Episode 17

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« Si tu veux quelque chose dans la vie, fonce et attrape le ! » Into the wild
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— Vous ne m'avez jamais parlé de lui, vous ?
— Je n'y ai pas pensé, dit Inès avec un air désolé.
Madame Leroy paraissait maintenant mécontente, en fronçant les sourcils et tous les convives l'avaient remarqué.
Elle se dit qu'il était alors temps d'annoncer à sa fille qu'elle comptait la marier avec monsieur Bourrin.

— Tu m'accompagnes pas chez nos voisins, Bernadette ?
— Oui, bien sûr, je vous suis.
Pierre fut très étonné de cette réponse, car elle avait une mauvaise opinion sur les gens de la Mare-Rouge, qu'elle appelait les riches, surtout les filles du Docteur, mais il ne montra pas son étonnement.
— Tant mieux, ajouta-t-il, ce sera un plaisir pour nous tous.
— Oui. Même si c'est vrai que je ne pense pas que du bien de la manière dont il s'occupe de ses enfants, il faut que je le remercie tout de même et que je lui sois reconnaissante pour avoir soigné ma nièce. Je pense qu'il n'acceptera pas que je le paie.
— Non, je le connais assez bien pour savoir qu'il refusera de vous encaisser de l'argent. Il a fait ça comme un ami ou au mieux un voisin. Un simple service.
— Tout de même, cela m'embête d'aller leur rendre visite. Je préfère qu'il y ait une distance entre ses filles et Inès, elles peuvent avoir une mauvaise influence sur elle.
— Meeuu non... Ne te fait pas trop de souci, ma nénette, elles sont parfaites, ses filles.
— On n'a pas les mêmes valeurs, voilà tout. Je me répète, mais ses relations ne plairont pas à son futur mari, qui en plus est un communiste. Et vous savez ce que les communistes en général pensent des riches...
— Au futur mari, tu dis ?
Pierre regarda son amie avec des yeux exorbités.
— ...Tu vas la marier😲 ?
— Mais oui, mon ami, avec monsieur Bourrin, le fermier. Il a trente-six ans, de très bonnes qualités, il parvient à vivre modestement, sans manquer de quoi que ce soit. Et il recherche une femme pour s'occuper de sa maison, remplacer sa mère. Tu sais comme il n'aime pas quitter sa mère...
— Et Inès ?... Inès, elle en pense quoi ?
Le visage de madame Leroy se durcissa.
— Elle n'aura pas d'autre choix que le mien. Je ne l'ai pas encore informé, mais je lui dirai très bientôt, dans moins de trois jours, ou peut-être ce soir. Elle se mariera en septembre au plus tard.
Pierre eut du mal à contenir sa colère.
— Alors, vous ne lui demandez pas son avis ? dit-il en se forçant de rester calme.
Elle riposta froidement :
— Je le répète : elle n'aura pas d'autre choix que le mien.
« Je n'espère pas » se dit Pierre sans insister car il savait à quel point elle pouvait être tête de mule et colérique.
« Comment réagira-t-elle ? »
— Je vous fais confiance pour n'en parler à personne, je veux qu'elle l'apprenne par moi-même.
— D'accord.
Pendant le déjeuner, alors qu'il discutait avec madame Leroy, il regardait le visage innocent d'Inès, sa grâce, son caractère si fragile et timide et l'imaginait avec Roger Bourrin.
« Elle ne doit surement pas être aussi passive au fond d'elle, elle a surement des goûts à elle » se disait-il au fond de lui. Le comportement de madame Leroy le révoltait, lui, son meilleur ami se disait que maintenant c'était trop et qu'il fallait faire quelque chose pour cette petite.

La fille maltraité et le milliardaire américainWhere stories live. Discover now