o n e

360 15 7
                                    

Alison Smith :

La porte de ma chambre s'ouvre bruyamment et je roule des yeux. Merde on peut pas me laisser tranquille ? De toutes les façons je n'ai même pas besoin de relever la tête que je reconnais son insupportable voix.

- Hey chérie, tu fais quoi ?

Dès qu'elle ouvre la bouche, plus rien ne va. Oui, je parle évidemment de ma belle-mère. Sérieusement qui les aime celles-là ? Quand elles sont la c'est que notre mère n'est plus la, or tout le monde veut que ses parents soient ensemble. Je suis comme vous, je veux voir mes parents réunis. Et mon cas n'est pas différent de certains autres. Mon père a trompé ma mère avec cette garce qui m'appelle "chérie" comme si j'étais sa fille. Et la cerise sur le gateau ma mère n'a pas supporté et elle s'est suicidée. Résultat j'en veux énormement à cette pimbêche de Sophie, et je ne peux même plus encadrer mon supposé père. Génial l'ambiance à la maison.

- Quoi encore ? dis-je en soupirant

J'en ai marre qu'elle vienne faire ami-ami avec moi. Depuis cinq ans elle essaie de nouer un certain lien avec moi. Et moi je la rejette depuis cinq ans. Pourtant elle ne démord pas et continue. Vous allez voir que là, elle va me demander comment s'est passée ma journée, si je veux pas de l'aide avec mes devoirs ou autre. Je vais lui dire d'aller se faire foutre, elle va se plaindre à mon père une enième fois et il va me menacer de ne pas remettre les pieds ici. Toujours la même mascarade. Puis quand je vais revenir, ils seront probablement en train de baiser dans la cuisine, ou dans la piscine, ou n'importe quel endroit où je suis susceptible de les voirs, parce-qu'ils en ont rien à foutre.

- Ca va ? Comment s'est passée ta journée ?

- Arrête de me faire chier tu veux ? J'ai dix-huit ans pas sept.

Elle ouvre la bouche, comme si elle n'étais pas habituée à mon ton froid et cassant. Puis referme la porte, presques les larmes aux yeux. Qu'est-ce que je disais donc ? Elle est partie se plaindre à mon père. La prochaine porte qui s'ouvre, c'est lui avec le visage en colère. Mais pour l'instant j'ai une quinzaine de minutes devant moi avant cette confrontation. Alors j'essaie de finir ces fucking devoirs avant de devoir errer dehors pendants plusieurs heures.

Et donc comme je l'ai prévu, quinze minutes plus tard mon père entre en furie dans ma chambre et s'agite. Il fait de grands gestes, parle fort. Je fais mine de ne pas l'entendre parce-que j'ai mes écouteurs mais il gueule tellement fort que j'entends les moindres mots qui sortent de son horrible bouche.

- Je ne t'ai pas élevé comme ça Lise merde ! Et regarde moi quand je te parle ! Tu ne t'adresses pas à un adulte de la sorte est-ce que c'est clair ! Tu nous dois obéissance et respect !

- Ah parce-que t'en as eu toi du respect quand tu couchais avec cette salope alors que tu avais un gamin avec maman ! dis-je en me levant de mon lit

J'attrape mon téléphone et mes écouteurs, enfile ma veste et me dirige vers l'entrée. Mon père sur mes talons. Il continue de me crier que je dois leur parler correctement, que c'est pas une histoire qui me concerne ou je sais pas trop quoi.

- Je suis ton père merde !

- T'as arrêté d'l'être au moment où tu pénétrais une autre femme que maman.

Je ne l'écoute pas d'avantage et ouvre la porte. Mais comme je l'ai dis plus tôt, c'est le moment des menaces.

- Si tu franchis cette porte Lise, tu ne remets plus un pied ici, j'en ai plus que marre cette fois.

- C'est Alison pour toi.

Et sur ces mots, je claque la porte derrière moi. Je souffle un bon coup et me dis que la prochaine fois, c'est dans à peu près deux semaines. Le temps que Sophie oublie, qu'elle revienne dans ma chambre me demander comment je vais et ainsi de suite.

Alors me voila dans les rues, à me balader à vingts heures. Mes pieds me mènent cette fois-ci devant chez lui. Sa maison n'a même pas changé d'un pouce alors que personne n'y vis depuis trois ans. Quand il s'est fait arrêter, ses parents ont déménagé, je crois même qu'ils ont quitté le pays. Je passe donc le petit portillon blanc et m'avance dans la cour. Ca me rappelle des tas de souvenirs. J'ai presque les larmes aux yeux quand je m'assois sur la balancelle sous le perron. Mais je suis vite sortie de mes pensées quans mon téléphone se met à sonner, ce qui me vaut un sursaut. Je le sors de ma veste et décroche en voyant le nom de mon ami s'afficher.

- Hey honey, me lance-t-il directement quand je réponds

- Salut Cole, comment ça va ?

- Je te retourne la question Lise, comment ça va ?

- Je vais bien pourquoi ?

-Et bien si mes calculs sont bon nous sommes le fameux jour c'qui veut dire qu'actuellement t'es dehors. Et si je n'm'abuse depuis très peu de temps alors j'suppose que t'as du temps à tuer avant de rentrer, j'me trompe ?

- Je...eum oui ?

- Je t'ai scotché ou quoi ? rit-il

- J'te jure !

Suite à ma réponse un silence s'installe. Je m'allonge sur la balancelle et regarde les nuages. Certains font des formes, d'autre non. Le silence continue, et je me demande ce qu'il fait. Avant je détestais vraiment les appels. Parce-que justement il pouvait y avoir des blancs assez gênant. Mais au final, j'ai appris à m'en foutre. S'il y a un silence c'est qu'on a rien à dire, qu'on est occupé, c'est pas forcément gênant.

- Comment ça va avec Abigail ?

- Hum, ça peut aller pourquoi ?

- Comment ça "ça peut aller" ? Ca va pas ?

- Si, si. C'est juste que, j'sais pas trop où j'en suis c'est tout.

- Mais encore ?

- J'sais pas Lise, j'arrive pas à la cerner, des fois j'suis très bien avec elle, des fois j'ai envie d'rompre.

- J't'avoue que j'peux rien pour toi. Si tu veux rompre fais le, mais réflechi bien quoi. Ne regrette pas après par contre.

- Je regrette aucune de mes actions Alison.

Oh mon dieu. Il m'a presque donné une décharge en prononçant cette phrase. Une décharge dans mon bas ventre. Comme s'il voulait me dire quelque chose. Comme s'il voulait me dire que notre baiser échangé de l'année dernière, il ne le regrettait pas. Comme il a l'air de ne rien regretter... Pourtant c'est Cole quoi. Mon ami. Qui sortait et qui sort toujours avec Abigail. Une fille que j'apprécie. Putain me dites pas que j'aimerais qu'il recommence ?

destroyed [RÉÉCRITURE]Where stories live. Discover now