2 : « Mensonges. »

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-Allez, Ben, on y va, me dit mon père, et je hoche la tête

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-Allez, Ben, on y va, me dit mon père, et je hoche la tête.

Il ne reste plus grand monde sur la grande place qui, il y a quelques heures, était remplie de gens des alentours là pour m'accueillir.

-Tu cherches quelque chose ? ma mère me demande, et je secoue la tête.

-Euh, non non.

Je ne peux pas lui dire que je ne cherche pas quelque chose, mais quelqu'un. Parce qu'elle voudrait savoir de qui il s'agit, et que je n'ai pas envie de lui expliquer que je cherche la fille qui s'est évanouie à cause de moi. Premièrement, je pense qu'elle n'a jamais entendu parler de cette histoire, et deuxièmement...je ne comprends toujours pas ce qu'elle faisait ici. Je ne pensais pas la voir ici--est-ce que je l'aurais reconnu si je n'avais pas dû m'arrêter pour demander à ce qu'on arrête le ballon dans la foule?--, mais en la reconnaissant, je me suis dit que ça lui ferait sûrement plaisir de me voir.

Mais apparemment, pas du tout.

Je sais que je ne suis pas une très grande star. On parle beaucoup de mon but contre l'Argentine, mais ça se sera calmé d'ici un ou deux mois quand tout le monde sera passé à autre chose en voyant un but mille fois mieux. Mais je me suis dit que si elle s'était évanouie en me voyant, c'est qu'elle m'appréciait un minimum. Vu le cynisme qu'elle a utilisé durant notre--brève--conversation, je pense presque qu'elle me déteste.

De toute façon, elle s'est complètement volatilisée. Je jette des coups d'œil partout depuis qu'elle m'a laissé en plan dans la foule, mais c'est peine perdue.

C'est dommage, j'aurais bien aimé comprendre comment on peut s'évanouir en me voyant quand il y a mille fois mieux juste à côté. Mais ils ont peut-être dit que c'était moi juste pour me faire plaisir.

Je ramasse mes affaires et suis mes parents jusqu'à la voiture. C'est sympa, les bains de foule, mais je ne ferais pas ça tous les jours. Là, je n'ai plus aucune énergie.

-Qu'est-ce que tu vas faire, demain ? me demande mon père. Tu n'as pas encore des amis dans le coin ?

-Mmh, ouais, j'acquiesce.

Mais après avoir passé deux mois non-stop avec mes coéquipiers, j'ai juste besoin de me retrouver seul et de respirer. Voir mes amis ne peut pas me faire de mal, mais il me reste encore deux semaines à passer ici, alors je préfère prendre mon temps.

-J'irai me promener, je leur dis, content d'avoir eu cette idée. À la maison, il y a toujours du monde, mais dans la nature, je sais que je pourrais me retrouver tranquille.

 À la maison, il y a toujours du monde, mais dans la nature, je sais que je pourrais me retrouver tranquille

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Quand je n'entends plus aucun bruit, je sors de ma cachette.

Il est neuf heures du matin, et je le sais parce que le gardien du gymnase vient d'ouvrir toutes les portes. Ce qui veut dire que, ça y est, ma nuit est terminée, et je vais pouvoir sortir.

Je n'ai pas bien dormi. Il faisait une chaleur étouffante ici, et l'eau des robinets n'est même pas froide. D'habitude, l'été, je dors dehors, mais avec l'arrivée de Pavard hier, j'avais un peu peur que la ville se transforme en Champs-Elysées bis. J'ai eu le temps de me glisser dans le gymnase avant la fermeture, et j'ai dormi ici comme durant l'hiver dernier.

Je repasse par les toilettes pour me débarbouiller avant d'enfin quitter mon fief et de vagabonder je ne sais où. Mon ventre n'arrête pas de gargouiller, mais je préfère attendre midi pour me payer quelque chose. Je ne sais pas combien de temps encore je vais pouvoir tenir, alors je préfère faire des économies. J'ouvre mon sac à dos et saisis machinalement la petite broche en forme de libellule pour l'enfiler. C'est une des seules choses que j'ai emmenéee de mon ancienne vie--avec mon téléphone qui est en fin de vie et son chargeur--, et j'y tiens énormément car elle appartenait à ma grand-mère. Je préfère la laisser au fond de mon sac en sécurité, mais aujourd'hui, j'ai besoin de sa force.

Je marche dans les alentours le matin, et l'après-midi, il fait tellement chaud que je reste simplement assise sous un arbre dans un parc. Il y a énormément de monde, et comme ça, je passe pour une personne lambda. Sans problème. Avec un toit, de l'argent et une famille aimante.

De gros mensonges.

De gros mensonges qu'on ne voit pas juste en me regardant. Instinctivement, je me mets à regarder les gens et à imaginer leur vie. Je suis plutôt pessimiste, alors je leur invente des problèmes comme une belle-mère insupportable et un enfant colérique. Mais bizarrement, je ne colle l'étiquette de personne à la rue à personne.

Peut-être parce que c'est moi qui la porte.

La fin de journée arrive, et il commence à faire meilleur. Hors de question que je m'enferme de nouveau pour dormir, alors je décide de dormir exactement sous cet arbre. Mais avant ça, je dois me dénicher quelque chose à grignoter qui ne va pas me coûter une fortune. Évidemment, je commence à avoir de l'expérience, et me dirige vers la boulangerie la plus proche. Je m'achète un sandwich et le range dans mon sac, satisfaite. Finalement, je n'ai pas beaucoup dépensé aujourd'hui.

Je m'arrête à la fontaine pour remplir mes deux bouteilles d'eau, et quand je vois mon reflet dans l'eau, je panique.

Ma broche n'est plus accrochée à mon tee-shirt.

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Pas d'interaction entre eux ajd mais fallait que je pose le contexte :)
+ je sais que la plupart ici lisent pas mon rb mais j'ai besoin de votre aide pr trouver des footballeurs sur qui écrire un futur truc dc si vous avez des idées passez juste sur la dernière partie merciii

CONFIANCE » PAVARD ✓Where stories live. Discover now