destroyed [RÉÉCRITURE]

f o u r

Avery McCain, pendant ce temps :

Je soupire de frustration en voyant une enième photo de Cameron avec une fille à moitié à poil. J'aimerai tellement qu'il s'intéresse à moi. Enfin d'une autre manière qu'amicale je veux dire. J'ai tant de chose à lui faire découvrir, à lui faire vivre, plutôt que ces pimbêches avec qu'il sort. Je me gratte la tête. De toute façon je dois aller le voir tout à l'heure. Ce sera le moment de lui montrer qui je suis.

Je décide en attendant d'appeler Alison. J'ai besoin d'elle pour qu'elle me calme. Qu'elle choisisse ma tenue. Elle ne répond pas la première fois mais au bout de la deuxième, elle décroche. Je l'entends respirer de l'autre côté du téléphone mais pourtant, elle ne parle pas. D'habitude assez joyeuse, j'imagine vite que Sophie doit être la cause de son énervement.

- Ali ? dis-je doucement

Quelques secondes passent sans que personne ne parle. Je croirais presque qu'elle a raccroché.

- Eum, oui. Oui, j'suis là.

- Ça va ? demandais-je

- Et toi ? dit-elle pour éviter de répondre

- Ça va, j'ai rendez-vous avec Cameron aujourd'hui tu sais et-

Je me fais couper dans mon élan par un rire dans le combiné. Ce n'est certainement pas Alison qui rit comme telle alors qui ?

-T'es avec quelqu'un ? demandais-je calmement

- Cole est dans ma chambre, me dit-elle

- Je vois, ris-je, écoute Ali je vais te laisser ok ? Je vais aller me préparer et tout et tout.

- Quoi ? Non je peux t'aider !

- Va rejoindre Cole, je te raconterai tout en détail plus tard.

- Euh ok, bisous.

- Bisous, souris-je

Je le sens, quelque chose la tracasse. Et si elle ne veut pas m'en parler, je sais qu'avec Cole elle est elle même. Elle lui raconte tout. Plus qu'a moi. Alors je la laisse entre de bonnes mains, et autant qu'elle s'y réfugie maintenant.

En attendant, je dois aller me préparer. Il faut que je m'habille. Aujourd'hui, il fait vachement chaud alors j'opte pour un short bleu foncé, ainsi qu'un top noir. Je rajoute des bijoux et un peu de mascara. J'inspire maintenant un grand coup avant de descendre. J'ai parlé quelque peu avec lui ces derniers temps et j'avoue que j'ai très vite accroché. De toute façon ce n'était pas difficile j'avais des vues sur lui depuis déjà un an.

-Tu vas où comme ça ? me demande mon père

- Voir un ami, souris-je en tirant sur mon short pour ne pas qu'il remonte trop devant lui, je n'ai pas envie qu'il me renvois pour que j'aille me changer

- Tu rentres pas tard.

- Oui.

J'arrive à pied au lieu de rendez-vous et à ma plus grande surprise, il est déjà là, assit sur un banc. Il a une cigarette à la main et son téléphone de l'autre. Il a mis un cargo beige, avec un débardeur blanc qui lui moule affreusement bien ses pectoraux. Il a un gilet à capuche qui lui recouvre la tête de ce fait je ne peux pas bien distinguer son visage, ainsi que ses cheveux. Cependant j'aperçois qu'il a ajouté des bagues sur ses doigts, et une chaine autour de son cou. Mon dieu ce qu'il est beau.

Je commence à marcher dans sa direction et m'assois à ses côtés. Pourtant il ne relève pas la tête. J'en profite alors pour le détailler. Il a les yeux noisettes, la machoire bien dessinée. Je suis amoureuse ça y est.

Il relève enfin la tête pour me regarder droit dans les yeux, ce qui me surprend légèrement. Il me sourit lentement. Puis c'est à son tour de me détailler. Ses yeux me sondent presque l'ame tellement son regard me brule. Il fait le tour de mon visage, en passant par mes cheveux, ma bouche, et remonte doucement à mes yeux.

-Fallais me dire que tu étais arrivé, je t'avais pas vu, lance-t-il

Je souris.

- Tu avais quelque chose à me dire ? demandais-je quand même, la situation dans laquelle il m'avais demandé de le rencontrer ici hier m'a mis la puce à l'oreille

- Pas spécialement, je voulais passer du temps avec toi.

Je souris doucement. Il faut dire que ce mec m'intimide énormément. Les messages et la vraie vie ne sont définitivement pas pareil. Dans les messages, je suis derrière mon écran. Or la, il voit les expressions de mon visage, je ne peux pas réfléchir calmement. J'ai assez peur en fait.

- Glace ? me propose-t-il

Je me contente de hocher la tête, trop nerveuse pour parler. Une fois nos glaces respectives achetées, on se balades dans les rues. On passe devant sa voiture en même temps et je dois avouer la trouver super belle. Elle est vraiment magnifique, d'un blanc pur.

- Frère et soeurs ? me demande-t-il pour briser le silence qui commençait à s'installer

- Une soeur jumelle.

- T'aime bien avoir une jumelle ?

- Ça a des avantages comme des inconvénients, répondis-je en haussant les épaules, et  toi ?

- De ?

- Eh ben, tu as des frères et sœurs ?

- J'ai une grande soeur, sourit-il

Je souris en léchant ma glace. Il me prend le bras et me retourne vers lui, me forçant à m'arrêter. Je croise immédiatement son regard brun. Mes yeux descendent d'eux même à ses lèvres. Rosées et pulpeuses. Elles me donnent envie de les embrasser. De les capturer et de les garder pour toujours sur les miennes. Mais je n'ai pas le courage de faire le premier pas. Je suis bien trop nerveuse.

J'étais tellement absorbée par ses lèvres que je n'avais pas vu qu'il venait de me mettre de la glace sur le visage. Je l'essuie avec ma main de libre, légèrement choquée par ce revirement de situation. Il passe son pouce sur ma lèvre du bas pour que je la relache et à peine fais, il m'embrasse tendrement. Je mouve mes lèvres contre les siennes pour répondre à son baiser.

- Oh, dis-je sans savoir quoi faire après qu'il m'ait embrassé

Il ricane bêtement et m'embrasse à nouveau. Les heures passent et je me lâche de plus en plus. Je reste une fille très réservée alors il est difficile pour moi d'être joueuse ou provocante comme ses pétasses qui tournent autour de lui tout le temps. Mais ça n'a pas l'air de le déranger puisque lil me ramène même chez moi.

Forcément nous ne sommes pas encore en couple, surtout qu'une discussion va devoir être établie plus tard, mais cela faisait quelques mois déjà qu'on se parlait par message et on avait besoin tous les deux de cet après-midi je pense. Depuis la rentrée nous nous parlons, ce qui veut dire depuis huit mois. Ça fait beaucoup en fin de compte.

Je pose ma main sur la poignée de ma porte pour l'ouvrir et entrer. Je me mords la lèvre. Peut-être devrais-je l'inviter ?

- Tu veux venir ? demandais-je doucement, il n'y a personne.

- Pourquoi pas.

Nous montons dans ma chambre, regarder un film d'horreur. Je crois qu'il a voulu regarder ce film pour que je me blotisse contre lui, lui priant d'enlever cette horreur mais non, je rigole plutôt qu'autre chose. Pourtant, durant le film, je change de place pour finir allongée sur mon canapé, ma tête sur ses genoux et sa main dans mes cheveux, et je finis par m'endormir. La fille réservée commence doucement à s'estomper avec lui et j'aime l'idée que ma personnalité change avec lui.