Episode 42

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Elle se mit à sa hauteur et l'attrapa délicatement par les deux bras pour lui dire quelques mots.

— Une fille très charmante, répéta Pierre. Mais il lui faut un peu d'amour.

Voyant que la tante ne réagissait pas et restait muette, il n'insista pas. Il se dit au fond de lui que peut-être la réflexion allait gagner sur son orgueil.

Le lendemain, quand Pierre raconta à Arthur sa discussion, ce dernier eut une vive émotion :

— Comment ça, elle refuse !? Vous avez eu l'impression qu'elle était définitive ?

— Oui mon petit, pour le moment, en tout cas. Je la connais bien, quand elle prend une décision, elle reste ferme et têtue. T'as vu comment elle a élevé sa nièce. Même si j'ai l'impression qu'elle a des regrets.

— Des regrets ?

Pierre commença à sourire face à l'étonnement du jeune homme :

— Eh bien, pendant qu'elle était à Sainte-Adresse, j'ai bien vu comment son comportement à changer, et qu'elle se forçait à rester fidèle à son caractère. Parce qu'elle voit dans les yeux de sa nièce le regard de sa sœur, sa sœur qu'elle a passionnément aimée. Pour la première fois depuis des dizaines d'années, j'ai vu dans ses yeux la peur. La peur de perdre par sa faute sa nièce, la peur de se sentir de nouveau coupable de la disparition d'une proche. Pendant que sa nièce était malade, elle était aux petits soins pour elle. Elle ne vous en a pas parlé ?

— Un peu... Elle m'a dit qu'elle lui laissait un peu plus de liberté et qu'elle était moins sévère. Mais tu sais, elle me dit aussi qu'elle se méfie... elle lui a fait vivre un calvaire et elle est très calculatrice.

— Où veux-tu en venir ?

— Eh bien, elle a peur qu'elle ait en vue un autre mariage ou une autre dinguerie pire encore, vous savez. Mais elle s'est pas éternisée sur le sujet, on voyait qu'elle ne voulait pas en parler.

Pierre hocha la tête. Il bougea nerveusement les objets sur sa table de travail, car la discussion avait lieu dans son appartement.

— Oui oui... Tu sais Arthur, cette fille avec qui tu veux vivre, elle n'a pas pardonnée à sa tante et elle garde une colère envers elle.

— Peut-être... Mais ce n'est pas son refus qui va arranger les choses. Il faut qu'on attende encore ?

Pierre demeura un moment pensif.

— ... Si c'est elle qui parlait directement à sa tante pour lui parler de son désir de vivre avec toi ? Qu'en dis-tu ?

La fille maltraité et le milliardaire américainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant