37 - Harry

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3 mois. 3 mois que je n'ai pas de contact avec ma famille. Le printemps a pointé le bout de son nez il y a 2 semaines de cela et tout se passe bien. Je culpabilise peut-être un peu de dire ça mais oui, ça va. Je ne pourrais pas admettre d'être complètement passé au-dessus de tout ce qu'il s'est passé au début de l'année mais je suis étonné de voir à quel point je m'en sors bien.


Notre relation avec Louis a été un moteur. Sans lui à mes côtés, je crois que je ne me serais jamais sorti de tout ça. Il a été plus que présent, prenant son rôle de petit ami et de président d'association à cœur. Il a tout fait pour que je puisse bénéficier des soins psychologiques de l'association, me permettant de parler à une spécialiste 2 fois par semaine depuis le début de toute cette histoire.


Malgré le fait que je ne sois pas d'accord avec tout ça, ne pensant pas avoir besoin de cela, il a fait les démarches pour que je puisse bénéficier d'une aide financière. Je savais aussi que je ne voulais pas laisser mon meilleur ami prendre tout en charge par rapport à l'appartement alors j'avais besoin de cet argent.


Niall est encore et toujours là, m'hébergeant à titre gratuit depuis tout cela. Il fait en sorte de me permettre de sortir, d'avoir un toit et de me nourrir. Je ne pouvais pas rêver mieux que sa présence à mes côtés. Et même si mon appartement me manquait au départ, le fait de vivre avec une si belle personne m'enchante énormément. Nous passons des soirées à discuter, à regarder des films, soit tous les deux soit avec Barbara et Louis. On se laisse parfois aller à commander une pizza ou un burger, avant de mettre une série. Et on se laisse notre espace. Je suis parfois dans ma chambre, lui dans le salon ou inversement. Parfois je suis chez Louis pour passer la nuit rien qu'avec lui, à l'abri des regards. Je trouve un équilibre entre ma colocation et l'appartement de mon petit ami. Ça fait du bien.


Mes amis, ceux ici ou Ethan, sont une présence importante à mes côtés. A eux tous, ils m'ont appris à voir la vie du bon côté, à trouver la famille dont j'ai toujours eu besoin. Ils ont trouvé les bons mots et les bons gestes pour m'épauler et me faire sortir du cercle vicieux dans lequel je m'étais engouffré. Ils m'ont appris à pouvoir faire confiance, à pouvoir être moi-même et à pouvoir m'assumer au maximum. Dans leurs regards, je peux constamment déceler une part de fierté quand ils me voient. Et je dois avouer que je le suis, fier de moi.


Puis il y a cette nouvelle, tombée il y a un mois de cela. Cette nouvelle page de ma vie d'étudiant que je dois gérer en plus de ma vie étudiante et ma vie privée. Il y a un mois, grâce à ma persévérance, peut-être aussi grâce aux parents de Louis, j'ai décroché un job. Un petit job de 15h par semaine qui me permet d'avoir un revenu propre et de profiter de différentes aides qui me rendent un peu plus indépendant. Heureusement que j'ai de la chance avec le loyer et mon argent peut aller dans d'autres choses, dont des économies.


Ce n'est pas le job de mes rêves, celui que je voulais faire en arrivant en fac de droit, mais c'est un petit boulot étudiant qui me permet de survivre. Je suis agent d'accueil dans un bâtiment financier et ça me convient. En parallèle, je continue mes études et je sais, maintenant, que je veux défendre les minorités. J'ai trouvé un nouveau but dans ma vie.


Avoir Louis qui travaille dans une association m'a aussi permis de rencontrer des personnes dans la même situation que moi. Des personnes ayant besoin d'aide et des personnes qui s'en sortent jour après jour. Car même si j'ai eu le soutien de tous mes amis, ils n'ont pas connu la même chose que moi.

A Fearless JourneyWhere stories live. Discover now