Chapitre 58

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Reposant discrètement la serviette près de son assiette, Tara se frotta la nuque lorsqu'il raccrocha.

- Qui c'était ?

- Aziz, il voulait savoir si le rendez-vous s'était bien passé, répondit-il en levant son verre pour trinquer.

Le moment était unique et elle avait bien l'intention d'en profiter. Mohammed était un homme esseulé malgré l'armada de personnes qui entourait sa vie. Tara l'aimait...follement.

- Tu devrais manger un peu, murmura-t-il en déviant son regard sur les paparazzis.

- Ne t'en fait pas pour eux, je n'ai pas peur, assura-t-elle en dégustant son toast.

- Voilà des années qu'ils me poursuivent, confia-t-il en pivotant sa tête par-dessus son épaule pour appeler un serveur ; Je n'y faisais plus attention avant aujourd'hui.

Un serveur se matérialisa devant lui.

- Serait-il possible que le chef nous confectionne quelques macarons à emporter ?

Tara sentit son cœur rater un battement. Cette demande n'était pas anodine. Jadis quelques heures en arrière, Tara lui avait confié vouloir goûter à ces pâtisseries qui lui rappelaient Rome.

- Bien-sûr votre altesse, ça serait un honneur pour notre chef.

Il braqua son regard dans le sien, une lueur flamboyante dans les yeux. Sa bouche dure se rehaussa d'un sourire en coin.

- Tu n'as pas oublié.

- Jamais...

Timidement elle poursuivit son repas, réalisant la chance qu'elle avait d'être avec lui.

- Tu n'as jamais songé à retourner dans cette ville habibti ?

Tara cilla en relevant les yeux.

- Non, jamais, répondit-elle avec sincérité ; L'Italie reste mon pays d'origine mais il ne sera jamais ma maison.

Il hocha de la tête en contemplant sa bouche qui tremblait. Cette question suffit à raviver en elle de très mauvais souvenirs. Notamment ceux en rapport avec son abandon.

- Je suis désolé, je ne voulais pas te perturber.

- Je ne suis pas perturbé, assura-t-elle doucement ; Je vais bien.

Elle marqua une pause puis poursuivit ;

- J'aime l'Italie, mais je ne me sens pas capable de retourner à Rome, cette ville ne m'a rien apporté que peine et souffrance.

- Je sais, murmura-t-il en lui prenant la main.

Tara s'abreuva de sa chaleur et inspira profondément. L'instant semblait s'être suspendu dans le temps. Les tintements de la vaisselle n'existaient plus.

- Est-ce que je t'ai dit que tu étais magnifique ? Chuchota-t-il d'une voix rauque.

Tara rit en acquiesçant.

Ils terminèrent leur repas dans une ambiance détendue puis ils prirent la direction de la sortie. Tara agrippa la serviette en papier pliée dans sa main droite, prête à offrir son identité à l'un des photographes présent devant le restaurant. Consciente des risques qu'elle allait prendre, Tara n'eut pas le temps de remettre sa décision en question que déjà des flashs crépitaient à leur sortie. Elle profita d'un moment d'inattention de son compagnon pour donner la serviette à l'un d'entre eux qui s'empressa de disparaître. Ça y est, elle ne pouvait plus faire machine arrière. Une fois dans la voiture elle croisa son regard sous la vive lumière des flashs et lui sourit comme si de rien n'était.

La promesse du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant