Chapitre 54

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Après cette nuit pénible et courte, Tara se réveilla au petit-matin l'estomac noué. De faibles rayons du soleil filtraient dans la chambre à travers les épais rideaux. Tara n'avait pas besoin de les écarter pour deviner qu'il n'était pas aussi vif que celui qui perçait le ciel du Khazban. Morose, elle se leva en posant son regard en direction des portes coulissantes. Même loin, elle pouvait sentir la présence de Mohammed. Elle s'était rendormie dans ses bras et l'anxiolytique qu'elle avait prit au beau milieu de la nuit faisait encore son effet. Tara avait l'impression d'être vidée de ses peurs. Hélas, elle savait qu'elle devrait confronter Mohammed et sa légendaire détermination à comprendre. Inspirant profondément elle se leva en vacillant et le rejoignit dans l'élégant salon. Dès lors qu'il posa son regard sur elle, Tara se liquéfia. Il portait une élégante chemise immaculé de blanc qui contrastait avec sa peau cuivrée. Il reposa sa tasse de café sans la quitter des yeux.

- Bonjour Tara....

Un courant d'air glaça sa peau. Perplexe devant son regard impassible, elle prit place en face de lui sans un mot. Il se leva, la dominant de toute sa hauteur et vint se placer derrière elle, embrassant tendrement sa joue. Parcourue de milliers de frisons, elle réprima un hoquet.

- Comment tu te sens ? S'informa-t-il.

- Bien mieux que cette nuit, avoua-t-elle en lui offrant ses lèvres pour qu'il y dépose un chaste baiser.

Il reprit sa place toujours aussi impassible. Désarçonnée, elle attendit patiemment qu'il ouvre la conversation qu'elle redoutait.

- J'ai contacté Tina ce matin.

Ça y est, Tara retint sa respiration sous le poids de son regard.

- Et ?

- Et mes conclusions étaient bien fondées, répondit-il en lui servant une tasse de thé ; Le docteur Wolch avait bien cessé le traitement il y a bien longtemps.

Tara baissa les yeux, trop faible pour lui mentir.

- Je les ai pris dans le sac de Louise.

Il demeura fermé. Néanmoins elle décela dans son regard une lueur de mécontentement.

- Pourquoi tu ne m'as rien dit Tara ? Lança-t-il sans dissimuler sa colère.

- Parce que c'était au début, je...on se connaissait pas avant que....

Il leva un sourcil éloquent.

- Que tu sois mienne ? Conclut-il d'une voix rauque...ruisselante d'une colère contenue.

Tara s'empourpra.

- J'avais des crises d'angoisses, je voulais les calmer, se justifia-t-elle en sachant que ce ne serait pas suffisant.

- Tu aurais dû en parler avec Tina Thomas avant de prendre ces cachets, rétorqua-t-il en attrapant sa main crispée en bout de table.

- C'était une erreur, qui ne se reproduira plus, murmura-t-elle d'une voix presque inaudible.

- Je suis là maintenant, articula-t-il d'une voix ferme ; Je sais à quel point c'est difficile pour toi habibti mais ces traitements ne résoudront pas ton problème, ils te rendront faible, affaibliront tes muscles, ta capacité à réfléchir.

Tara eut l'impression qu'il en connaissait beaucoup plus sur le sujet que n'importe qui.

- As-tu déjà...

- Mon père, coupa-t-il précipitamment en détachant sa main de la sienne.

Tara perçut une peine immense noyer ses yeux noirs.

La promesse du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant