BONUS 1

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Bonus écrit et publié sur un coup de tête, parce que Loïs et Mathieu me manquent.
Bonne lecture ❤️

Dimanche 25 Juillet 2024

Je tourne la clé dans la serrure, ouvre la porte.
Pas de hurlements de hyène pour m'accueillir, ni de bribes d'engueulade ou d'échos de la voix d'Ariana Grande. Non, rien, à part le bruit de pattes qui dérapent sur le carrelage. Je ferme les yeux, sachant exactement ce qui va se passer. Hitch déboule dans l'entrée et me saute dessus joyeusement, langue pendue, queue battante. Je lui caresse affectueusement la tête, embrasse sa truffe humide.

« Je sais, moi aussi tu m'as manquée, je lui murmure. Il est où ton maître hein? »

Hitch aboie et repart aussi vite qu'elle est venue. Je balance mon sac à main et mes clés dans un coin, me débarrasse de mes baskets pour enfiler les ignobles claquettes de marque. Pourquoi l'ai-je laissé acheter ces trucs horribles? Pourquoi l'ai-je laissé me convertir à ces trucs en plastique si confortables? Ça ne me ressemble pas tout ça.
Je me dirige vers la cuisine, me réchauffe au micro-onde le chocolat chaud préparé ce matin à la va-vite. Je rajoute une tonne de sucre, puis vais dans le salon en traînant des pieds. Je m'affale dans notre canapé, dégage du bout des orteils les bouquins entassés sur la table basse pour étendre mes jambes lourdes. Au milieu de notre salon, Mathieu s'acharne à monter un meuble IKEA. Hitch surveille son maître d'un œil protecteur tout en mâchouillant un jouet.

« Mathieu, je souffle exaspérée, met des gants, tu vas finir par te blesser.

-Je suis un pro, j'ai des potes portugais, » argue-t-il.

Je plisse les yeux, cherchant le rapport. Je suis sûre qu'il n'y en a aucun, mais je suis trop fatiguée pour répliquer. Mathieu relève la tête, me sourit. Ses cheveux blonds un peu trop longs sont collés sur son front à cause de la chaleur. Ou de la transpiration, j'hésite encore.

« Comment ça allait ta journée? me demande-t-il.

-Mes collègues de Booska-P ont encore voulu me débarrasser de toute charge de travail, je soupire.

-Loïs, t'es enceinte de presque sept mois, me rappelle Mathieu.

-Et alors? je réplique. C'est pas comme si j'avais un lourd handicap.

-Je sais pas, l'obésité c'est un handicap non? »plaisante le faux blond.

J'ouvre la bouche, cherchant à argumenter, à nier, mais Mathieu a raison: j'ai pris vingt kilos en quelques mois. Tout le monde -sauf Mathieu, ce traître- essaie de me rassurer, de me dire que non, je suis encore très bien, très belle. Apolline me répète en boucle que de toute façon, ces « petits kilos en trop » repartiront aussi vite qu'ils sont venus. C'est dans ces moments là que j'ai envie d'assassiner ma belle-sœur. Je l'aime de tout mon cœur, mais elle, elle mangeait comme quatre et a à peine pris dix kilos. Moi, je ressemble à une baleine fatiguée et grognon.

« Je t'emmerde Pruski, c'est à cause de toi qu'on en est là. »

Et il sourit ce con en plus. Que quelqu'un l'étripe à ma place.

« Oh, quand j'y pense, reprend Mathieu avec nonchalance, j'ai rajouté un prénom sur la liste. Franchement, c'est mon préféré jusqu'ici. »

J'attrape le calepin calé entre deux coussins, parcours la liste, reconnais l'écriture brouillon de Mathieu. Je manque de m'étouffer avec ma salive en déchiffrant le prénom noté.

« C'est mort.

-Comment ça c'est mort? m'interroge-t-il.

-C'est mort Mathieu, je répète, on l'appellera pas comme ça.

Interview {PLK}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant