Chapitre 67

82K 7.8K 371
                                    



Puis le temps passa...

Deux semaines après l'explosion qui aurait pu lui coûter la vie, tout semblait être rentré dans l'ordre à un détail près. Tara ne voyait toujours pas. Amhed s'en était sorti après une longue et éprouvante opération et Anaya pleurait chaque jour pour son triste sort. Tous priaient pour elle. Des rassemblements s'organisaient chaque jour devant le château et des milliers d'inconnus se pressaient autour de la bâtisse pour prier pour elle et leur enfant. Terriblement anéantie par cet amour qu'elle ne pouvait même pas voir, Tara demandait à ce que les fenêtres restent ouvertes toute la journée afin de l'entendre. Elle ignorait si on était le matin ou le soir et les lueurs du soleil lui manquaient. Mohammed quant à lui s'était transformé en un homme incontrôlable lorsqu'il s'agissait de sa sécurité. Plus question pour elle de sortir sans qu'un armada d'hommes inspecte les jardins de fond en comble. Alors pour apaiser ces hommes, Tara se contentait de marcher dans les couloir du château sans cesse accompagné d'un chaperon qui n'était autre que Mohammed.

- Vous m'aviez dit quelques semaines !

Tara sursauta en essayant de chercher d'où provenait la voix de Mohammed avant de le sentir se rapprocher.

- Examinez-là immédiatement !

Tara comprit aussitôt qu'il avait mis sa menace à exécution.

- Votre altesse, je vous l'ai déjà dit, l'œdème peut mettre du temps à se résorber et...

- Je me contre fiche de ce que vous m'avez dit, je veux qu'elle puisse voir !

Tara sursauta en levant la main pour essayer de le calmer. Il y avait tant de douleur dans sa rage que ça en devenait douloureux pour lui comme pour elle.

- Croyez-vous que j'oserai vous mentir votre altesse ? Lança le médecin d'une voix craintive ; Faites-moi confiance.

- Mohammed s'il te plaît, le supplia-t-elle quand il lui prit enfin la main ; Écoute le médecin.

Il tremblait si fort qu'elle pouvait aisément imaginer les traits de son visage se creuser.

- Une fois passé quatre semaines, je lui enlèverai son pansement et seulement là nous saurons si tout est revenu à l'anormal.

- Pourquoi ne pas essayer de voir si l'œdème s'est affaibli ? Proposa Mohammed en sentant sa patience qui s'amenuisait au cours des jours qui passaient sans savoir si Tara reverrait le lendemain.

- Je ne veux pas faire courir des risques au bébé.

- Certainement pas ! Pas de machines Mohammed ! Contrat Tara en essayant de se lever sans savoir si elle trouverait son chemin toute seule.

- Plus elle se reposera plus nos chances qu'elle guérisse augmentent.

Tara sentit la bras ferme de son compagnon se refermer sur son ventre arrondis. Après deux semaines passées dans sa cécité, Tara était sûre d'une chose. Chaque chose même les plus infime aurait de la valeur lorsqu'elle pourrait revoir. Surtout son bébé.

- Pense à notre bébé Mohammed, je suis sûre au fond de ton cœur que tu ne veux pas qu'il lui arrive aussi quelque chose.

- Non, avoua-t-il d'une voix néanmoins tendue.

Tara chercha à atteindre son visage pour y poser sa main sur sa joue. Les pas du médecin lui indiquèrent qu'il s'en allait. Trop occupée à essayer de distinguer son expression à l'aide de ses traits ciselés, Tara en oublia presque qu'elle était aveugle. Sur sa paume, elle pouvait sentir son souffle chaud. Traçant le contour de ses lèvres elle sentit le rictus qu'elle adorait voir et qui la faisait rougir.

La promesse du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant