02 - Harry

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Dire que je suis stressé n'est même pas assez fort pour décrire ce que je ressens actuellement. J'ai la nausée et je sens mon cœur battre la chamade dans ma poitrine. Je déteste ça.


En me réveillant ce matin, j'ai de suite compris que j'étais beaucoup plus angoissé que j'ai pu le faire croire à ma famille la veille. Lors de notre petite réunion via la plateforme Zoom, j'ai expliqué à mes parents et Gemma que j'étais excité à l'idée de retourner en cours et que je me sentais bien ici. Je suis allé me coucher avec une petite appréhension mais ce n'était pas non plus trop alarmant.


Le choc quand je suis sorti de mon lit a été rude. J'ai même hésité à prendre mes affaires et à sauter dans le premier avion pour l'aéroport le plus proche de chez moi. En me regardant dans le miroir, j'ai soufflé, longuement et je me suis parlé à moi-même. Essayant de m'encourager seul, j'ai finalement trouvé le courage de m'habiller, de faire mon sac et de prendre un café. Il m'a cependant été impossible d'avaler quoi que ce soit. Je pense que je le regretterai vers 10 heures mais je pense qu'il me sera facile de trouver quelque chose pour grignoter sur le campus.

 

Mon premier cours étant à 8h, c'est vers 7 heures 15 que je sors de chez moi pour rejoindre le métro et arriver en avance devant l'amphithéâtre. Mon sac sur le dos, je ferme la porte de l'appartement avant de rejoindre la station de métro la plus proche. J'ai de la chance, la ligne que j'emprunte me dépose tout de même à une distance assez raisonnable du bâtiment.


A nouveau, je découvre une ville que je n'avais pas encore vu. New York semble en constant changement au fil de la journée. Là, même si le calme n'est pas encore de mise, les gens semblent plus éteints. Le métro est bondé, chacun sur son téléphone, les écouteurs dans les oreilles ou en pleine discussion.


Le trajet me paraît interminable. Cela vient très certainement du fait que je n'ai pas l'habitude d'être comprimé entre une femme qui bouge dans tous les sens pour essayer de répondre à son message et un ado qui écoute sa musique tellement forte que je peux citer l'artiste et la chanson malgré le bruit ambiant de la rame. Quand je descends enfin, manquant de rater mon arrêt parce que ledit ado n'a pas voulu bouger ou ne m'a pas entendu, j'ai vraiment l'impression de respirer à nouveau. Mes poumons semblent s'expandrent à nouveau et je prends une grosse respiration. Il va définitivement falloir que je m'habitue à ce rythme effréné qui régit la vie New Yorkaise.


En arrivant près du campus, je repère une petite boulangerie et souris. Un coup d'œil rapide à mon téléphone me fait prendre conscience qu'il est 7h40 et que j'ai largement le temps d'aller m'acheter un petit quelque chose au cas où. J'entre et découvre une petite salle sur la droite, décorée avec des plantes. L'ambiance semble calme, détendue. Une sorte de petite bulle de douceur dans l'effervescence de cette ville. Je suis légèrement déçu de ne pas avoir le temps de m'y installer confortablement pour tenter de décompresser mais je me rassure, me disant que j'aurai le temps d'y passer plus de temps durant l'année scolaire.


Je commande à la jeune serveuse un bagel sucré au chocolat, pour commencer déjà à me transformer en cliché, la remercie en laissant ma monnaie dans la petite tirelire ou un « merci ! » partage l'espace avec un cœur et un smiley. Un dernier « bonne journée » et je sors de l'établissement, sûr d'y revenir rapidement.


Je presse le pas pour me rendre dans le bâtiment où j'aurai cours. Un grand bâtiment en brique brune, dont l'entrée se fait après un passage sous plusieurs arcades, comme les bâtiments d'un temps bien révolu. Je trouve cette bâtisse magnifique et je suis heureux de pouvoir étudier en son sein pendant au minimum 5 ans.

A Fearless JourneyWhere stories live. Discover now