Episode 44

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 Madame Leroy restait immobile derrière son bureau. Depuis plusieurs jours elle ressent une grande fatigue physique et mental. La lampe devant elle éclaire son bureau, mais laisse son visage à l'ombre. Quand Ines frappa à la porte elle ne pu voir le visage de sa tante.

— Puis-je vous parler, ma tante ?

Madame Leroy très surprise de cette intervention ; elle n'avait pas l'habitude que sa nièce frappe à sa porte pour quoi que ce soit. Mais elle a maintenant la voix adoucie quand elle lui répondit:

— Oui ma petite.

Ines avança alors jusqu'au bureau de sa tante. Cette dernière n'apercevait pas très nettement le visage de la nièce. Elle remarqua dans sa voix la crainte:

— Je veux vous demander quelque chose..

— Prenez une chaise. Dites moi ce que vous voulez, je vous écoute.

Maintenant qu'elle est assise en face d'elle, madame Leroy vit très bien que le regard incertain de sa nièce, qu'elle cherche ses mots...:

— Tante Bernadette, Arthur m'a proposé de vivre avec lui.. Que l'on soit en couple.. Et... Et j'ai acceptée. Mais Pierre m'a dit que vous vous y opposez.

— Oui je m'y oppose et j'ai le droit je suis responsable de votre éducation.

Il y eu un silence pendant un moment, puis la voix tremblante elle demanda:

— Pourquoi ?

— Parce que je vous trouve trop jeune.

— Oh ! Non je ne suis pas trop jeune !... J'ai beaucoup souffert... les épreuves font grandir, vieillir parfois.. Et puis je.. Je ne suis heureuse qu'avec lui !

Elle lança ses mots sans hausser le ton mais sa voix ne pouvait masquer sa vive passion.

Madame Leroy pris une grosse bouffé d'air. Les mains serré sur le bureau:

— C'est ce que disais votre mère ! Mais crois moi, je suis assez raisonnable pour vous protéger de malheurs que vous n'imaginez même pas si vous faites cela.

— Dites plutôt que vous ne l'aimez pas... Que vous avez quelque chose contre lui, peut être parce que vous le trouvez trop bling-bling, que vous n'aimez pas tous ces gens riches de la Mare-Rouge et que vous n'aimez pas les gens qui dépensent sans compter ! Vous l'avez dit un jour à Pierre.

Le ton devenait plus dure, à tel point que sa tante pris du temps pour la répondre.

— Non cela n'a rien à voir. Vous ne pouvez pas comprendre.

— Je ne peux pas comprendre ? Mais qu'est ce que je ne peux pas comprendre !? Vous ne pouvez pas m'empêcher d'être heureuse. Et vous, vous ne m'avez jamais comprise ! Vous ne pouvez pas m'empêcher d'être heureuse ! Non, non non , vous n'avez pas le droit !...

Ines se leva soudain avec une force et une vivacité telle, que la chaise failli tomber en arrière. Sa voix vibra et résonna dans le silence spacieux de la pièce. Pendant un instant, on entendit les aiguilles de l'horloge tourner. Puis Madame Leroy dit avec une peine contenue mais profonde:

— Je ne veux pas vous empêcher de trouver le bonheur. Si vous êtes si déterminé et que vous croyez trouver le bonheur avec cet homme; et bien j'y consent. Je ne m'y oppose pas. Vous pouvez vivre avec. Vous pouvez dire à Arthur qu'il vienne me parler si il le souhaite.

Cette victoire, inattendu, surpris Ines qui en frissonna de tout son corps, de toutes ses tripes. La chair de poule... Elle, cette tante qui ne croit ni au bonheur, ni à l'amour et pour qui la vrai vie est synonyme d'absence de sentiment. Elle, pour qui le feu de l'amour est une illusion, compris aussi que la passion de l'amour n'obéis à aucune règles. Et que toutes les lois ne pouvait séparer deux êtres qui s'aiment violemment.

Elle céda.

Ines resta un moment sans paroles, bouche bée. Puis elle dit avec hésitation:

— Je.. je vous remercie, ma tante. Désolé de vous avoir parlé comme ça...

— Cela n'a plus d'importance. Si vous voulez vivre avec lui vous le pouvez. De toute manière je n'ai jamais eu à le reprocher quoi que ce soit. Je ne sais pas...

Sa tante avait l'air perdu. Ailleurs..

— ...N'oubliez pas que notre ami Pierre dîne ici ce soir. Pensez à remplacer les fleurs sur la table.

— Oui ma tante, dit Ines en cachant une très forte émotion, les larmes qui montaient aux yeux... j'en ai cueilli de très jolies. Celles que Pierre préfère...

— Très bien, mon enfant. Allez.. Allez maintenant .. Et n'oubliez pas d'être heureuse.

Quand Ines sortie de la pièce, fermant la porte. Elle voulu se précipiter dans sa chambre en courant, mais trop tard; elle s'effondra à genou et se mit à pleurer. C'est toutes les larmes de son corps qui coulait là..

Elle mit ses deux mains sur sa bouche pour que personne dans la maison ne puisse entendre ses violentes respirations, ses secousses incontrôlées...

Elle a gagné...

La fille maltraité et le milliardaire américainDonde viven las historias. Descúbrelo ahora