Episode 39

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— Vous le voyez des fois, l'autre, le cousin des Martin ?

— Non, ma tante. Je crois qu'il est aux États-Unis, il s'occupe d'affaires professionnelles. Il reviendra début décembre.

La tante eut l'air satisfaite de sa réponse.

Pendant ce temps, chez les Martin, on s'occupait des préparatifs du mariage de Lisa. Chloé avait l'air sereine et Ines, très curieuse, se demandait si les deux filles s'étaient réconciliées. On lui donna la réponse, positive, deux jours avant le mariage.

Mais la veille du mariage, Ines eut rendez-vous avec Julie, dans la villa des Martin. Quand elle arriva dans la maison, elle surprit dans une chambre à la porte entrouverte Chloé, les mains sur le visage et les épaules tremblantes. Elle comprit tout de suite qu'elle pleurait. Elle ne fit pas de bruit et se dirigea discrètement dans la chambre de Julie.

Quand elle arriva dans la chambre, Julie était allongée dans son lit et quand elle vit arriver Ines, elle lui demanda :

— Ça va ? Ça n'a pas l'air d'aller, dit-elle en voyant le regard mélancolique d'Ines.

— J'ai vu Chloé en train de pleurer, en passant à côté de sa chambre et... je ne voulais pas la déranger, mais... Mais on m'avait dit qu'elles étaient réconciliées ?

— Oui, elles se sont réconciliées, mais elle n'est pas encore vraiment consolée, il faut du temps pour ça... Elle est forte. Avec le temps, ça ira et elle trouvera son Jules à elle.

Ines allait devoir être l'une des demoiselles d'honneur de Lisa, avec Arthur Dubois comme cavalier. Madame Leroy ne s'y opposa pas.

Mais le nom du garçon d'honneur l'agaça.

— Il va falloir nous occuper de votre toilette, Ines.

Après la maladie de sa nièce, sa tante l'avait fait habillée par un excellent couturier. Maintenant, elle avait presque le même niveau de luxe dans sa tenue que les Martin. Sa tante était moins chiche et dépensait un petit peu plus sa fortune. La beauté fine d'Ines était à son apogée et sa santé parfaite.

Arthur le remarqua très bien quand il la vit à la soirée, juste avant le mariage, chez le docteur réunissant des intimes de la famille.

Madame Leroy avait déclinée l'invitation, comme elle aimait si bien le faire, mais Pierre, lui, accepta. Il remarqua bien, lui aussi, dès le premier coup d'œil, qu'Ines n'était plus vraiment la même.

Malgré cette beauté retrouvée, elle restait toujours aussi timide et réservée. Une réserve qu'elle avait adoptée ces dernières années avec la compagnie de sa sévère tante.

Le lendemain, dans le grand salon lumineux du docteur, éclairé par les deux grandes fenêtres vitrées donnant dans le jardin, les invités se pressaient autour du buffet.

— Dis donc, elle a bien changé, votre nièce, elle est devenue toute jolie, même si elle l'était déjà avant, aujourd'hui, il y a une nette différence. 

La fille maltraité et le milliardaire américainWhere stories live. Discover now