24 : « Patience. »

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-Merci, elle dit, et je hausse les épaules

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-Merci, elle dit, et je hausse les épaules. Elle n'a pas besoin de me remercier, ça coule simplement de source pour moi. C'est peut-être ma maison, mais tout le monde a le droit à sa vie privée.

-Mais Aneska voulait pas me parler de ça du tout. Elle voulait juste savoir pourquoi tu ne mettais jamais tes sous-vêtements dans le panier à linge sale.

-Quoi ? elle balbutie après plusieurs secondes de flottement, et je souris, amusée.

-Tu sais j'avais jamais ramené de filles ici, mais je pense qu'Aneska a déjà vu des sous-vêtements.

-Mais tu trouves pas ça bizarre que quelqu'un lave tout pour toi ?

-Au début, je faisais des machines dans son dos et puis elle s'est énervée en me disant que si je continuais elle allait jouer à ma place lors du prochain match puisqu'on se volait nos boulots.

Elle rit.

-Je sais que t'as l'habitude de tout faire toute seule mais c'est son boulot. Et je te jure que ça la fait kiffer, de laver le linge. Même tes sous-vêtements.

-Mmh, elle marmonne, l'air toujours pas totalement convaincue, mais je sais qu'elle va y réfléchir à outrance comme à peu près tout dans sa vie avant de prendre une décision.

Aneska va devoir faire preuve de patience, elle aussi.

-Du coup, ça fera un peu plus de lessive sur ma facture, elle ajoute, et je soupire.

-Ouais, rajoute deux centimes.

-Deux centimes ?! Tu me prends pour une bille, Pavard ?

-Pourquoi tu m'appelles toujours par mon nom de famille ? je demande tout à coup, et elle hausse un sourcil.

-Parce que tu t'appelles comme ça dans ma tête. Puis Benjamin, c'est trop long.

-C'est pour ça que tout le monde dit Ben. Ou Benji.

-T'aimes pas ? Que je t'appelle par ton nom de famille ? elle demande, le visage neutre, et si ça semble partir d'une bonne attention, je suis prêt à parier qu'elle va me dire qu'elle se fiche bien de mon avis, et qu'au contraire, si ça m'énerve, c'est tout benef pour elle.

-T'es vicieuse, je plisse les yeux, et elle sourit.

-Moi j'aime bien t'appeler Pavard, elle conclut.

Corentin a raison. Cette fille « me plaît bien », comme il l'a dit lui-même.

Un peu trop, même.

Trois jours après avoir embrassé Pavard debout, puis son canapé, et encore sur son canapé, je me demande si je n'ai pas rêvé tout ça

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Trois jours après avoir embrassé Pavard debout, puis son canapé, et encore sur son canapé, je me demande si je n'ai pas rêvé tout ça.

Si je confonds à ce point le rêve et la réalité, il faudrait probablement que je consulte.

Mais depuis cet événement, je commence à ne plus considérer ça comme un événement, justement, mais plutôt comme un incident.

Évidemment, je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête pour m'embrasser à m'en faire perdre la raison comme ça, mais de mon côté, je n'en sais pas plus. C'est comme si depuis qu'on était ici, le Pavard que je trouvais insupportable apparaissait sous un tout autre jour à mes yeux. Parce que oui, malgré tout, je suis consciente qu'en vérité, il est comme ça depuis le début. Attentionné, entre autres adjectifs tout aussi positifs.

Mais alors pourquoi est-ce que ça ne m'énerve plus, maintenant ? Et surtout, pourquoi je commence à trouver tout ce qu'il fait absolument adorable ?

Je prends une grande inspiration avant d'entrer dans la maison. Comme tous les soirs, Pavard est déjà là, mais contrairement à d'habitude, il parle à quelqu'un. Je pense d'abord que c'est une fille, puis un de ses coéquipiers avant de réaliser qu'il est au téléphone.

-Non mais je sais pas quoi faire, il dit, et j'essaie de ne pas écouter parce que ça ne me regarde en rien, mais je ne peux pas vraiment m'en empêcher. Sa voix résonne dans toute la maison. Mais Corentin, je t'ai déjà dit que j'allais pas faire ça.

Mon cerveau n'a pas besoin de plus pour clignoter. Corentin, comme Tolisso ?

-Non, elle...si elle fait rien, je fais rien.

Je fronce les sourcils. Mais de qui il parle ? De moi ? Si je fais rien ?

-Parce que je la respecte trop pour ça. Oui je--attends deux secondes. Victoria ? il dit un peu plus fort.

-Euh, ouais ? Je suis dans ma chambre !

-J'te laisse, il continue au téléphone. Mmh. Ouais ouais. Salut Coco.

Puis le silence. Je me mords la lèvre, faisant les cent pas dans ma chambre. Il m'a appelé pour savoir si j'étais là alors qu'il était toujours au téléphone. Est-ce qu'il a parlé de moi à Tolisso ? C'était donc vraiment moi, le « elle » mentionnée précédemment ?

-Hey, pourquoi tu te caches ici ?

Je sursaute et me retourne en entendant la voix de Pavard.

-Je me cache pas. Je viens d'arriver. Il y a quelqu'un avec toi ? je demande, mobilisant le peu de talent d'actrice que je possède, ce qui semble fonctionner.

-Non non, t'inquiètes, c'était juste Corentin au téléphone.

-Je m'inquiète pas, t'as le droit d'inviter des gens tu sais, on est chez toi, je me moque. Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?

CONFIANCE » PAVARD ✓Where stories live. Discover now