CONFIANCE » PAVARD ✓

33 : « Médecin. »

-Hey, Vic, c'est bien mardi que tu ne travailles pas ? je me plante face à elle--le bar de ma cuisine est entre nous, où elle est occupée à calculer combien elle me doit pour la soixante-douzième fois. De toute façon, puisqu'elle m'ignore depuis hier, c'est la seule chose qui l'occupe.

-Oui, pourquoi ?

-Je t'ai pris rendez-vous chez le médecin.

Elle abandonne son stylo et relève la tête vers moi, mais je suis incapable de déchiffrer l'expression sur son visage.

-Je suis pas malade, elle dit d'une façon complètement neutre, et je me mords la lèvre.

-Je sais. Mais tu...

Je soupire. C'est plus compliqué que prévu.

-Je suis trop maigre et ça te dégoûte. J'ai compris, t'inquiète, pas besoin de prendre des pincettes pour me le faire comprendre.

-Ça me dégoûte pas. Je m'inquiète pour toi. Et je me sens coupable de ne pas m'en être rendu compte avant. Tu te caches sous tes vêtements et j'avais...je savais très bien que tu mangeais pas à ta faim mais je...

Je sens des bras encercler ma taille, et je ferme les yeux en sentant Victoria dans mes bras.

-Je vais bien.

-J'espère, je hoche la tête, passant ma main dans ses cheveux. Mais j'ai besoin d'un avis médical, tu comprends ?

-Oui, elle répond d'une petite voix.

-T'es adorable, je souris.

Elle quitte mes bras pour me regarder, et après hésitation, elle me demande :

-Tu viendras avec moi ?

-Tu veux que je vienne avec toi ? je fronce les sourcils. Tu peux y aller seule si tu préfères.

-Me laisse pas y aller seule, s'il te plaît. Je le connais pas. Je me souviens pas de la dernière fois que j'ai vu un médecin. Et il va me poser des questions pour savoir si j'ai été violée ou ce genre de choses et je ne veux pas affronter ça toute seule.

-Tu...je la dévisage, et elle hausse un sourcil.

-Je quoi ? Hey, nan, personne m'a violée. Ni touchée ou quoi que ce soit.

Je soupire de soulagement, et ses lèvres s'étirent en un sourire.

-T'es rassuré ? elle dit un peu sur le ton d'une blague.

-Bien sûr que j'suis rassuré ! Personne ne t'a vraiment rien fait, hein ? j'attrape son menton pour pouvoir la regarder dans les yeux, et elle secoue la tête avant de se dégager de mon emprise pour m'embrasser.

Je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter un ange pareil.

L'idée d'aller chez le médecin ne m'a jamais enchantée, mais une fois dans la salle d'attente, j'ai presque envie de partir en courant. Le problème, c'est que Pavard a pris ma main en otage et qu'il ne semble pas vouloir la lâcher.

-'Toria.

Je relève la tête vers lui, et il me sourit.

-C'est juste un médecin.

-Je vais devoir me déshabiller ?

-Pas si tu n'en as pas envie. Je peux sortir le temps que tu es déshabillée si tu veux.

Je fronce les sourcils.

-C'est devant le médecin que je ne veux pas être déshabillée, pas toi.

-Ce que j'ai compris, là, c'est que ça ne te dérange pas de te déshabiller devant moi, il hausse un sourcil, et je souris narquoisement.

-Tu rêves de m'enlever ton maillot de toute façon.

-C'est sûr que si c'est moi qui me déshabille, tu vas t'évanouir, alors bon, il contre-attaque directement, et je plisse les yeux.

-1-1, balle au centre.

Heureusement que nous sommes seuls dans la salle d'attente, parce que n'importe quelle personne normalement constituée serait partie en courant après cet échange.

Finalement, on entend du bruit dans le couloir, puis une porte qui s'ouvre et se ferme. La porte de la salle d'attente s'ouvre sur un monsieur d'un certain âge, avec des petites lunettes attachées à un fil autour de son cou. Et là, à ma grande surprise, le médecin nous salue en français.

-Bonjour, je balbutie, surprise d'entendre du français venant de quelqu'un d'autre que Pavard, et celui-ci sourit, derrière moi.

-C'est un médecin français, je me suis dit que ce serait plus facile pour toi.

Et il a raison. Même si ces derniers temps, je n'ai pas eu d'autre choix que d'améliorer mon Allemand, il est toujours bancale quand il s'agit de choses comme la médecine. Alors je suis bien contente de communiquer avec le médecin en français, qui me pose énormément de questions et qui, à ma grande surprise, ne m'inspire pas la haine dès les premières minutes. Il y a un vrai échange, et quand je ressors presque trente minutes plus tard avec un vaccin de fait et une prise de sang à faire, je suis ravie de constater que ma santé n'est pas si mauvaise que ça. Évidemment, il faut que je prenne du poids, mais avec le manque de fer, c'est la seule chose à régler.

Pavard semble tellement heureux de savoir que je vais bien que mes lèvres ne veulent plus arrêter de sourire. Et si, pendant une période, ça m'aurait mis en colère, aujourd'hui, je suis juste reconnaissante.  

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Vous avez toutes eues des théories bien différentes par rapport à la fin mystérieuse du dernier chapitre et ça m'a montrée que j'avais bien fait d'écrire ça. Personne ne parle jamais des gens trop maigres sur Wattpad et ça me tenait vrm à cœur d'y faire référence. Un jour j'écrirai une fiction entière à ce sujet mais pour le mmt je n'y suis pas ♡