Chapitre 24

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Son destin n'avait jamais était aussi incertain qu'aujourd'hui. Le seul qui semblait se ravir de cette décision fut le roi qui lui esquissa un sourire en coin puis glissa sa cravate le long de son cou.

- Donc vous acceptez de me revoir dans des conditions meilleures que celle-ci ? Insista-t-il en allumant sa lampe de chevet.

À la lumière même infime, il demeurait encore plus intimidant. Maintenant il pouvait déceler chaque expression de son visage. Intimidée par son regard soudain ombragé, Tara eut peine à trouver ses mots pour lui répondre sans bafouiller.

- De toute façon, je suis obligée de vous revoir puisque c'est votre château.

- Inévitablement oui, affirma-t-il avec une mine affectée ; Mais si vous désirez ne plus me revoir je tiendrais ma promesse.

- Vous n'êtes pas fatigué d'être toujours solennel ? Ne put s'empêcher de demander Tara.

Un vague sourire rehaussa ses lèvres incroyablement viriles et sensuelles.

- Un roi ne doit jamais faillir à son rôle et ses promesses, sinon à quoi bon servir un peuple qui n'a pas confiance ?

Il marquait des points. Il ne faisait pas semblant. Son attachement à son peuple était sans limite.

- Mais je ne suis pas votre peuple, lui fit-elle remarquer en se pinçant les lèvres.

Un rictus se forma sur ses lèvres mais ce n'était ni de la colère ni même l'esquisse d'un sourire. Sa main hâlée se leva alors pour prendre la sienne qui traînait sur le lit. Le contact de sa main chaude contre la sienne lui provoqua une décharge électrique. Il ne fit rien de plus. Respectueusement, il lui tenait tout simplement la main. Mohammed sentit son ventre se contracter violemment. Accablé par ce désir violent et qu'il cherchait en vain de repousser Mohammed serra ses mâchoires en fixant leurs mains entrelacées. Elle avait raison de se méfier. Pendant des années, il avait connu des femmes toutes aussi folles les unes que les autres. Toutes aussi belles les unes que les autres. Mohammed avait crû voir en Amalia la beauté du cœur et de l'âme. Dans cette créature perfide, Mohammed avait aussi cru qu'il ne verrait rien de plus beau que cette femme aux cheveux blonds. 《 Il y a une limite à toute chose mon fils, même la beauté des femmes à la sienne 》 lui avait dit un jour sa mère.

Elle s'était trompée, songea-t-il en relevant son regard sur cette jeune femme à la beauté farouche. Comment avait-on pu lui faire du mal, pensa-t-il en serrant les dents.

- Non, vous n'êtes pas mon peuple, mais vous êtes ici pour le moment, aussi je demeurais solennel avec vous autant que je le suis avec mon pays.

Incapable de résister à l'onde de choc qui courait dans ses veines, Mohammed glissa son pouce sur ses phalanges. De là, il sentit sous la pulpe de son doigt la douceur de sa peau. Ses grands yeux de biche brillaient d'appréhension mais elle ne bougea pas. Seule sa respiration devint plus haletante. Jamais il n'aurait crû avoir cette conversation avec elle au beau milieu de la nuit.

- C'est la première fois n'est-ce pas, murmura-t-il doucement pour ne pas l'effrayer.

Elle baissa la tête vers sa main prisonnière dans la sienne. Mohammed crut devenir fou. Jusqu'où tiendrait-il sans pouvoir la toucher ? Ne serait-ce que pour remettre cette mèche de ses cheveux qui barrait son front ?

Sa paume brûlait d'envie de la remettre derrière son oreille. Son parfum naturel émanant de sa peau était un supplice à inhaler.

- Tout me semble être la première fois, avoua-t-elle d'une voix si enrouée qu'il devinait aisément qu'elle était sur le point de pleurer.

La promesse du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant