Chapitre 42

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42 - Double Sens


Hermione essaya de trouver une position plus confortable dans son lit, ne comprenant pas pourquoi il était devenu soudain si dur alors qu'elle avait l'habitude de s'enfoncer profondément dans son matelas. Elle se tourna sur le côté droit sans succès, amorçant un appui sur le côté gauche, elle ouvrit brusquement les yeux sous le coup de la douleur. Agressée par la lumière trop vive et trop blanche, elle se souvint qu'Arcambal avait insisté pour qu'elle passe la nuit à l'infirmerie.

Elle n'avait pas eu de blessures graves hormis son épaule déboîtée, mais le nombre conséquent de sorts qu'elle avait reçu l'avait affaiblie et le médicomage ne souhaitait pas qu'un épisode comme en début d'année se reproduise. Il avait également passé un temps fou à enduire contusions et égratignures d'un baume soignant pour lui éviter des sortilèges supplémentaires. La méthode moldue - le temps - aurait aussi pu fonctionner mais le médecin de l'école avait insisté alors Hermione l'avait laissé faire.
Son épaule avait été remise en place, il faudrait qu'elle garde son bras en écharpe encore un jour ou deux et qu'elle bouge son épaule le moins possible.

Après les soins, alors que le repas était passé, elle avait un peu regretté de s'être autant acharnée sur le Gryffondor lors de son deuxième combat. Ses gémissements de douleur et d'inconfort envahissaient toute l'infirmerie endormie tandis que les os de sa jambe repoussaient sous l'effet du Poussos. Mais au final le bruit ne l'avait pas dérangée tant que ça puisqu'elle s'était endormie en quelques minutes, sous le contrecoup de ses dépenses énergétiques.

Le médicomage lui avait promis qu'elle pourrait sortir pour le repas de midi du lendemain, alors quand elle s'éveilla ce matin là à 9h, elle prit son mal en patience.

Elle se demanda avec inquiétude si Tom lui garderait rancune de cette seconde victoire. Elle n'avait pas voulu le laisser gagner, il était trop imbu de sa puissance et elle trop fière pour laisser cela arriver. Pourtant la défaite n'avait pas été loin, si Tom avait tenu deux sorts de plus, elle se serait écroulée d'épuisement. Et sans le lien, elle n'était, de fait, pas sûre de faire le poids contre lui. Il était coriace et rapide, vif dans ses réactions et avait très bien su s'adapter aux difficultés du combat. D'un autre côté, elle était satisfaite de voir que son bouclier l'avait forcé à user de magie blanche. Elle n'était pas sûre que Voldemort, à ce qui avait été son époque, ait pu lancer un seul sort de ce type. Ou alors avec autant d'effet qu'un doloris lancé par un enfant de cinq ans innocent. Il y avait finalement du bon quelque part en lui, sinon il n'aurait sûrement pas pu user de l'amour du lien aussi aisément.

Cette certitude acquise, elle se sentit plus sereine et essaya de se rendormir un peu. C'était sans compter l'inconfort du matelas et la lumière et elle ne pouvait même pas se tourner dans tous les sens en soupirant bruyamment comme il est coutume de faire dans ces cas là, elle avait encore trop mal à l'épaule. C'était frustrant. Elle s'assit tant bien que mal dans le lit, empêtrée dans ses couvertures, qu'elle n'arrivait pas à déborder d'un seul bras et observa les alentours. Sa baguette devait être avec ses vêtements de la veille... Quelque part... Sa table de nuit d'un blanc cassé déprimant ne supportait qu'un verre d'eau, probablement croupie avec sa veine. Pas de livre, ni même un magazine idiot histoire de passer le temps.

Tirant de toutes ses forces sur les draps, elle réussit à avoir une latitude supplémentaire de quelques centimètres. Elle tenta de s'en servir pour amorcer une évasion quand Arcambal surgit de son bureau, un plateau couvert de fioles aux tailles et aux coloris variés en lévitation devant lui.
« -Ah je vois que vous êtes réveillée ! Comment allez-vous ce matin ? » Hermione haussa des épaules, boudeuse d'avoir était interrompue dans son élan de fuite. « Et votre épaule ? » Une petite grimace lui répondit. « Bien, on va voir ça. » Reprit le médecin indifférent à l'humeur de dragon de la jeune femme. Il lança un sort de diagnostic en hochant la tête à chaque nouvelle information qu'il recevait.
« -Bon eh bien, tout va comme prévu. Cette potion pour votre épaule, celle-ci pour atténuer votre affaiblissement global. Un bon repas à midi, du repos, beaucoup de repos et tout ira bien. Un elfe vous apportera un petit-déjeuner d'ici quelques minutes. » Et comme il était arrivé, il repartit pour déblatérer un discours similaire au patient d'à côté. Avec ses cheveux en pétard et son attirail de potions devant lui, il avait vraiment des airs de savant fou.

Un voyage dont on ne revient pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant