Un voyage dont on ne revient pas

Chapitre 22

22- Autorisation

Quand Hermione avait découvert au début du mois de décembre que la prochaine sortie à Pré-au-Lard aurait lieu le samedi 21 décembre, elle avait été prise d'une excitation toute enfantine à l'idée de revoir le village intact, sous la neige probablement et brillant de mille feux. Elle avait toujours aimé cette période de l'année, et ce depuis toute petite déjà, et elle se souvenait avec précision du jour où elle avait découvert pour la première fois les décorations magiques du monde sorcier. Elle avait été subjuguée par la féerie et l'enchantement qui se dégageaient de ces petits bijoux de sortilèges... Les angelots et les fées qui volaient au dessus des passants en déversant une pluie d'étoiles dorées et argentées, les sapin givrés reflétant la lumière comme du diamant, les guirlandes aux couleurs changeantes, les boules où de la neige y tombait à l'infini, les clochettes en sucre qui tintinnabulaient jusqu'à ce qu'elles aient entièrement fondue dans les bouches gourmandes des enfants... Et tant d'autres merveilles fabuleuses...

Puis elle s'était souvenue qu'elle ne disposait pas d'une autorisation pour quitter le château à cette époque. Ce qui ne l'empêchait pas de vouloir dépenser une partie de son or en cadeaux pour ses nouveaux amis et aussi s'acheter une robe d'hiver qu'elle pourrait porter lors du bal de Noël prévu le dimanche 22 décembre, la veille du départ en vacances des étudiants.

Hermione était donc résolue à aller à cette sortie. C'est pourquoi elle prit le temps de ranger très lentement ses affaires à la fin d'un de ses cours de métamorphose quitte à arriver en retard en potion. Slughorn lui pardonnerait bien ça.

« -Que puis-je pour vous Miss Von-Dort ? » Demanda Dumbledore de son ton bienveillant quand il comprit qu'elle souhaitait lui parler.

« -Eh bien, ça me gêne un peu de faire ça comme ça mais j'aurais une faveur à vous demander...

-Que vous arrive-t-il, rien de grave j'espère. Vous savez que vous pouvez toujours venir me parler dès que vous en avez envie.

-Oui, je sais, merci beaucoup, mais j'ai peur de perdre le peu de confiance que Tom a en moi s'il me voit vous parler trop souvent. Il ne vous aime pas beaucoup. Je crois qu'il sait que vous vous doutez du double jeu qu'il mène. L'élève modèle et le camarade impérieux. Mais bref là n'est pas la question. En fait ma faveur n'a rien à voir avec Tom... C'est juste que, c'est bientôt noël et il y a la sortie à Pré-au-Lard et le bal et je me demandais si vous accepteriez de me signer une autorisation... »

Hermione regarda le professeur avec un regard mi interrogatif, mi suppliant.

« -Je ne peux pas, je ne suis pas votre tuteur. Le règlement est très clair à ce sujet.

-Je le sais bien, mais je n'ai pas de tuteur et vous le savez. Et si j'étais vraiment inscrite dans un orphelinat, je ne pourrais pas faire signer l'autorisation car le secret de notre existence auprès des moldus doit rester tel qu'il est... Je connais suffisamment de passages secrets pour aller à Pré-au-Lard par mes propres moyens, mais j'aimerais autant éviter. Je voudrais juste pouvoir choisir des cadeaux pour mes amis et une belle robe pour le bal. Je vous en prie. »

Il y eut un silence qui paru très long à la jeune fille, qui espérait de toutes ses forces que le vieil homme - enfin vieil... S'il n'était déjà pas jeune, il l'était quand même nettement plus que lorsqu'elle l'avait connu. Mais elle n'arrivait pas à se défaire de son image de vieux professeur aux cheveux blancs - dirait oui. Il avait refusé ce privilège à Harry en troisième année, mais un Sirius Black pas encore innocenté courait les rues... La situation actuelle était complètement différente.

« -Pourquoi vous accorderais-je ce privilège alors que je l'ai refusé à Tom Jedusor il y a deux ans ?

-Je vois. » Fit Hermione la voix complètement éteinte... « Mais je préfère être tout à fait honnête avec vous, j'irais à Pré-au-Lard. Que ça soit par un passage secret, qu'en montrant une fausse autorisation ensorcelée pour être validée ou encore en prenant du polynectar. Et ne croyez pas pouvoir m'en empêcher. A moins de m'assommer pour le week-end, je trouverais un moyen. »