16 - Louis

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1 mois. C'est un lapse de temps un peu complexe à comprendre. C'est peu et en même temps c'est beaucoup. 1 mois passe vite tout en donnant l'impression d'être interminable. 1 mois, c'est quoi dans une vie ? Rien et beaucoup en même temps. En tout cas, c'est assez pour se rendre compte que quelqu'un nous manque. Et Harry me manque.


Je n'ai pas chômé durant ce mois. J'ai passé du temps à l'association pour y monter des projets, j'ai passé du temps avec Zayn et j'ai beaucoup travaillé. Je suis sorti, j'ai un peu profité et pourtant, Harry me manquait quand même.


Je lui ai promis d'attendre quand il est parti sans me donner de nouvelles. Je n'ai pas voulu le harceler alors j'ai simplement attendu. Nos moments, bien que nouveaux, me manquent. Le voir essayé d'étudier, le voir heureux au match de foot, sentir sa main dans la mienne. Rien que le fait d'y penser me donne la chair de poule. Il me manque oui.


J'ai essayé d'avoir des nouvelles par Niall mais ce dernier restait vague. Je peux le comprendre. Il ne veut juste pas trahir son ami en me donnant trop d'infos. Mais même si je le comprends, cela reste très frustrant de ne pas en savoir plus. Alors j'attends, effaçant au dernier moment les messages que je souhaiterais lui envoyer. Je ne veux pas non plus le harceler.


Son appel m'est apparu comme une divination ou je ne sais quoi. Assis à mon bureau à l'association, j'étais penché sur un dossier pour aider un jeune qui est vraiment dans une situation compliquée quand son prénom s'est affiché sur mon téléphone. Directement mon sourire s'est agrandi. J'ai sauté sur mon téléphone, pensant que tout irait bien. Puis je l'ai entendu.


Ça a été dur, tellement dur. Je vois des jeunes dans la détresse tous les jours mais ce n'est pas pareil. Harry est un ami. Voir un ami souffrir et se poser tant de questions sans pouvoir l'aider est affreux. Nous avons raccroché depuis une heure et je n'ai absolument rien fait depuis. Je l'entends encore pleurer et j'entends le bruit de la pluie derrière lui. Si seulement je pouvais simplement le prendre dans mes bras et lui dire que tout ira bien. Mais 3 heures d'avion et un trajet en bus nous sépare.


J'ai compris que son mal-être ne venait pas simplement de sa sexualité mais de son environnement familial. Visiblement il vit avec un père strict, imposant des règles patriarcales à tout le monde. De ses dires, venir ici lui a montré à quel point l'angoisse était présente chez lui. Elle s'est installée, tout au long de sa vie et de son adolescence, balayant les questions qu'il avait pour rester près de lui et le faire obéir à chaque ordre. Elle s'est en allée progressivement à New York, même si elle a continué de l'accompagner à certains moments. Puis elle a attaqué à nouveau et Harry a de suite pu voir la différence.


Je l'ai écouté, essayant de le rassurer comme je le pouvais puis il l'a prononcé. A voix haute, pour la première fois de sa vie, il me l'a dit. J'ai senti mon cœur exploser à cet instant. Déjà parce que je sais que pour lui, dire ça, l'avouer de la sorte doit être compliqué et j'imagine que cela a dû être une sacrée épreuve pour lui. Et puis, je dois avouer que le fait d'avoir été le premier à l'entendre m'a fait quelque chose. C'était une vraie preuve de confiance de sa part et je trouve ça beau.


En raccrochant, c'est comme si tout le mois qui venait de se passer n'était plus qu'un lointain souvenir. Harry va bien malgré tout et je sais qu'il rentre demain. On pourra en parler de vive voix, ou juste éviter le sujet. Il le décidera de lui-même.

A Fearless JourneyWhere stories live. Discover now