment à comprendre pourquoi elle avait un drôle de nœud à l'estomac. Puis les souvenirs de la veille lui revinrent et elle comprit, elle passait ses derniers instants à son époque et elle partirait bientôt dans un endroit totalement inconnu loin des derniers repères qui lui restaient.

Son réveil indiquait midi et elle se força se lever. Il était déjà tard et il ne fallait plus qu'elle perde trop de temps. Il ne fallait pas qu'elle abandonne maintenant, ni qu'elle laisse ses doutes l'envahir.

Dans la cuisine elle se prépara son dernier repas qu'elle mangea très lentement la gorge nouée, en regardant sa dernière invention d'un œil inquiet.

Dans la bibliothèque, son retourneur de temps brillait dans la lumière du soleil qui rentrait à flot par la baie vitrée, toute cette lumière l'encourageait. Peut-être était-ce un signe du destin comme quoi tout allait bien se passer, qu'elle n'avait pas fait d'erreur et qu'elle pourrait sauver son passé...

Hermione prépara ses affaires le cœur gros. Elle était habillée avec des vêtements assez informes mais faciles à métamorphoser pour quand elle arriverait. Dans un sac elle mit avec précaution une petite fiole de potion de rajeunissement, une bourse contenant un maximum de richesse pour pouvoir vivre un temps et acheter toutes les choses dont elle aurait besoin (vêtements, livres...), et un miroir. Elle y glissa aussi une pochette contenant tous les faux papiers prouvant son identité ou plutôt l'identité d'Eliane Von Dort. Elle relut aussi une dernière fois toutes ses notes concernant sa future époque, les choses existantes et celles à ne pas dévoiler et mémorisa encore une fois tout ce qu'elle avait pu apprendre sur Eliane Von Dort.

Après s'être assurée qu'elle avait pris tout ce qui lui fallait et avoir laissé tout ce qui aurait pu la trahir, elle s'approcha de son retourneur de temps et grimpa dessus. L'armature en or était composée de deux socles séparés par trois colonnes, et des tiges plates en or partaient du centre des colonnes pour se rejoindre au cœur du sablier, là où le verre se resserrait. Elle se cala allongée sur le côté contre le verre sur les tiges et fit en sorte de ne pas pouvoir bouger involontairement pendant le voyage.

Hermione prit une grande inspiration, ferma les yeux et lança un sort qui fit se retourner le sablier. Comme elle était coincée entre le socle nouvellement inférieur et les tiges plates elle ne risquait pas de tomber mais elle commençait à regretter son repas... Le sablier ne se contenta pas d'un tour, il a fit au moins autant que les ans qui la séparait de 1940.

Dans la bibliothèque, le sablier s'illumina d'un seul coup d'une lumière blanche et éblouissante, incroyablement vive et chaude. Un vent souffla à travers toutes les pièces faisant s'envoler dans tous les sens ses notes, tournant les pages des livres encore ouverts sur la table. Puis tout s'éteignit, tout redevint calme.

Hermione et le sablier avaient disparu.

Le voyage lui sembla durer une éternité, elle n'osait ouvrir les yeux de peur de ce qu'elle pourrait voir, de peur que le moindre mouvement de ses paupières déstabilise le voyage. Elle restait dans l'immobilité la plus totale malgré les tours que faisait le sablier. Elle se sentait de plus en plus mal et attendait la fin de cette torture avec impatience, en espérant de toutes ses forces qu'elle n'avait pas commit d'erreur, qu'elle n'allait pas rester dans cette position éternellement à tourner et retourner encore et encore et encore...

Arriva soudain un moment où tout redevint calme. Elle était à l'envers par rapport à son départ mais plus rien ne semblait bouger, le sablier paraissait ne plus vouloir se retourner.

Hermione resta un long moment à attendre pour être sûre que c'était fini puis elle ouvrit les yeux doucement. Elle cligna rapidement des paupières pour se réhabituer à la lumière et voyant qu'elle était dans une pièce vide d'un endroit qu'elle ne connaissait pas, elle s'extirpa silencieusement du sablier.