Chapitre 33

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33- Un Joyeux Noël !


Hermione s'éveilla en sursaut, quelque chose dans l'air était différent. Il était encore tôt mais la lumière éclairant le dortoir plus vive que d'ordinaire. Elle pensa bêtement à la neige qui changeait toujours la diffusion de la lumière et l'odeur de l'air, avant de se souvenir de l'absence flagrante de fenêtres dans les cachots. Druella marmonna dans son sommeil et se retourna sans s'éveiller. Le lit de Walburga était déjà vide. Regardant l'heure elle vit qu'il était déjà huit heures. Elle soupira, elle n'avait pas le temps de se rendormir pourtant elle aurait bien grappillé quelques heures de sommeil en plus. La nuit avait été agitée. Druella ayant du mal à se calmer et elle à la rassurer.
Elles avaient fini par s'endormir d'épuisement vers 3h du matin.

OoOo

Hermione se traina hors de son lit en direction de la douche dans l'espoir de se réveiller un peu. Elle voulait être fraîche pour l'ouverture des cadeaux. Autant pour profiter de ce qu'elle allait recevoir que pour observer les réactions provoquées par ce qu'elle avait offert. Elle songea tristement au pull et chocolats qu'elle ne recevrait pas de la part de Molly, aux cadeaux moldus, souvent axés soin dentaires, de ses parents. Aux livres d'Harry et Ron, et à Ginny qui essayait toujours de la sortir de son attitude studieuse par des cadeaux plus féminins. Elle se demandait ce que ses nouveaux amis avaient bien pu lui acheter... Quoiqu'elle se demanda simplement si elle ne serait pas la seule à avoir fait des cadeaux. Elle ignorait complètement s'il était coutume d'échanger des présents entre amis de sang pur...

OoOo

La glace lui renvoya un reflet fatigué et elle l'était. Epuisée de devoir sans cesse contrôler qui elle était au profit de ce qu'elle devait être, de ces accrochages permanent avec Tom, des découvertes qu'elle faisait chaque jour sur le monde magique et les sangs purs et qui la rendait triste.
Avait-il réellement ignoré, dans l'Ordre du Phoenix, les pressions constantes subies par les enfants? Elle avait admiré Sirius pour son émancipation, mais au lieu de mépriser tous ses cousins, n'aurait-il pas dû tout tenter pour les aider à faire comme lui? Devait-elle elle-même pousser ses amis à se libérer de l'influence de leurs parents ou fallait-il qu'elle laisse le temps poursuivre sa course sans influer plus sur le déroulement des choses? Drago, Pansy, Théodore, Blaise, Millicent... Avaient-ils vraiment souhaité rejoindre les rangs de Voldemort? Ou étaient-ils tous simplement nés dans le mauvais camp...?

Avaient-ils réellement combattu pour le bien finalement ? Ne s'étaient-ils pas voilé la face au profit d'idées trop bonnes pour être vraiment juste?
Elle qui avait beaucoup voyagé en France, elle avait toujours aimé la devise de ce pays. Liberté, Egalité, Fraternité. Ils s'étaient battus, un peu pour ces valeurs quelque part... Pour libérer le monde sorcier de Voldemort, pour abolir les discriminations envers les enfants de moldu, en frère, tous unis contre l'ennemi.

Mais était-ce vraiment ce que cherchait à dire cette devise? La devise d'un pays pas celle d'un groupe de combattant... La Liberté oui, mais pour tous. Liberté d'être qui on veut être quand on veut et liberté de pouvoir dire ce qu'on pense. S'étaient-ils battus pour que les enfants de sang pur puissent faire valoir leurs opinions sans crainte et grandissent dans la sérénité? Non.
L'égalité, mettre chacun au même niveau légal et donner à tous les mêmes chances dans la vie active... Mais s'étaient-ils battus pour lisser certaines lois et traditions forçant les sangs purs à subir des mariages arrangés, à devoir reprendre l'entreprise paternelle ou à rester chez soi s'occuper des enfants. Non.
La fraternité, finalement en élargissant les idées de Voldemort à tous les sangs purs étant passés par Serpentard, n'avaient-ils pas abandonné des frères dans le besoin, trahi leur propre race...

Sous des airs altruistes leur combat s'avérait égoïste et si plein de ces mêmes préjugés qu'ils reprochaient à leurs ennemis...
Il fallait qu'elle change ça, il fallait que sa présence ici empêche certes Voldemort de monter au pouvoir, mais il fallait aussi que ça serve à révéler la désuétude des traditions sorcières, les souffrances des jeunes afin de gommer les différences pour réunifier le monde sorcier. Et ca impliquait probablement de s'opposer à présent à des idées qui avaient été siennes un jour. De changer son regard sur les gens, de détruire les certitudes qui l'avaient maintenue en vie le temps qu'elle vienne ici et qui lui avaient donné la force d'entreprendre son périple. Et c'était dur, épuisant. Cette sensation de murir encore trop vite, de se perdre tout en sachant qu'on poursuit la bonne route. De changer, de se voir changer et de courir à bras ouvert dans l'inconnu sans plus aucune base solide. Elle était terrifiée, encore une fois.
Recroquevillée et tremblante sur le sol, elle ne se souvenait même pas avoir bougé de devant le miroir.

Un voyage dont on ne revient pasWhere stories live. Discover now