17 : « Importante. »

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J'éteins la télé avant de soupirer

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J'éteins la télé avant de soupirer. Je dois bien me rendre à l'évidence : je m'ennuie.

Je suis allé voir mon coach sportif ce matin et on a fait une petite séance, mais maintenant, je le retrouve seul. Vraiment seul depuis des mois. Et ce silence commence à être pesant.

J'ai rangé toutes mes affaires, lavé tout mon linge, nettoyé toute la maison. Je sais que Victoria ne va pas tarder à rentrer, alors j'aimerais bien préparer un truc à manger, mais comme d'habitude, je suis dans une impasse. Premièrement, je ne sais pas cuisiner grand-chose, et deuxièmement, je ne connais toujours pas les goûts de Victoria. Je suis en train de contempler mon placard en essayant de faire un choix quand mon téléphone sonne, et je lève les yeux au ciel en voyant que c'est un appel d'Antoine dans le groupe.

-Bonjour à ceux qui répondent, ma fille veut vous dire un truc.

Il tourne la caméra vers Mia, qui, pas le moins timide du monde, lance :

-Mon amoureux c'est Thomas.

Je fronce les sourcils avant de comprendre qu'elle parle de Lemar.

-Tu lui as pas expliqué qu'il était trop vieux pour elle, Tonio ? demande Paul, mort de rire.

-Elle veut plus le quitter !

Je m'apprête lui dire qu'il va souffrir si elle commence déjà à être amoureuse de ses coéquipiers à son âge, mais j'entends un petit :

-Salut.

Je tourne la tête, surpris de voir Victoria. Je lui ai donné une clef pour lui faciliter la vie--elle a mis presque dix minutes à l'accepter--, mais j'étais tellement concentré sur l'appel vidéo que je n'ai pas entendu la porte s'ouvrir.

Heureusement, aucun de mes coéquipiers ne semble avoir entendu. Je lui souris avant de me regarder mon téléphone.

-Je dois y aller, salut ! Fais gaffe à ta fille, Anto !

Et je raccroche.

-Alors ?! je demande à Victoria, et elle hausse un sourcil.

-Pourquoi t'as raccroché ? J'allais partir et vous laisser tranquille.

-Parce que t'es plus importante qu'eux, je réponds sans réfléchir, et je m'insulte mentalement. Penser ça, c'était déjà limite-limite, alors le dire ? Elle va me tuer.

Sauf que je n'entends aucun bruit. Pas de cri, rien. Alors je relève la tête, pendant que c'est ce qu'elle attend. Et me retrouve face à une Victoria qui rougit.

-Ça s'est bien passé, je dis après plusieurs secondes de silence, me demandant s'il est possible d'annuler tout ce qui vient de se passer

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-Ça s'est bien passé, je dis après plusieurs secondes de silence, me demandant s'il est possible d'annuler tout ce qui vient de se passer. Ma question, sa réponse, tout.

Je prie pour ne pas avoir rougi.

-Génial, il dit, et je hoche la tête avant de déclarer vouloir me doucher pour échapper à cette atmosphère très gênante. Il me répond sûrement quelque chose, mais je n'écoute pas vraiment, courant presque m'enfermer dans la salle de bain qu'il a désigné comme la mienne.

Pourquoi est-ce qu'il a dit ça ? Je ne vois qu'une seule explication possible : il était possédé.

Personne, absolument personne ne m'a jamais considéré comme « importante. » Parce que je ne le suis pas. C'est déjà difficile de me tolérer, on ne va pas en plus m'élever au rang de reine. Alors je ne suis certainement pas plus importante que les vingt-deux mecs avec lesquels il a gagné une Coupe du Monde.

J'essaie de penser à autre chose pendant ma douche, et on peut dire que je m'en sors plutôt bien, puisque prendre une douche froide ne nous laisse pas l'occasion de beaucoup se concentrer sur nos pensées. Quand je sors, j'enfile pour la première fois son maillot de foot, et je retourne timidement dans la cuisine.

Pavard à la tête dans son frigo, l'air en pleine réflexion, et j'hésite à le couper juste pour lui signaler que je suis là. Finalement, il s'en rend compte tout seul, puisqu'il tourne la tête vers moi avant de se remettre tout de suite à contempler le frigo.

-Hey, tu aimes les croquemonsieurs ? il me demande en fouillant dans son frigo, et je hoche la tête, ce qui inutile puisqu'il ne m'adresse pas un regard.

-Euh, ouais. Ils sont pas périmés depuis la dernière fois que t'étais là ? je m'inquiète, et il secoue la tête.

-Non, non, mais je vais les faire moi-même.

-Toi, Benjamin Pavard, tu sais faire ça ?

Il semble surpris de m'entendre prononcer son prénom, puisque ça n'arrive que pour de grandes occasions, et il tourne la tête pour me regarder un quart de seconde.

Avant de se replonger dans son frigo.

Je soupire, secouant la tête.

-T'inquiète, je vais l'enlever, je dis, me sentant...humiliée. Je suis beaucoup trop gentille depuis que je suis arrivée ici, n'ayant pas encore mes marques. Mais là, je veux juste disparaître.

CONFIANCE » PAVARD ✓Where stories live. Discover now