Interview {PLK}

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Bonjouuuur!
Comment allez-vous ?
Moi, mes potes commencent sérieusement à me manquer (joie des cours une semaine sur deux lorsque tu n'es pas dans le groupe de tes copains et que tu ne vas les revoir qu'en janvier).
MAIS heureusement, Noël arrive, et les chocolats m'offrent un peu de réconfort! (à défaut des bras musclés de Zayn ou d'un certain rappeur d'origine polonaise) (oui, le confinement se fait ressentir dans mon humour qui était déjà douteux).
Je vous souhaite une bonne lecture!
La bise❤️

Dimanche 13 Octobre 2019

« T'es stressé là non?

-Pas du tout. »

Mathieu tire une nouvelle taffe tandis que j'essaye de ne pas me moquer de lui. Il n'y a pas de quoi angoisser pourtant. C'est juste un petit repas en famille. Enfin bon, je dis ça, mais la dernière fois que j'ai vécu une situation similaire, c'était pour rencontrer les parents de Noé, et le dîner a plutôt mal tourné. Peut être que finalement, Mathieu a de quoi flipper.
Mes parents ont insisté pour faire la rencontre d'Apolline puisque ça fait des lustres que Ken nous parle d'elle et de son aura quasi mystique. Donc mon frère m'a suppliée pour que je vienne accompagnée de Mathieu au repas du dimanche pour, je cite: «faire une pierre deux coups ». Et j'ai cédé, ne donnant pas le choix à Mathieu. D'ailleurs, il me l'a bien fait sentir que ça l'emmerdait ce mauvais plan de dernière minute en se pointant en jogging et casquette. Il ne manquait plus que ses ignobles claquettes en plastique et sa tenue de la flemme était complète.
Maintenant, il enchaîne les clopes silencieusement. Pourtant, il ne doit pas être si vénère que ça puisqu'il me laisse jouer distraitement avec sa chevalière.

« Tu peux toujours changer d'avis et faire demi-tour, je lui rappelle. Je peux prétexter que t'es au taff ou que tu règles une embrouille avec Babcia et les flics parce qu'elle s'est faite attraper avec sa voisine de palier pour trafic de pelotes de laine.

-Parle pas de malheur s'il te plaît, réplique-t-il, les yeux écarquillés par l'horreur à l'idée de Babcia en garde à vue. Je vais venir à ta bouffe en famille. Laisse-moi juste finir ma clope. »

Je souris grandement, contente de cette victoire. Je me permets de déposer un rapide baiser sur sa joue, le faisant grogner et marmonner que je suis chiante. Chiante, peut être, mais j'ai cramé son sourire satisfait lorsque mes lèvres ont effleuré sa joue. Sourire effacé rapidement et remplacé par une mine bougonne. Pour la forme.

« Il arrive quand ton frère et sa blonde? demande Mathieu en regardant l'heure sur sa montre clinquante.

-Apolline, je le corrige, pas "sa blonde".

-Jamais j'appellerai ma gamine comme ça, déclare le rappeur. Ça fait trop bourgeois.

-Moi j'aime bien, je réponds. En plus, c'est d'origine gréco-romaine.

-Et?

-J'ai toujours rêvé d'appeler un de mes enfants, si un jour j'en ai, d'un prénom d'origine grecque. En voyant Mathieu froncer les sourcils, je précise ma pensée. Admettons que nous nous marions ensemble. Fais pas cette tête, c'est pour les besoins narratifs que je dis ça. Je récupérerai probablement ton nom de famille. On aura un gosse avec des origines nombreuses, mais la première qui ressortira, c'est la Pologne, à cause de ton nom de famille. Mais mon origine grecque sera totalement effacée. Alors je sais pas, je me suis toujours dit qu'il fallait toujours se souvenir de là où on vient. Et c'est pas en s'appelant Ken, Loïs ou Dylan qu'on va s'en souvenir. Toi, on t'a toujours surnommé Polak, comme ton père avant toi. Conservation de la mémoire ancestrale.