1 : « Tombeur. »

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« Après le défilé sur les Champs, les joueurs se sont retrouvés à l'Elysée, où ils ont enflammé la scène, particulièrement Paul Pogba, le micro en main

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« Après le défilé sur les Champs, les joueurs se sont retrouvés à l'Elysée, où ils ont enflammé la scène, particulièrement Paul Pogba, le micro en main. »

On rigole tous dans la chambre, et la journaliste arrête son explication pour montrer des extraits de Paul lançant la chanson sur Kanté. Évidemment, certains de mes coéquipiers ne peuvent s'empêcher de pousser à nouveau la chansonnette.

« Ils ont tous dormi dans un hôtel parisien ensemble pour la dernière fois avant de se séparer ce matin, la plupart partant fêter cette victoire dans leurs villes d'origine. Maintenant, autre nouvelle, et des plus...surprenantes. Une jeune femme s'est évanouie sur la terrasse d'un bar hier...en voyant Benjamin Pavard torse-nu à la télé ! »

Je sursaute presque en entendant mon nom. Je n'ai toujours pas l'habitude de l'entendre être prononcé à la télé comme ça, mais là...là, c'est vraiment inédit.

Tous mes coéquipiers commencent à se moquer de moi et à siffler, et moi, je reste planté là, les sourcils froncés, attendant que la journaliste dise que c'était une blague.

« Elle a été emmenée à l'hôpital pour faire des tests, et est sortie ce matin. »

S'ensuivent des images du bar où elle était, une photo d'elle, et une photo de l'hôpital où elle a séjourné. Je suis surpris de reconnaître tous ces lieux, qui se trouvent dans ma ville natale.

-J'ai toujours su que t'étais un tombeur, demi-volée Pavard, Paul secoue la tête, et Samuel Umtiti éclate de rire comme une hyène.

-Pour être un tombeur, il les fait bien tomber maintenant !

Je hausse un sourcil et secoue la tête, blasé.

-J'ai même pas vu que t'étais torse nu moi, Presnel dit, surpris, et Antoine pouffe.

-Et alors ? Tu voulais voir ça toi aussi ?

Presnel le frappe en lui rappelant que depuis qu'il a oublié l'enceinte, il n'a pas à ramener sa fraise. Ils finissent par arrêter de parler de ça, mais moi, je ne peux pas m'empêcher d'y penser. Comment elle a pu s'évanouir juste pour ça ? C'est vraiment étrange. Je suis juste Benjamin Pavard, et même si je sais que la France entière me connaît maintenant--j'aurais bien dit le monde entier, mais je ne suis pas sûre que vraiment tout le monde ait vu mon but--, je ne suis pas si beau.

On était tous en train de se changer, elle a dû s'évanouir en voyant un autre des gars. Mais pas moi.

On finit par se lever pour aller prendre le petit-déjeuner, et finalement, je ne repense plus à cette histoire de la journée.

On finit par se lever pour aller prendre le petit-déjeuner, et finalement, je ne repense plus à cette histoire de la journée

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-Tu vas voir, ce sera sympa, Victoria !

Je m'empêche de soupirer. Ça fait déjà quoi, cinq fois en dix minutes ? Je ne peux pas me permettre d'être trop impolie non plus. Mais j'ai l'habitude d'être seule et de ne pas recevoir d'ordres, alors ça m'énerve d'avoir cette assistante sociale collée à mes basques depuis que je suis sortie de l'hôpital.

-Tu as soif ? Faim ?

Je secoue la tête, agacée. J'étais beaucoup trop sonnée quand je suis sortie de mon malaise, alors j'ai laissé échapper que je n'avais plus aucun contact avec mes parents. Malheureusement pour moi, les infirmières ont trouvé ça absolument « tragique » qu'à vingt-et-un ans, je vive seule, et ont contacté Claudia, assistant sociale, pour qu'elle « me sorte un peu en venant ici. »

Heureusement que j'ai repris mes esprits avant de leur dire l'entière vérité, qui est que je n'ai même pas de maison. Je vis dehors, parfois dans un gymnase quand j'arrive à me faufiler avant la fermeture des portes. Qui est aussi que je n'ai toujours pas retrouvé de boulot depuis mon dernier il y a presque un mois, et que donc, sa question pour savoir si j'ai soif ou faim est très relative.

-Il sera là d'une minute à l'autre ! Tu es excitée ?

Je me retiens de faire une blague de cul en réponse à sa question, et grogne simplement. Elle interprétera comme ça lui chante, et tout le monde sera content. Elle sera toujours plus contente que si je lui dis que je n'ai pas envie de voir Benjamin Pavard. Je lui ai dit plusieurs fois hier, et elle a ri à chaque fois en me disant que mon humour était fabuleux.

Tout à coup, la foule s'affole, et Claudia se met à taper des mains.

-Il est là ! Regarde !

Je me tourne et hoche brièvement la tête en voyant qu'en effet, ça y est, Pavard est de retour à Jeumont. Et que je n'en ai rien à faire.

-Super, je dis, et Claudia semble heureuse de m'entendre m'exprimer, puisqu'elle me fait un grand sourire.

Je ne sais pas combien de temps on reste plantée là, comme ça. Pavard fait un discours, puis il prend un bain de foule, signant des maillots qui coûtent plus chers que ma propre vie et faisant des selfies. Mais au bout d'un moment, je suis saoulée, alors j'essaie de chercher une excuse pour pouvoir me barrer. J'ai beaucoup d'imagination, mais là, rien ne me vient.

-Je reviens, je vais faire pipi ! je déclare, et Claudia hoche la tête, me laissant enfin bouger d'ici. Je souris, satisfaite, jusqu'à ce que je sente un objet arriver sur mon visage. Je ferme les yeux et tente de rester sur mes deux jambes, en vain.

-Mais vous êtes malades ?! demande Claudia. Cette jeune femme sort de l'hôpital !

-Allez jouer avec ça ailleurs, leur demande une autre voix, et je me relève, comprenant qu'il s'agissait d'un ballon fraîchement signé par Pavard. Et que c'est lui qui vient de prononcer cette phrase. Ça va, tu vas bien ? il m'interroge.

-C'est juste un ballon, t'as dû t'en prendre des centaines comme ça et pourtant t'es toujours vivant, je rétorque, et il rit.

-Tu es la fille qui s'est évanouie, il dit, un air malicieux sans les yeux, et je fusille du regard.

-Il faisait chaud.

-Ah oui, on peut dire que tu as eu chaud, il rit, et il ne m'en faut pas plus pour avoir envie de le baffer.

-Le fait est que je vais bien. Je suppose que l'histoire a été médiatisée et qu'il fallait que tu viennes me parler pour que ça fasse bien. Merci beaucoup, monsieur Pavard de m'avoir accordé de votre temps, vous pouvez continuer votre vie l'esprit tranquille.

Et sur ces mots, je m'en vais.

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Jvous présente le tweet qui m'a inspiré la fic :

+ chap dédicacé à Léandra pcq elle vient du Nord elle aussi

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+ chap dédicacé à Léandra pcq elle vient du Nord elle aussi

CONFIANCE » PAVARD ✓Where stories live. Discover now