3 : « Pénible. »

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-Merci, c'était super, je dis, et Thomas et Nico me sourient

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-Merci, c'était super, je dis, et Thomas et Nico me sourient.

Ce sont des amis d'enfance, et après avoir entendu ma mère jacter pendant plusieurs minutes à midi que j'allais devenir fou si je restais seul après avoir passé autant de temps en groupe, j'ai décidé de les inviter à sortir boire un verre ce soir. Aucun de nous n'a bu d'alcool, et c'est peut-être pour ça qu'on a passé une excellente soirée. J'ai l'impression d'avoir de nouveau seize ans et de faire du football anonymement quand je discute avec eux, et rien ne peut me faire plus plaisir.

On part tous les trois en direction de notre maison, et en voyant une fontaine, je décide de m'y arrêter. Je connais très bien la ville, pourtant, je suis incapable de me souvenir de l'avoir déjà vu ici. Une jeune femme est déjà devant, alors je m'approche et m'apprête à attendre qu'elle ait terminé avant de réaliser...qu'elle est en train de pleurer.

-Hey, tout va bien ? je l'interroge, essayant de voir s'il n'y a pas quelqu'un avec elle, mais elle semble complètement seule.

Elle hoche la tête avant de la relever vers moi, et je crois qu'on est autant surpris l'un que l'autre. C'est la jeune femme de la veille.

-Encore toi ?! elle dit, essuyant ses yeux.

-Qu'est-ce qui t'arrives ? Attends, je dois avoir un mouchoir quelque part, je dis en fouillant dans ma poche.

-J'ai pas besoin d'un mouchoir.

-Tu vas bien ? Tu es seule ? Tu veux que j'appelle quelqu'un pour venir te chercher ?

-Laisse-moi tranquille, j'ai pas besoin que tu me sauves, t'as pas compris la première fois ?

-J'essaie pas de te sauver, j'essaie de t'aider, je secoue la tête, surpris de la voir lutter comme ça. Je suis incapable de déterminer si c'est son caractère, ou si c'est parce que c'est moi.

Elle ne répond pas, prenant son visage dans ses mains, et je soupire.

-Dis-moi ce que je peux faire pour t'aider, s'il te plaît.

-J'ai perdu la broche que j'avais sur moi. J'ai beaucoup marché aujourd'hui alors je ne sais pas où elle a pu tomber.

Je hoche la tête.

-Très bien. On va refaire tous les endroits où tu es passée au peigne fin.

Elle relève la tête vers moi comme si j'étais complètement fou.

-Tu n'as rien de mieux à faire ?

-Écoute, je sais qu'on se connaît pas. Mais vu dans l'état dans lequel tu t'es mise pour cette broche, c'est qu'elle a une grande valeur pour toi. On y va ?

À ma grande surprise, elle ne bronche pas et commence à marcher.

Après être retournés à la boulangerie puis revenue devant la fontaine, j'ai envie de pleurer

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Après être retournés à la boulangerie puis revenue devant la fontaine, j'ai envie de pleurer. Mais comme je me suis assez ridiculisée devant le joueur de foot au point d'accepter son aide, je ravale mes larmes et je continue à marcher.

-Où on va, maintenant ? il me demande, un peu à la traîne, et je hausse les épaules.

-Au parc. J'ai passé l'après-midi là-bas.

C'est mon dernier espoir. Si je ne retrouve pas ma broche là-bas, je ne la reverrais jamais, car je suis incapable de le souvenir des chemins que j'ai pris lors de ma promenade ce matin. Mon cœur se serre à cette idée.

-C'est une libellule, c'est ça ? il demande, et je hoche la tête.

-Oui. Elle est bleue. Différentes sortes de bl--pourquoi ça te fait rire ? je le fusille du regard, et il arrête tout de suite de rire.

-Pour rien, ça m'a juste rappelé...quand mon coéquipier a mangé une libellule.

-Il l'a recraché, je rétorque du tac-o-tac, et Pavard me dévisage.

-Tu l'as vu ?

-Bien sûr que oui, comme bon nombre de Français, tu sais.

-Je pensais pas que tu...

Il s'arrête, et je hausse un sourcil en voyant qu'il ne continue pas.

-Que je quoi ? Que j'avais des yeux pour voir Lloris cracher une libellule ?

Il sourit.

-Que tu avais suivi la Coupe du monde. T'as pas l'air de beaucoup m'aimer, alors...

-Je t'aime pas parce que tu es pénible.

-Tu veux dire, dans la vraie vie ou à la télé quand tu t'es évanouie ?

-Arrête de parler de ça, je grogne avant d'accélérer le pas. Je m'approche de l'arbre sous lequel j'étais assise et commence à regarder partout. À mon attitude, il comprend qu'on est arrivé et commence à chercher aussi.

-C'est ça ? il demande, et je sens mes yeux se remplirent d'eau quand il brandit ma broche.

-Merci beaucoup ! je m'exclame en y mettant beaucoup plus d'entrain que j'avais prévu, et il rit.

-Pas de quoi, il me la tend, et je la serre contre moi pendant plusieurs secondes avant de la mettre dans mon sac. Cette fois, c'est sûr, elle n'est pas prête d'en ressortir.

Je sors une de mes bouteilles d'eau et mon sandwich de mon sac et pose tout ça par terre.

-Bon, bah, merci. Désolé pour le temps que t'as perdu, je dis, et il hausse les épaules.

-Je n'ai pas perdu de temps.

-Si tu le dis. Salut alors.

Sauf qu'au lieu de me le renvoyer et de partir, il reste.

-Euh...mais tu rentres pas chez toi ?

-Je suis chez moi, je hausse les épaules, et il me dévisage, complètement pris de court.

CONFIANCE » PAVARD ✓Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora