34 : « Chenille. »

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-Mais on va où ?

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-Mais on va où ?

-Quelque part. On en a pour même pas cinq minutes.

Victoria soupire avant de monter dans la voiture.

-T'es sûr que les gens ne vont pas te reconnaître même avec ta casquette ?

-T'inquiètes, je suis pas si connu ici et sans mes boucles les gens me regardent même pas.

-C'est vrai que ça ne te va pas du tout, les casquettes, elle hausse les épaules.

-Donc torse nu avec une casquette dans le bus, tu t'évanouis pas ?

-Je suppose qu'on ne le saura jamais, elle répond, et je ris.

-On sait pas ce qui va se passer dans quatre ans.

-L'élimination en poules ? elle hausse un sourcil, et je la fusille du regard.

On continue de discuter jusqu'à ce qu'on arrive près du parc où je l'emmène et que je me gare. On sort tous les deux de la voiture, et elle me suit sans demander où on va, ce qui est très étrange.

-Tu veux pas savoir où on va ? je lui demande, et elle hausse les épaules.

-Tu ne vas pas me le dire même si je te demande.

Je souris.

-On va là, je dis en voyant l'entrée du parc, et elle s'approche de l'écriteau.

-C'est le grand parc de la ville ? elle demande, et je fronce les sourcils, surpris.

-Oui, pourquoi ? Tu en as entendu parler ?

Elle hoche la tête.

-Des clients m'en ont parlé. Je me suis dit que ça devait ressembler à mon ancien parc, elle hausse les épaules.

-Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? Je t'aurais emmené avant.

-Parce que t'es footballeur et que t'as autre chose à faire que de m'emmener dans un parc, elle répond comme si c'était logique.

-Je t'emmènerai ici autant de fois que tu le voudras. Je savais que ça te plairait. On entre ?

Elle hoche la tête et commence à marcher à côté de moi. J'hésite pendant plusieurs secondes avant d'attraper sa main, et elle ne bronche pas, laissant nos mains entremêlées.

Nous sommes en fin de journée, et comme les journées commencent vraiment à se raccourcir, le soleil se couche. Tous les gens qui se promènent dans le parc observent le coucher de soleil, mais Victoria semble absolument hypnotisée.

 Tous les gens qui se promènent dans le parc observent le coucher de soleil, mais Victoria semble absolument hypnotisée

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-Quoi ? je demande en voyant que Pavard est en train de m'observer du coin de l'œil.

-Rien. T'es super concentrée sur le soleil.

Je secoue la tête, souriant.

-Si tu savais le nombre de coucher de soleil que j'ai regardé. En me disant souvent que c'était peut-être le dernier que je voyais.

Je hausse les épaules avant de baisser les yeux et de me pencher en voyant une chenille sur ma chaussure.

-Mais qu'est-ce que tu fais ? Pavard me demande, l'air horrifié, et je hausse un sourcil.

-Je la sauve, je réponds avant de l'attraper et de me redresser. Tu veux lui faire un bisou ?

-Repose-là ! il secoue la tête, et je ris avant de me baisser pour la déposer dans l'herbe. Merci, Brigitte Bardot, il se moque.

-C'est pas méchant, les chenilles, j'en retrouvais dans mon tee-shirt le matin parfois, je dis comme si c'était normal, et Pavard rit. Vivre avec des insectes avait été normal pendant tellement longtemps que je ne réalise que maintenant que ça ne l'est pas. Ce qui est normal, c'est de dormir dans un lit avec un pyjama, des draps et une couverture. Mais je savoure cette normalité beaucoup plus maintenant que j'ai appris à vivre sans.

Je me redresse pour de bon et Pavard reprend immédiatement ma main. Je me mords la lèvre pour m'empêcher de sourire et lance plutôt :

-Tu sais que la chenille a touché ma main ? Qu'elle a peut-être fait pipi dedans ?

Il rit, secouant la tête.

-Je vis dangereusement alors.

-C'est clair, je rétorque avant de hausser un sourcil en voyant un vendeur ambulant au loin. Pavard semble le remarquer en même temps que moi, puisqu'il me lance :

-Viens, on y va.

Plusieurs personnes sont déjà en train de faire la queue, alors on s'ajoute derrière eux. Et là, une idée germe dans ma tête.

-Pavard, je peux payer ?

Je ne sais même pas pourquoi je lui demande si poliment. Probablement parce que je sais qu'il y a de grandes chances qu'il refuse. Mais je crois que ma volonté est clairement visible--je suis presque à genoux en train de le supplier--, parce qu'à ma grande surprise, il répond :

-D'accord.  

CONFIANCE » PAVARD ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant