Episode 9

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Quand Inès reprit connaissance, elle vit les gens de la Mare-Rouge autour d'elle, qui la regardaient avec inquiétude.

Sa petite tête était posée sur les bras de Julie, qui se tenait à genoux. Arthur regardait Inès. On pouvait voir dans ses yeux l'inquiétude et l'émotion.

— Qu'est-ce qui m'est arrivé ? demanda Inès.

— C'est pas très grave, rassura Lisa. T'es tombé sur la tête en sauvant notre petit Enzo... Mais ne t'inquiète pas, on a un père médecin. On te ramène à la maison pour qu'il puisse te soigner. T'as une légère bosse sur le crâne, je crois.

— C'est gentil, mais je ne peux pas venir chez vous sans l'autorisation de ma tante. Elle sera fâchée si...

— Pas question ! coupa Arthur, tu ne peux pas mettre en danger ta santé à cause de l'éventuelle autorisation de ta tante. On ira la voir après, mais ce qui compte, tout de suite, c'est toi, que tu te portes pour le mieux. On va prendre soin de toi, ne t'inquiète pas...

Inès, alors rassurée, se laissa entrainer. Elle ferma les yeux, tant sa fatigue était immense. Arthur la posa délicatement sur le cheval de Lisa, qui prit celui d'Arthur. Arthur tenait de son bras solide Inès, afin qu'elle ne tombe pas pendant qu'il marchait à pied en direction de la Mare-Rouge.

Comme dans un conte de fées, Inès traversa l'immense jardin de la famille à cheval. Une rivière coulait sur sa gauche. Des arbustes, parfaitement taillés en formes d'animaux sauvages se trouvaient sur sa droite. Arrivé dans la maison, Arthur la dirigea vers un spacieux salon moderne et lumineux. Chloé, très étonnée de voir cette inconnue vêtue de façon très modeste et paraissant très fatiguée, demanda des explications, qu'on lui donna de façon très brève.

Chloé la posa donc sur le canapé. Le médecin arriva et déclara que la blessure était sans gravité. Chloé aida son père à poser un pansement pendant que Julie rapporta un verre de jus d'orange pressé à Inès, qui le but très lentement.

La jeune fille avait cette attitude perdue et nonchalante qui étonna le docteur. Celui-ci chuchota à Arthur :

— Elle est un peu bizarre cette fille, non ? Elle n'est pas très blessée mais elle a l'air psychologiquement à l'ouest !

Arthur, posté tout près de la blessée, posa son regard plein de compassion. Elle est jolie, élégante, c'est vrai, malgré la tristesse et le désespoir qu'elle dégage.

— Restez-là sur le canapé avec mes filles un moment pour vous reposer. Je reviendrai plus tard pour vous ramener chez votre tante. Elle vous a peut-être parlé de moi ? Je la connais un peu, madame Leroy.

Inès poussa un soupir en pensant à sa tante

— Non, elle ne m'a pas parlé de vous, dit-elle doucement.

— Ah, d'accord... Parce que je l'ai rencontré aujourd'hui et elle m'a dit qu'elle serait ravie de rencontrer mes filles... Mais d'ailleurs, où est Enzo ? Il faut qu'il vienne vous remercier.

— Là, papa, dit Enzo.

Le petit s'avança timidement vers la jeune fille en tenant ses mains devant lui.

— ... Parce que, ajouta le père, elle t'a sauvé la vie. Sans elle, tu ne serais peut-être plus là et nous serions tristes, sans toi.

— Oh !... Papa !

L'enfant leva alors ses yeux pleins de larmes en entourant de ses bras les jambes de son père.

— C'est vrai... Elle a pris un risque important.

Le petit alla très vite et avec joie prendre Inès dans ses bras.

— Merci madame.

— De rien ! Je m'appelle Inès, dit-elle avec une certaine émotion. Mais c'est pas la peine de... je suis contente de t'avoir sauvé, mais ce n'est pas grand-chose, je...

— Ah si ! C'est un acte héroïque ! Nous allons vous laisser vous reposer un peu pendant qu'Arthur va mettre un peu d'essence dans ma voiture. Ensuite, je vous ramènerai chez vous.

Tout le monde fit les présentations pour laisser Julie et Inès seules dans le salon. Dans la grande cuisine, Chloé demanda à son père :

— Arthur m'a dit que tu ne la trouvais pas très top, papa ?

— Ce que je voulais dire par là, ma chérie, c'est qu'elle a l'air très faible, fragile même et puis... du point de vue de sa santé mentale, il doit y avoir quelque chose qui cloche. Je ne sais pas encore quoi... J'espère que sa tante n'est pas trop dure avec elle, surtout ici en vacances. Mais j'irai discuter avec sa tante et nous verrons ensemble comment la soigner au mieux.

Environ vingt minutes plus tard, Inès allait un peu mieux. Arthur prépara la voiture, une luxueuse Rolls Royce noire qui appartenait au père de famille. Le médecin accompagna alors la patiente dans la voiture où l'attendait Arthur, assis sur le siège conducteur avant. Dans la voiture, Inès dit au revoir aux filles. « Adieu ! » pensa-t-elle, « Ma tante ne voudra jamais que je vous revoie ».

Le trajet se déroula très rapidement et dans un confort total. Arrivée à destination, la jeune fille restait très impressionnée par la voiture, qui coutait sans doute plus cher que le pavillon parisien de sa tante.

Arthur pris l'initiative d'aider Inès à descendre, en positionnant son bras sous le sien et en la regardant avec tendresse.

— Arthur, si tu veux bien m'attendre ici, je voudrais voir sa tante pour tout lui expliquer, dit le médecin.

Baptiste, étonné et impressionné de voir Inès avec un pansement sur le crâne et accompagné d'inconnus, demanda :

— Bonjour..., que se passe-t-il ?

— Bonjour monsieur, pourrais-je parler à madame Leroy ? Je suis médecin. Inès s'est légèrement blessée.

— D'accord, si vous voulez bien me suivre, je vous prie.

Arthur resta dans la voiture en les regardant disparaitre à l'intérieur du pavillon.

Arrivée dans la maison, Inès dit au revoir au médecin et monta dans sa chambre, puis le domestique accompagna le médecin dans le salon.

— Je vais prévenir madame Leroy de votre présence.

Il revint en lui proposant de le suivre dans le bureau de la maitresse de maison.

— Bonjour monsieur, que puis-je faire pour vous ? lui demanda madame Leroy en le voyant.

La fille maltraité et le milliardaire américainDonde viven las historias. Descúbrelo ahora