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Bonjouuuur! Comment allez-vous en ce premier week-end confiné ?
Je tiens à préciser que ce chapitre et celui d'après manqueront sûrement de réalisme parce que je ne fais pas d'étude de droit, et que j'ai eu un peu la flemme de faire des recherches (je sais, je sais, shame on me). Néanmoins, j'espère qu'ils vont vous plaire!
Bonne lecture ❤️

Lundi 1 Juillet 2019

« Veuillez vous lever. Merci. Le procès opposant Monsieur Noé Martin à Monsieur Mathieu Pruski et Mademoiselle Loïs Samaras peut officiellement commencer. »

Le marteau en bois du juge s'abat avec fracas, me faisant sursauter.

J'ai toujours détesté ce bruit, que ce soit à la télé ou en vrai. Ce n'est pas la première fois que je vais au tribunal pour assister à un procès. J'y suis allée déjà deux fois. La première fois, c'était pour le harcèlement que je subissais au lycée suite à la publication des photos de Ken et moi prises par un paparazzi. Mes parents, même si j'étais mineure et que ma présence n'était pas nécessaire, avaient trouvé important que je sois confrontée à ce connard de paparazzi qui avait ruiné ma vie, et que lui se rende compte de la proportion qu'avait pris ses actes.
La deuxième fois, c'était pour cette histoire sombre du Black Album. J'avais demandé à y assister, car je trouvais l'affaire ultra intéressante. Même si j'ai toujours voulu faire journaliste, avocat a toujours été un métier qui m'a intéressée. J'ai même pensé très sérieusement à multiples reprises à tout plaquer pour rentrer dans une fac de droit. Après, je me suis souvenue que c'était cinq ans d'études minimum, que les cours étaient particulièrement compliqués, et les examens, n'en parlons pas.

C'est la troisième fois que je suis convoquée au tribunal, et pourtant, je ne suis toujours pas habituée à l'ambiance oppressante que dégage la salle d'audience. Encore une histoire de photographies mal interprétées, supplément article balançant tous mes réseaux sociaux et mon adresse. Heureusement que je suis bien entourée. Evan et Sam ont tenu à venir comme « soutien moral ». Flav' est là, tout comme Mathieu et notre avocate, Madame Louise Lavallière. Cette dernière est confiante sur l'issu du procès. Moi, je le suis nettement moins. J'ai vu le sourire sûr de lui de Marc, le père de Noé. Il échange des messes basses avec son avocat, Monsieur Harold Berger, aka l'avocat d'office lorsque Le Parisien a des emmerdes juridiques, soit un des meilleurs avocats que l'on puisse avoir. Quand on a les moyens du moins. Et justement, ses moyens, le père de Noé les a.
Noé quant à lui... n'est clairement pas dans son état normal. Il se tient droit sur sa chaise, la tête basse comme un robot éteint. Ses cheveux bruns, habituellement disciplinés ne sont pas coiffés. Ses yeux sont rougis et bouffis derrière ses verres de lunettes sales, me laissant fortement penser qu'il a chialé. Il porte une chemise blanche impeccablement repassée sous une veste de costume noire. Je peux deviner qu'il s'est rasé ce matin rien qu'à l'odeur entêtante de son after-shave. Il me fait de la peine, et je le trouve étonnement humain. Une partie de moi le trouve beau, ce qui m'arrache un grognement intérieur. Pitoyable, mais beau.
Marc, à côté de Noé, ne cesse de lui répéter que ceci n'est qu'une large connerie qui va bientôt cesser et sa mère, Hélène, essaye de recoiffer son fils pour qu'il ait l'air convenable. Noé relève brusquement la tête, ayant sûrement senti mon regard sur lui. Nos yeux se retrouvent. Les souvenirs remontent à la surface, mon ventre se tord douloureusement. Bordel, je m'attendais pas à ce que ça fasse aussi mal.

« Loïs? »

Chevalière froide qui se glisse entre mes doigts, grosse paluche abîmée par le travail au garage. Pas besoin de détourner le regard pour reconnaître la main de Mathieu qui s'est faufilée dans la mienne. Néanmoins, je baisse la tête, et la vision de nos doigts enlacés m'apportent un peu de réconfort.

Interview {PLK}Donde viven las historias. Descúbrelo ahora