La fille maltraité et le milliardaire américain

Episode 19

« Quand tu es là, le monde ne tourne plus. Tout s'arrête pour toi »

— Tu verras, tout s'arrangera, rassura-t-il de sa voix masculine. On y va, ajouta-t-il en posant sa main sur son dos.
Elle se laissa entrainer vers le salon.

Presque au même moment, madame Leroy et Pierre venaient d'arriver. Tout le monde se présenta, et d'un coup d'œil, la tante d'Inès se mit à scruter du regard Arthur, puis détourna le regard sur sa jeune nièce. Un visage maintenant rosé et le regard plein de vie et d'espoir. Elle n'avait plus du tout le même regard, elle semblait plus charismatique dans sa manière de se tenir.
— Content de te voir, mon Arthur😀 ! dit avec gaieté Pierre. Bernadette, je te présente l'un des futurs plus grands hommes d'affaires.
Arthur l'avait déjà croisé pendant qu'elle passait à la Mare-Rouge, mais elle ne lui fit pas une très bonne impression. En la voyant, il se disait que cette femme avait l'air très sévère et paraissait très dure aussi. Il se disait « peut-être qu'elle a beaucoup souffert dans sa vie ». Elle avait les traits du visage très durcis et à ce moment-là elle le dévisageait tout en lui disant un mot poli.
Mais il n'avait pas l'air de l'aimer, elle, ne l'aimait pas du tout. Lui ne semblait pas l'aimer car il avait en face de lui la cause du malheur qu'avait dû subir pendant tant d'années celle qui réchauffait maintenant son cœur, Inès. Il se demandait comment, même en ayant eu une vie difficile, on pouvait traiter ainsi une jeune femme.
Ils s'installèrent tous dans le salon et madame Leroy commença par des remerciements puis s'ensuit une discussion où tout le monde participa, sauf Arthur. Ines restait aussi silencieuse. La présence de sa tante la paralysa littéralement. Elle n'avait plus cet enthousiasme qu'elle avait eu avant l'arrivée de sa tante. Quand madame Leroy se leva pour s'en aller, elle s'éloigna un peu du groupe en saluant tout le monde.
— Eh bien Ines ! On s'en va.
La voix de sa tante la fit tressaillir😧. Elle tourna sa petite tête et se leva pour faire quelques pas vers elle.
Julie osa s'interposer gentiment.
— Madame, s'il vous plaît, vous pouvez nous la laisser un petit peu, il n'est pas tard. Nous allons faire une petite promenade...
— Désolé, mais Ines a du travail à terminer à la maison.
Ines se tourna alors vers sa tante en ouvrant la bouche :
— ...
À ce moment, Julie et Arthur crurent qu'elle allait contester la décision de sa tante. Mais elle referma aussitôt la bouche quand son regard croisa le sien, tout en baissant la tête en signe de soumission.
Les filles, Arthur, Antoine et le docteur accompagnèrent leurs invités vers la grille du jardin, quand tout à coup, Arthur fît brusquement demi-tour discrètement en trottinant vers la maison. Il revint aussitôt avec quelque chose dans la main. Pendant que madame Leroy avait le dos tourné et discutait avec le médecin, Arthur s'approcha d'Ines pour lui donner l'objet.
— Tiens. C'est un petit iPod avec des écouteurs. Il est à Julie. Elle m'a dit que je pouvais te le prêter.
— Merci😊.
Il regarda alors autour de lui et prit Ines par la main droite pour la trainer discrètement à l'écart du groupe. Quand tous les regards furent détournés, ils s'embrassèrent rapidement. Lorsque madame Leroy termina sa discussion, il n'était plus côte à côte et l'iPod était rangé dans sa poche.

— À demain 😀! dit avec vivacité Lisa aux invités qui s'en allaient.
— À demain, répéta Ines.
Elle eut un léger sourire vers ses amis et surtout Arthur qui la regardait avec tendresse.
— Elle va lui mettre la misère, dit Julie quand elles étaient bien éloignées, elle ne l'a même pas laissée rester un peu, comme elle avait l'habitude de le faire d'habitude.
— Ce serait terrible si elle devenait aussi malheureuse qu'avant ! s'écria Lisa. Arthur, il faut que tu parles à Pierre demain au plus tard pour faire quelque chose. Il faut la délivrer.
— Oui, t'inquiète pas, je lui parlerai demain. En plus, on a prévu de se voir pour une promenade.

Pendant la promenade du lendemain matin, les deux hommes discutèrent du cas d'Ines. Pierre était convaincu que son amie était allée trop loin avec sa nièce aussi et qu'il fallait à tout prix faire quelque chose.
— C'est une femme qui est dans l'excès, tu sais. Elle fait tout dans la démesure et depuis toujours. Quand on était jeune, je me souviens qu'elle me disait qu'il fallait toujours aller jusqu'au bout de tout. Elle était pleine de vie et la première à faire la fête, à boire sans modération. Elle enchainait les coups d'un soir, je te dis pas, c'était de la folie.
— Quoi 😲😅😂😂? fit Arthur mort de rire et très surpris, elle ??!
— Oui, elle ! Elle était toujours pleine de vie et c'était la plus folle du groupe. Mais elle a entrainé sa sœur dans sa folie et ça l'a même mené jusqu'à la mort, cette histoire. Elle l'a encouragée à faire de la musique, l'a initiée au monde de la nuit et a fini par laisser une orpheline. Elle a trop changé depuis... Elle se sent terriblement coupable...
— Tout s'explique🤔...