46

7.2K 358 343
                                    

Bonjouuuur! Je suis ENFIN en vacances (force à celles qui reprennent ou bossent❤️)
Les 100K ont été atteints. Oui je sais, je le disais déjà la semaine dernière, mais là on a vraiment dépassé un cap, donc infiniment merci!!!❤️❤️
La fin de cette histoire arrive très très vite (dixit la fille qui n'a pas fini d'écrire le prochain chapitre...). Chapitre je dois l'avouer pas trop joyeux, j'espère que vous m'en voudrez pas trop...
Bref, bonne lecture ❤️

Mercredi 13 Mai 2020

Point de vue de Mathieu.

Les effluves d'alcool et de beuh chatouillent mes narines. La musique est assourdissante. La lumière colorée de la boîte m'éclate les yeux.
Je suis à moitié vautré sur une banquette du coin VIP. Mes potes me parlent, mais je ne les écoute pas. Je suis trop occupé à tiser et fumer. Ça fait longtemps que je ne me suis pas mis minable comme ça. Je ne me souviens même pas de la raison pour laquelle je m'acharne contre moi-même. Alors c'est comme ça que je vais finir ? Comme l'alcoolique dans le Petit Prince ? Qui boit pour oublier qu'il boit ?
Ah ça y est, je me souviens. Je bois pour oublier que je suis trop con. Je fume pour m'empêcher de penser au fait que je n'ai pas lutté plus que ça pour conserver Loïs, alors que ça ne sert à rien de le nier: je suis raide dingue d'elle.
Le shit m'anesthésie, l'alcool me fait oublier. Un vague rictus m'échappe: j'ai écrit ça il y a des années, mais ce n'est que maintenant que je me rends compte de la véracité de mes propres mots. Comment on appelle ça ? Le karma ? Ah non. L'ironie du sort.

Soudainement, la musique dans la boîte change. Je reconnais immédiatement Ma Benz de NTM. La version originale, pas le remix pop-soul des Bernadette. Ou Brigitte. Ouais, c'est ça, les Brigitte. J'ai toujours trouvé le morceau original délicieusement agressif mais mon ex-copine vouait un culte au remix et ne pouvait blairer l'originale.
J'observe la foule qui se déhanche sur la grosse voix de Joey Starr. Dans un flash de lumière, je crois reconnaître la silhouette d'une petite brune à robe émeraude dangereusement courte. Je me redresse brusquement.
Loïs.
Je me lève de la banquette, m'appuie sur la rembarre du carré privé qui surplombe la masse de danseurs. Je cherche Loïs du regard. Nouveau flash de lumière. Elle est là. Juste là. Si proche. J'ai toujours aimé voir Loïs danser: elle a cette façon de se déhancher de façon plus que suggestive sans même se rendre compte de l'effet qu'elle peut procurer aux mecs en chien autour. Jusqu'ici, ça ne m'avait jamais dérangé. Mais là, un mec la colle, et je ne peux rien faire. Je suis incapable d'esquisser le moindre geste, je suis totalement impuissant face à cette scène. Elle danse avec ce mec dont je ne vois même pas le visage. Visiblement, il lui dit quelque chose qui la fait rire. Ça me rend ouf.
Et puis elle relève la tête, nos yeux se croisent, et son sourire s'agrandit. Je peux quasi entendre sa voix grave et suave me murmurer à l'oreille les paroles obscènes de la chanson. Ma mâchoire se crispe alors qu'elle, elle vit sa meilleure vie avec ce mec. Elle me nargue joyeusement, et je me retiens de péter un câble au milieu de la boîte. Et alors qu'elle sait qu'elle a toute mon attention, elle embrasse outrageusement ce garçon avec qui elle danse.

Je me réveille en sursaut, et me cogne la tête contre le plafond. Je grogne, massant mon crâne douloureux. Pour apaiser mon rythme cardiaque, je joue distraitement avec la chaîne que j'ai autour du cou. Je remarque que je suis trempé, et que ce n'est pas seulement à cause de la chaleur de ce mois de mai: je viens de me taper des putains de sueurs froides. C'est les jambes flageolantes que je dégringole l'échelle de mon lit superposé. Je me traîne jusqu'à la salle de bain pour prendre une rapide douche. Des images de mon rêve tournent en boucle dans ma tête. Ce n'est pas le premier. J'enfile un jogging et un tee-shirt. Je jette un coup d'œil furtif à mon reflet dans le miroir. C'est bien ce que je pensais: je ressemble à rien. Je suis aussi pâle qu'un doliprane, j'ai des cernes de dix kilomètres, et en plus, mes cheveux teints en blond ont pris une couleur jaune pipi étant donné je ne suis pas retourné chez le coiffeur depuis plusieurs mois. Heureusement qu'on vient de déconfiner: je vais peut être enfin me débarrasser de cette couleur douteuse.

Interview {PLK}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant