Un voyage dont on ne revient pas

Chapitre 43

43 - Match

Il était 16h30 quand Hermione arriva à la bibliothèque. Après l'entraînement, elle était passée rapidement dans son dortoir chercher ses affaires. Elle avait un devoir de runes à rendre pour la semaine suivante et elle voulait également fignoler un peu son devoir de métamorphose pour le jeudi. Un certain nombre d'élèves s'y trouvaient déjà, plus que d'habitude, mais il fallait bien avouer que les activités du samedi après-midi réduisaient de beaucoup le temps pour les devoirs.

Avisant les tables, elle en repéra quelques unes où il restait de la place. Elle opta assez rapidement pour celle où se trouvait Charlus, même s'il était accompagné de deux rouges et ors.
« -Salut Eliane ! » Le sourire chaleureux qui s'étala sur les lèvres du jeune homme à son arrivée la fit se sentir un peu mieux. Elle ne se départait pas de ce sentiment étrange qui l'envahissait depuis la sortie de sa transe.
« -Salut Charlus. » Elle salua aussi les deux amis du Gryffondor d'un signe de tête.
« -Je te présente Augusta, ma partenaire pour faire régner la loi et l'ordre dans les couloirs de cette école de dingues. » Hermione la reconnût tout de suite comme étant la préfète qui avait été chargée de la trouver dans le train le jour de la rentrée. Mais connaissant son prénom et ayant l'audace de la regarder un peu plus que la dernière fois, elle vit qu'il s'agissait aussi de la grand-mère de Neville ! C'était pour ça que son visage lui avait semblé si familier...
« -Et Henri, un de mes coéquipier dans l'équipe de Quidditch. Tiens d'ailleurs, au fait... Tu viendras nous voir jouer samedi ?
-Ah oui c'est vrai, il y a match... »

Tandis que la jeune femme faisait semblant de réfléchir - même si ça lui était sorti de la tête, elle avait déjà promis à Anita et Druella d'y assister du début à la fin et sans râler - Charlus de son côté avisa Tom Jedusor qui entrait dans la bibliothèque. Il se saisit aussitôt de la main de la brunette en lui faisant les yeux doux. Dos au Serpentard, elle pensa uniquement que Charlus faisait ça pour l'amadouer et non pour rendre Tom jaloux. Un Tom qui venait justement de repérer la jeune femme.

En même temps qu'elle décidait qu'elle avait assez fait languir son ami et qu'elle acceptait en riant doucement à ses pitreries, elle se sentit soudainement envahie par une colère sans objet, lui faisant froncer les sourcils.

« -Ça va ?
-Je ne sais pas trop... » Elle s'efforça de mettre ses sentiments négatifs de côté et s'apaisa un peu. Haussant les épaules, elle reprit :
« -Mais ne t'inquiète pas, je viendrai. En revanche, ne compte pas sur moi pour t'encourager alors que vous jouez contre Serpentard ! Abraxas me tuerait.
-Arg, tu me brises le cœur. » Il avait dramatiquement posé une main sur son torse et faisait une moue désespérée. « Même pas une petite exclamation ? Ou une bise ?
-Une bise ? » Questionna la jeune fille sans comprendre vraiment à quoi il pensait mais craignant le pire.
« -D'accord, va pour une bise ! » S'exclama le rouge et or comme si elle avait donné son approbation. Le pire n'était plus à craindre, il arrivait.

Les amis de Charlus ne paraissaient pas choqués par son attitude envers elle. Peut-être savaient-ils pour leur amitié... Ou tout simplement, peut-être l'époque permettait-elle des amitiés entre maisons rivales sans que la moitié de l'école crie au scandale et l'autre s'évanouisse. Après ça, la fin d'après-midi jusqu'au repas fut studieuse et Hermione en oublia son accès de colère injustifié.

OoOo

Tom n'avait pas fait mention de la scène de la bibliothèque, bien qu'il en ait eu très envie. Elle l'avait prévenu qu'il faudrait qu'il s'habitue à les voir tous les deux. Mais devait-il vraiment lui tenir la main avec ce regard là ? Pourquoi se laissait-elle faire ? Et par-dessus tout, en quoi était-il concerné ? Il n'y avait rien le reliant à Eliane, rien et c'était très bien ainsi. Il avait beau s'en persuader, il se sentait toujours aussi énervé et frustré de voir la jeune femme avec le Gryffondor. Et y prêter attention, c'était se confronter à des émotions et des envies qu'il ne voulait décidément pas reconnaître. Alors, il faisait comme si de rien n'était. Et puis il avait un plan... Un plan parfait !