21 : « Merci. »

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📨 De Benjamin📩 À CorentinT'es vraiment un abruti

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📨 De Benjamin
📩 À Corentin
T'es vraiment un abruti.

📨 De Corention
📩 À Benjamin
Ouais, mais un abruti champion!!
Qu'est-ce que j'ai fait ?

📨 De Benjamin
📩 À Corentin
Tu m'as fait parler de Victoria.

📨 De Corentin
📩 À Benjamin
Ouch, parler de sa crush fait augmenter le crushage de combien, 20 % ? 30 % ?

📨 De Benjamin
📩 À Corentin.
Je crush pas sur elle. J'ai plus 16 ans.

📨 De Corentin
📩 À Benjamin
Tu vis dans le déni, Ben. Y'a peut-être des gens qui ont envie de déshabiller des filles juste comme ça mais je crois avoir cerné que c'est pas ton cas. Je dis pas que t'es amoureux d'elle, je dis juste qu'elle te plaît bien.

Je soupire et réponds "n'importe quoi" avant de poser mon téléphone sur le bar de ma cuisine. Victoria ne me plaît pas, il fait des plans sur la comète. C'est normal que je me sois attachée à elle. Mais il n'y a rien de plus. J'ai un peu dérapé en la voyant porter mon maillot, mais c'est terminé.

Je relève la tête en entendant la porte s'ouvrir, puis se fermer. Des bruits se font entendre--sûrement Victoria qui dépose ses affaires dans sa chambre.

-'Toria ? je demande pour vérifier que c'est bien elle, et elle apparaît dans l'encadrement de la porte. Elle s'approche de moi et je fronce les sourcils avant de la voir me prendre dans ses bras pendant une demi-seconde avant de reculer.

-Pardon, je voulais pa--

Je souris et la prends dans mes bras, fermant les yeux.

-Toi aussi tu m'as manqué, Victoria.

Elle reste dans mes bras quelques secondes avant de reculer.

-C'est super ça mais c'est pas vraiment réciproque. Je commençais à me dire que tu ne reviendrais jamais et que j'allais pouvoir vivre seule dans cette maison.

-Ça devait être géniale, je hausse les sourcils, et elle hoche vivement la tête.

-T'as mangé mes gaufres ?

-C'est toi qui les as faites ? je fronce les sourcils, perdu, et elle semble déçue que je ne le sache pas. T'aurais dû laisser une note, puisque ça semble être ta spécialité, je souris, et elle lève les yeux au ciel.

-J'ai pas le choix ! J'ai même dû en laisser une au cuisinier pour savoir où était le gaufrier puisque je ne l'ai même pas croisé. Comme quoi, il travaille mieux sans le moulin à paroles que tu es.

-Non, je lui ai juste modifiés ses horaires pendant mon absence, je hausse les épaules, et Victoria me regarde, perplexe.

-Ah bon ? Mais pourquoi ?

-Pour pas que tu aies à le croiser. Je savais pas trop si tu voulais te retrouver ici avec quelqu'un alors...j'veux dire, jusqu'à présent, on a toujours été que tous les deux alors je voulais pas te perturber.

Je m'attends comme d'habitude à me faire réprimander--elle avait peut-être envie de le rencontrer, après tout, et puis mon cuisinier n'est pas méchant du tout--, mais son visage s'adoucit.

-Oh. Merci.

-Pas de quoi. Bon, on les mange, ces gaufres ?

-Tu les as pas encore mangées ? elle fronce les sourcils, confuse, et je souris.

-Bien sûr que non, je t'attendais pour qu'on les partage.

Elle me sourit avant de me suivre.

En vingt-et-un ans d'existence, je trouve que j'ai bien trop souvent été convoquée dans le bureau du chef

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En vingt-et-un ans d'existence, je trouve que j'ai bien trop souvent été convoquée dans le bureau du chef.

Et pas seulement lorsque j'étais encore dans le système scolaire. Enchaîner les petits boulots signifie être virée à un moment ou à un autre, et ils ont tous leur petite manière de l'annoncer. C'étaient les seules et uniques fois où je mettais les pieds dans le bureau, d'ailleurs, alors si les deux premières fois, je me demandai si on allait parler de la plus et du beau temps, les fois suivantes, je savais que ça y est, mon jour de gloire était arrivée, et que j'allais devoir rendre mon tablier et dire adieu à ma paie.

Mais aujourd'hui, le doute est de retour. L'angoisse aussi, parce que ça ne fera deux semaines que dans deux jours que j'ai commencé à travailler ici. Hors, mon essai était supposé durer exactement deux semaines. Est-ce qu'ils sont vraiment si peu satisfaits qu'ils veulent déjà se débarrasser de moi ? Est-ce qu'ils vont me faire une espèce de mise en garde pour que je leur prouve en deux jours que c'est de moi qu'ils ont besoin et pas de quelqu'un d'autre ?

-Asseyez-vous, mademoiselle Lenneke.

Je grince des dents à l'entente de mon nom de famille et m'exécute avant de regarder le patron de la boulangerie.

C'est un homme qui doit bien avoir la soixantaine, et c'est un des trois boulangers qui travaillent ici. C'est lui qui a choisi de me laisser ma chance, même si je crois que sa femme, qui s'occupe de tout ce qui est administratif et financier, a aussi donné son avis.

-Je sais qu'il te reste deux jours mais...

Mon cœur se met à battre plus vite que d'habitude. S'ils me lâchent maintenant, je suis foutue. Pavard va me foutre dehors et je devrais trouver un nouveau parc et un nouvel arbre.

-Nous vous proposons un CDI.

Le soulagement m'envahit, et j'ai presque envie de me lever pour faire un câlin à l'homme. Jamais au grand jamais je n'avais entendu ces mots. Jamais au grand jamais je ne pensais entendre ces mots m'être adressée.

-Merci beaucoup, j'essaie de paraître calme, mais je crois que mon sourire en dit long, parce que le patron me sourit comme s'il était fier d'avoir pris cette décision, comme s'il était fier de me voir aussi heureuse.

-Tu travailles très bien, et tu as su te faire très rapidement à la langue pour une petite française. Tu acceptes de continuer avec nous ?

-Oui, bien sûr, merci beaucoup.

S'ensuit la signature du contrat, entrecoupée de « merci » qui sortent de ma bouche aussi vite que les limaces de la bouche de Ron Weasley dans Harry Potter et la Chambres des Secrets.

Quand je sors, j'ai l'impression que je suis dans un rêve. Il y a un mois, je ne pouvais pas me payer un croissant. Et aujourd'hui, j'ai un travail, une promesse d'avenir.

Parce que j'ai accordé ma confiance à Pavard le temps d'un marché stupide.

CONFIANCE » PAVARD ✓Where stories live. Discover now