10 : « Refus. »

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À cinq jours de l'échéance du marché que j'ai passé avec Victoria, je commence à lui chercher un emploi

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À cinq jours de l'échéance du marché que j'ai passé avec Victoria, je commence à lui chercher un emploi.

Elle peut toujours avoir une réponse d'ici la date butoir, auquel cas je lui proposerai quand même mon offre si j'en ai une, et elle fera son choix. Je sais très bien que quoi qu'il arrive, elle choisira celui qu'elle a déniché elle-même, et pas juste parce que sa fierté le lui dictera.

Mais je dois quand même commencer mes recherches. Et j'ai bien compris qu'elle ne voulait pas d'un emploi relevant de ma notoriété, alors je fais ça dans les règles de l'art. Elle ne m'a pas vu prendre son CV en photo, mais je l'ai fait, et je l'ai entièrement retapé sur mon ordinateur avant d'en faire une distribution à mon tour.

Sauf que j'ai une longueur d'avance sur elle. Un petit avantage qui n'est pas présent sur le CV qu'elle distribue elle. Et je sais que c'est probablement ce qui va faire toute la différence.

J'abandonne mon écran d'ordinateur des yeux en voyant que mon téléphone vibre, et je réponds à l'appel Whatsapp du groupe "champions du monde" avant de rire en voyant qu'on est que quatre à avoir répondu à l'appel lancé par Presnel.

-À peine champions que vous donnez plus de nouvelles ! il râle, et Antoine fait un doigt d'honneur.

-Vous avez vu, Giroud s'est enfin rasé la tête ! lance Kylian, et tout le monde se met à réagir en même temps.

-Bon, vous faites quoi de vos vacances ? Personne est de retour dans son club, encore ? demande Corentin, et on secoue tous la tête.

-Nan, laisse-nous profiter, Antoine répond.

La conversation continue, mais je n'écoute que d'une oreille, concentré sur le CV de Victoria. J'essaie de trouver quel genre de boulot elle pourrait faire, mais en vérité, je ne la connais pas assez pour pouvoir me positionner. Elle est cynique tout le temps, mais évidemment, elle doit être complètement différente en tant qu'employée.

-Eh oh, second poteau Pavard, tu nous écoutes ?

-Hein ? Ouais ouais, complètement, pourquoi ?

-Il nous écoute pas du tout, Corentin pouffa.

-T'as une fille dans ta chambre ou quoi ? Antoine rit, et évidemment, ça fait rire les autres.

-Je travaille sur un truc.

-Un truc plus important que nous ? Même moi j'ai lâché le Winchester FC pour vous parler ! Ousmane soupire.

C'est vraiment des drama queens, ces mecs-là.

Mais qu'est-ce que je suis content de les connaître.

Mais qu'est-ce que je suis content de les connaître

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J'ai de nouveau dormi dans le gymnase pour la nuit. Pour me donner une leçon et me rappeler d'où je viens, ou plutôt, qui je suis. Je suis une jeune femme solitaire qui se débrouille seule et ne compte sur personne. Et je n'ai certainement pas besoin d'un Pavard dans ma vie.

Dans quatre jours, il va retourner dans son club en Allemagne, et moi, je vais rester ici. Avec un boulot, trouvée soit par moi soit par lui--que dis-je, je n'ai pas d'autre choix que de le trouver moi-même--, et qui sait si nos chemins se recroiseront. Je ne l'avais jamais croisé jusqu'à maintenant, je m'arrangerai pour que ça n'arrive plus s'il le faut.

Aujourd'hui, je suis de retour en ville pour retourner voir les personnes à qui j'ai donné mon CV. Et je suis très motivée à leur prouver que m'embaucher est la bonne idée de l'été.

Enfin, ça, c'est jusqu'à ce que je me prenne trois refus au visage. Toujours poliment, mais trois refus quand même. On me dit que l'équipe est au complet, qu'ils n'ont pas besoin de quelqu'un d'autre « mais qu'ils me contacteront si ça arrive. »

Mon œil.

Lassée de ces promesses en l'air, je continue mon périple. Et bien sûr, quand j'entre dans la boutique de parfum de la dernière fois, la première chose que je vois, c'est Pavard en train de pshiter du parfum sur un testeur.

Un parfum de femme, il est bon de préciser.

En vérité, si je n'étais pas toujours dans ma mauvaise humeur destinée au joueur de foot, cette scène me ferait presque rire. Il n'a pas l'air dans son élément du tout, et je le vois sentir deux testeurs différents avant de froncer les sourcils.

-Bonjour, comment puis-je vous aider ? me demande une vendeuse qui doit être bien plus jeune que moi, me coupant dans ma contemplation--non, mon observation de Pavard.

-Euh, bonjour, je dis, agacée par le manque d'espace vital entre nous. J'ai déposé un CV il y a quelques jours...

-Vous ? Ici ? elle lâche un rire franc, et j'ai un mouvement de recul.

-Excusez-moi ? je demande, pas sûre d'avoir compris.

-Vous avez vu votre tronche pleine de cernes et pas maquillé ? C'est pas demain la veille que vous allez bosser ici, elle continue, et finalement, j'avais très bien compris : cette femme est en train de me manquer totalement de respect.

CONFIANCE » PAVARD ✓Where stories live. Discover now