Chapitre 12

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12- La vie continue


On était le samedi 7 septembre, et cela faisait trois jours que les cours avaient repris. Tom Jedusor était connu dans toute l'école, réputé pour être le meilleur élève depuis une cinquantaine d'années. Mais il était surtout craint par une majorité d'élèves, terrifiés par sa froideur, sa puissance et par son regard d'obsidienne. Il était admiré par les plus courageux qui jalousaient son apparente facilité à réussir à obtenir tout ce qu'il désirait et son succès auprès de la population féminine du château et enfin, il était respecté par les élèves de sa maison. Sa façon de faire en sorte que tous accèdent à ses désirs et la poigne de fer avec laquelle il brisait les malheureux refusant de le satisfaire avaient forcés leur déférence.

Ainsi Tom Jedusor s'était façonné sa réputation, plus ou moins fondée, ne laissant personne indifférent. Il avait fait en sorte que la majorité des élèves de sa maison le suive de son propre choix et que les autres et ceux des autres maisons le craignent ou l'admirent suffisamment pour ne pas troubler ses plans.

Ses débuts à Poudlard n'avaient pourtant rien eut d'aisé, le doute concernant ses origines, son statut d'orphelin avait fait de lui la cible favorite des Serpentards. Il avait été décidé qu'il serait le larbin de la maison, comme il y en avait un chaque année. Seulement ils ne s'étaient pas attendus à ce que le garçon se rebelle aussi vivement. Il avait une résistance incroyable aux sortilèges et à la douleur si bien qu'au début il trouvait le moyen de s'approcher malgré un feu nourrit de sortilèges cuisant et tabassait ses ennemis avec une violence peu commune. Et peu à peu, les jours passant, Tom avait lu plus de livres qu'on l'aurait cru possible, engrangeant en mémoire, sortilèges d'attaque et de protection. Ses notes étaient mauvaises car il bâclait ses devoirs pour être toujours plus puissant contre ses agresseurs. A partir du jour où il avait pu répliquer dignement, ses notes s'étaient nettement améliorées, entrant ainsi dans les bonnes grâces de ses professeurs qui pensaient alors qu'il avait travaillé dur pour en arriver là alors que tout lui était venu avec une aisance déconcertante, il était fait pour la magie.

Il s'était peu à peu forgé une place de chef dans la maison des vert et argent, terrifiant aussi bien les plus jeunes que les plus âgés par sa puissance et sa froideur tout en se faisant respecter par son intelligence et sa ruse.

Pourtant, ce soir là, son regard sombre planté dans son reflet, Tom Jedusor n'avait plus rien de froid. Trois heures ne devrait pas tarder à sonner au clocher de Poudlard et lui, il était là, debout, seul, enfermé dans la salle de bain de son dortoir. Ses yeux étaient troublés, sa respiration saccadée et sur ses joues on pouvait encore apercevoir les traces des larmes brûlantes qu'il avait versé dans son sommeil. Cela faisait trois jours que les cours avaient repris et cela faisait trois nuits qu'il se réveillait en panique, le cœur au bord des lèvres, le visage couvert de larmes.

Appuyé sur le rebord d'un des lavabos, il tentait peu à peu de regagner son calme et d'oublier son rêve, ses images et ce qu'il lui faisait ressentir.

Jamais au grand jamais Tom Jedusor n'avait fait de cauchemar aussi terrifiant, il le suivait sans cesse nuit après nuit, mais aussi jour après jour... Parfois sans prévenir, d'un seul coup, son cœur pouvait se glacer et dans sa tête un appel à l'aide résonnait sans fin, près à lui faire perdre l'esprit tant il se sentait impuissant. Dans ces moments là, il n'avait plus qu'une seule envie, qu'un seul but... L'aider, la sauver mais le problème restait le même, aussi bien dans son rêve que dans la réalité, il ne savait pas qui.

En cet instant précis, alors que trois coups sonnaient à l'horloge de Poudlard, il ressentait cet appel, allié à la douleur incommensurable de ne pouvoir y répondre. Non seulement il n'avait personne à aider, mais de plus, il n'était pas homme à aider n'importe qui. Cela lui arrivait parfois quand il pensait que se mettre la personne en poche pour plus tard lui serait utile. Mais il ne faisait ça que par ambition. Et Tom Jedusor était ambitieux... Très ambitieux.

Un voyage dont on ne revient pasWhere stories live. Discover now