« Maintenant, autre nouvelle, et des plus...surprenantes. Une jeune femme s'est évanouie sur la terrasse d'un bar hier...en voyant Benjamin Pavard torse nu à la télé ! »
août 2018┊octobre 2018.
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Quand j'entends mon téléphone vibrer en continu sur ma table de nuit, j'insulte tout mon répertoire mentalement. Je n'ai pas mis de réveil, alors c'est forcément quelqu'un qui m'appelle. À huit heures du matin.
-Allô ? je marmonne, et malheureusement pour moi, c'est la personne la plus énergique qui est à l'autre bout du fil. J'ai nommé, Paul Pogba.
-Salut Jeff Tuche !
-Piochy, t'as vu l'heure qu'il est ? je grogne, et il rigole.
-Y'en a qui s'entraînent, le matin ! Mais bon, je vois bien que c'est pas ton cas.
Je ferme les yeux pour essayer de faire passer le mal de tête que je sens arriver quand j'entends un éternuement. Je relève la tête et réalise qu'en dormant, le corps Victoria s'est retrouvée complètement à l'horizontale. Seules nos jambes sont restées entremêlées.
-À tes souhaits, je souris, plus qu'heureux de voir qu'elle est restée là, et là, je me rappelle soudainement que je suis toujours en ligne avec Paul.
-Weeesh, Ben ! Tu réponds au téléphone alors que t'as une fille dans ton lit ?
-Quoi ? Mais n'importe quoi !
-J'l'ai entendu éternuer. Et la voix que t'as utilisé pour dire "à tes souhaits" était tellement niaise ! Putain, j'arrive pas à y croire. Passe-la moi, je veux lui demander ce que ça fait d'être la première fille à mettre les pieds dans le lit de second poteau Pavaaaard ! Oooh Benjamin Pavard, oh il nous fait une Nacho, non ce n'est pas une Nacho, c'est une Pavard !
-Mais tu vas la fermer, Grégoire Margotton ?
-Tu veux que je recommence mais en faisant les "oooh" de Lizarazu en fond ?
-J'te déteste, je raccroche, et il n'essaie même pas de me rappeler, m'envoyant plutôt un SMS pour me souhaiter "une bonne matinée" suivit de cinq clins d'œil.
-Pourquoi les gens t'appellent aussi tôt ? Victoria se plaint.
-C'est Paul. Pogba. Il comprend toujours pas que le sommeil, c'est sacré.
-Mais il a une heure en moins à Manchester, il est vraiment frappé.
Je hausse un sourcil.
-Lloris.
-Hein ? elle se retourne vers moi, les sourcils froncés.
-Quel club ?
-Tottenham ? T'es en train de tester mes connaissances là ou quoi ?
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Il sourit.
-Non. Mais je trouve ça fascinant que tu connaisses tout le monde, mais que c'est en me voyant moi que tu te sois évanouie.
-Comment ça ? je fronce les sourcils.
-Y'a mille fois mieux que moi physiquement dans cette équipe !
-Ah ? Qui ?
Il ne répond pas tout de suite, réfléchissant.
-Olivier par exemple.
-J'aime pas la barbe.
-Kylian ?
-Il est plus jeune que moi, je refuse de le regarder autrement que comme un bébé.
-Raphaël ?
-Ouais, ça passe, je hausse les épaules. Par contre il--
-J'abandonne, il lâche. T'es trop difficile.
Je ris avant de m'asseoir, frottant mes yeux.
-Désolée d'être restée là. J'me suis endormie et je...Désolée pour hier soir aussi. Je voulais juste vérifier que t'étais vivant.
-Je suis content que tu sois venu, il dit honnêtement avant de froncer les sourcils. J'veux dire, je suis pas content que t'aies fait un cauchemar, hein, il se rattrape comme il peut, et je hausse un sourcil.
Est-ce que Pavard est en train de paniquer ? J'ai peut-être perdu de mon cynisme depuis que je suis ici, mais je suis obligée de saisir cette occasion d'être enfin celle qui se moque.
-Ouais enfin sans le cauchemar je serais pas venue donc...je prends un air triste, et il s'assied à son tour.
-Non mais Vic, je disais pas ça comme ça ! Je pensais juste que t'allais pas rester.
Je fronce les sourcils.
-Comment ça ?
-Bah, que t'allais partir une fois que je me serai endormi, il hausse les épaules, et je me mords la lèvre. Parce qu'à vouloir jouer à la plus fière, c'est cette image-là que je lui renvoie. Une Victoria qui est égoïste. Une Victoria qui ne l'apprécie pas.
-Donc tu penses que je serai partie après que tu m'aies réconforté comme ça ?
-Réconforté comment ?
Et là, j'ai l'impression de prendre une douche froide. Qu'est-ce qu'il veut dire ? Que c'était une façon banale de réconforter quelqu'un ?
-Non, pardon, je voulais pas dire ça comme ça. Je veux pas que tu croies que je réconforte tout le monde comme ça, il se corrige.
-Sympa, l'ambiance à Istra, je dis alors que c'était une conversation plutôt sérieuse, et il rit.
-Y'a que toi que je réconforte comme ça, il dit timidement, et je sais qu'il s'attend à une réplique cinglante de ma part.
