7 : « Douche. »

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-Je veux pas m'asseoir, je vais bien, elle réplique, mais elle finit par en avoir marre de me contredire puisqu'elle s'assied, fermant les yeux

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-Je veux pas m'asseoir, je vais bien, elle réplique, mais elle finit par en avoir marre de me contredire puisqu'elle s'assied, fermant les yeux.

-Tu as de l'eau dans ton sac ? je lui demande, et elle hoche faiblement la tête avant de sortir sa bouteille d'eau et d'en boire la moitié.

-C'est bon, ça va, tu peux y aller, elle me dit, alors que son visage indique le contraire.

-C'est quand la dernière fois que t'as mangé ?

-Je m'en souviens pas, elle répond honnêtement.

-Comment ça, tu t'en souviens pas ?! Merde, Victoria, c'est la canicule, tu peux pas oublier de manger comme ça !

-C'est bon, je me sens mieux. Je vais aller prendre une douche et ça ira mieux.

Je secoue la tête. Cette fille ne s'arrête donc jamais.

-Je vais t'acheter à manger pendant ce temps-là.

Et là, elle rit. Mais ironiquement.

-Non.

Je soupire.

-Donne-moi de l'argent, je vais t'acheter à manger pendant ce temps-là, je me corrige, et je la vois hésiter avant de sortir son porte-monnaie et de me tendre un billet de cinq euros.

-N'achète pas un truc avec des tomates, j'aime pas ça.

Je lui souris, fier de moi. Elle se lève et m'explique qu'elle va se doucher au gymnase et que je dois la retrouver là-bas mais ne surtout pas entrer. On commence à faire le trajet côte à côte, sans parler, et elle finit par tourner. Moi, je continue jusqu'à la petite supérette du coin, et je me retrouve à me demander quoi lui acheter. Elle ne m'a donné aucune indication hormis le fait qu'elle ne voulait pas de tomates. Je soupire et attrape un basique sandwich jambon-beurre. Tout le monde aime ce genre de trucs, normalement, alors je suis presque certains de ne prendre aucun risque. Finalement, j'en prends un deuxième avant de changer de rayon et lui achète des Carambars avant de payer et de partir au gymnase. Quand j'arrive devant, je n'entends pas l'eau couler, et même si ça m'inquiète un peu, je reste devant. Elle m'a interdit d'entrer et je veux qu'elle comprenne qu'elle peut me faire confiance.

Cinq minutes plus tard, elle apparaît enfin, et elle semble déjà aller beaucoup mieux.

-Ah, tu es revenu, je hausse un sourcil en voyant que Pavard m'attend devant la porte, et il fait un grand sourire

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-Ah, tu es revenu, je hausse un sourcil en voyant que Pavard m'attend devant la porte, et il fait un grand sourire.

-Je t'ai apporté ça, il me tend des sandwichs triangles et un paquet de Carambars, et tout à coup, j'ai envie de pleurer.

Je lui ai donné cinq euros pour qu'il me foute la paix et que je puisse aller prendre une douche tranquillement. Ça m'a fait un peu mal de sacrifier cinq euros juste pour ma tranquillité, mais c'est apparemment le prix à payer pour que les gens de type Benjamin Pavard s'en aillent.

Sauf qu'il est vraiment revenu avec de la nourriture pour moi. Qu'il a vraiment mis le temps de réfléchir devant le rayon et de m'acheter à manger. À moi.

Et je ne comprends toujours pas pourquoi.

-Pourquoi des Carambars ? je l'interroge, et il hausse les épaules.

-Pour que tu en manges un dès que tu te sens pas très bien, comme tout à l'heure. C'est du sucre rapide et il faut toujours en avoir sur soi.

-Merci, je marmonne, alors qu'il mérite un meilleur remerciement que ça. Personne n'avait jamais fait ça pour moi, et je ne sais pas comment réagir. Je ne veux surtout pas qu'il voit à quel point je suis reconnaissante, parce qu'il va s'en nourrir et devenir encore plus pénible. Tu en veux un ? j'ouvre le paquet et lui tend. Il l'ignore, mais c'est ce qui va me servir de baromètre pour savoir à quel point il a pitié de moi.

-Merci, il dit en plongeant sa main dedans avant de plonger son nez dedans pour pouvoir bien choisir. Il en sort un Carambar parfum fraise, et je décide soudainement d'ajouter une autre étape à mon test qu'il a passé un peu trop facilement.

-Tu me demandes pas si c'est pas mes préférés avant de te servir ? je dis très sérieusement, et Pavard fronce les sourcils.

-Mais il y en a plusieurs dans le paquet...il dit, confus, et je soupire, déçu qu'il ne se remette pas en question au point de l'abandonner et de choisir un parfum orange que personne ne mange jamais.

Il le met dans sa poche, et là, c'est à mon tour de froncer les sourcils.

-Qu'est-ce que tu fais ? Il fait aussi chaud que dans la Death Valley et tu mets ton Carambar dans ta poche ?

Il hausse les épaules, soudainement gêné, avant de hausser les épaules.

-J'aime pas ça. Je voulais juste te faire plaisir.

Et là, j'ai l'impression que mon cœur lâche une multitude de petits cœurs à l'intérieur de moi. Et je ne m'étais pas sentie comme ça depuis longtemps.

Il est parti m'acheter à manger. Je lui en ai proposé en pensant me prouver à moi-même qu'il n'était pas digne de confiance et qu'il se nourrissait de la pitié qu'il ressentait pour moi. Je voulais le voir refuser devant mes yeux pour pouvoir le détester, pour avoir une vraie raison de le détester.

Et il a fait tout le contraire.

CONFIANCE » PAVARD ✓Where stories live. Discover now