Episode 23

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« Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé »
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Madame Leroy resta sans voix, bouche bée face à cette violente révolte. On pouvait presque voir de la peur dans ses yeux. La femme en face d'elle n'était plus cette Ines docile qu'elle avait rabaissée au rang d'esclave.
— Moi, épouser cet homme ? Mais comme je le déteste ! Vous m'entendez !?? Je le déteste !!

Madame Leroy se redressa, folle de colère, les dents serrées.
— Mais comment osez-vous me parler sur ce ton ?! Petite insolente ! Comment osez-vous ?... vous... Contre ma volonté !!?
À ce moment, toutes les personnes présentes dans la maison cessèrent leurs activités et occupations, frappées par la violence de la discussion. Toute la maison s'arrêta sous ses cris inédits,
— J'aurais dû me révolter avant ça ! cria Ines. Je n'aurais pas autant souffert ! Jamais je n'oublierai tout ce que vous m'avez fait subir en public et en secret pour m'humilier et me rabaisser !!.. Jamais je ne serai la femme de Bourrin ! Soyez-en certaine. Et plus jamais je me laisserai faire passivement face à vous ! Vous m'entendez bien ? Jamais !
Madame Leroy se leva de sa chaise avec une colère qu'elle n'avait jamais eue jusqu'alors, et son regard d'une terreur folle fit frissonner Ines. Elle tapa du poing sur la table et pointa son doigt vers Ines.
— Vous l'épouserez ! Un point, c'est tout.
Puis elle ajouta lentement et durement le visage tendu :
— Ces petits friqués de la Mare-Rouge ont eu un sale effet sur vous, je ne m'en aperçois que maintenant. Mais comment osez-vous ? Tout cela est terminé.
La tante détourna le regard vers la fenêtre, le regard vif, les dents serrées et la bouche tremblante pour achever Ines de ces mots :
— Vous n'irez plus jamais voir les Martin. Je leur donnerai des explications moi-même . Je vous interdis de remettre les pieds chez eux. Et les promenades, terminées.
— Vous me l'interdisez ?... Interdisez-moi tout ce que vous voudrez mais je n'épouserai pas Bourrin.
— Vous serez fiancée à cet homme demain, dit fermement la tante.
— Vous ne pouvez pas me marier de force. Vous n'avez pas le droit !... Vous n'avez pas le droit, vous n'avez pas le droit. Je préfère mourir que de me marier à ce type.
Ines tremblait des pieds à la tête et son cœur tout faible battait de toutes ses forces. Elle fit pourtant tant d'effort pour contenir sa folle colère.
— Taisez-vous !!... Taisez-vous !!... Et sortez de mon bureau ! Restez dans votre chambre jusqu'au dîner. 

La fille maltraité et le milliardaire américainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant