Chapitre 39

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39 - Charlus Potter


La vie avait repris son cours dans la célèbre école de magie de Poudlard, presque normalement après les vacances de Noël, un peu mouvementées pour certains. Les fiançailles officieuses avaient fait se séparer beaucoup de couples, mais finalement, il suffisait d'observer les déboires amoureux des sixièmes et des septièmes années pour deviner que l'émotion et la crainte engendrées par ces annonces successives, finiraient par se tasser. Même sans espoir d'avenir, des couples se formeraient. Rien ne pouvait empêcher les adolescents qu'ils étaient de tomber amoureux et de se briser le cœur, ni la guerre, ni les mariages arrangés.

Et les journées s'égaillaient des sonneries successives annonçant début et fin des cours, du brouhaha des élèves en déplacement, des rires, des cris, des chahuts et des larmes de ces étudiants insouciants. De la tension provoquée par leurs professeurs en leur rappelant l'arrivée prochaine des BUSE et des ASPIC. Des fous-rires incontrôlables et des bagarres pour des raisons plus ou moins futiles. Poudlard retrouvait son cœur : ses élèves, et c'était bon de circuler à nouveau dans ce lieu si plein de vie.

OoOo

Reprenant ses vieilles habitudes, Hermione se retrouvait régulièrement à la bibliothèque pour faire ses devoirs et proposer son aide aux étudiants en difficulté. La nouvelle avait rapidement fait le tour de l'école et elle passait rarement une journée sans qu'on lui demande son assistance. Sa réputation, son masque glacial et son amitié avec Tom en faisait fuir un grand nombre lui permettant de ne pas être débordée mais il en restait tout de même une quantité non négligeable et elle éprouvait une certaine satisfaction à l'idée d'aider tous ces jeunes gens. Un système de tutorat, entre les bons élèves et ceux en difficulté ne serait probablement pas une mauvaise chose à instaurer dans l'école.

« -Excuse-moi. » L'interrompit une voix grave alors qu'elle finissait de rédiger un devoir d'Arithmancie. « Mais j'aurais besoin de ton aide pour un devoir... »

Le ton plus joueur que demandeur lui fit lever les yeux de son parchemin. Elle sourit malgré elle face au blond aux yeux verts qui se tenait debout devant sa table, un immense sourire charmeur aux lèvres. Restant dans son rôle, elle se recomposa un visage sérieux, un peu trop studieux pour être vrai peut-être, et lui rétorqua d'une voix plate :

« -Bien sûr, installe-toi pendant que je finis ça et profites-en pour sortir tes affaires.
-Chef, oui chef ! » S'exécuta le préfet en chef de Gryffondor.

Hermione retournant à son devoir en secouant la tête se demanda ce que Charlus Potter pouvait bien faire là. Il lui souriait dès qu'ils avaient le malheur de se croiser dans les couloirs de l'école, ce à quoi elle répondait toujours par un hochement de tête. A son grand damne ses amies s'en étaient aperçues et gloussaient souvent que le préfet en chef, l'un des meilleurs partis de Poudlard si on en croyait le classement officieux existant à l'époque, s'était amouraché d'elle, la Princesse de Serpentard ! Hermione ne pouvait que secouer la tête de dépit dans ces moments-là, rien ne pourrait les faire changer d'avis tant c'était « romantique » comme histoire. Pathétique ouais...

Enfin, plus vite elle finirait son devoir, plus vite elle saurait ce que lui voulait le jeune homme. Il ne lui fallu pas plus de cinq minutes pour apposer le point final de son devoir mais cela avait suffit à Charlus Potter pour s'ennuyer. Alors il avait sorti ses affaires et vaguement fait mine de les feuilleter, il avait lustré un coup sa baguette avec sa chemise et pour s'assurer de son bon fonctionnement, il avait ensorcelé un parchemin pour en faire une grenouille origami qui avait sauté un peu partout sur la table avant que la jeune fille agacée ne l'écrase sous son encrier. Depuis il avait passé le reste de son temps à jouer distraitement avec sa baguette, la faisant tourner entre ses doigts tout en regardant Hermione rédiger son devoir. A partir de cet instant celle-ci avait fait son possible pour l'ignorer, plus vite elle aurait fini son exercice, plus vite elle pourrait lui dire de regarder ailleurs.

Un voyage dont on ne revient pasWhere stories live. Discover now